Que faites-vous lorsqu’un obstacle vous empêche d’avancer?
Le mois dernier, nous avons rencontré l’un de ceux-là dans la lutte contre la pollution plastique.
Mais tout comme l’industrie du plastique elle-même, Greenpeace sait faire dans la persévérance, et nous ne sommes pas près de lâcher prise.
Depuis des années, aux côtés de milliers d’autres organisations, de scientifiques et de leaders autochtones, Greenpeace fait pression sur les gouvernements mondiaux pour qu’ils prennent des mesures concrètes face à la crise du plastique. Cette pression a finalement porté ses fruits en 2019, lorsque les Nations unies ont entamé les négociations pour un traité mondial sur les plastiques, un accord juridiquement contraignant visant à s’attaquer à la racine du problème.
Mais les progrès ont été lents. À chaque étape, les négociations ont été retardées ou affaiblies, en grande partie à cause de l’ingérence des lobbyistes du pétrole et des états pétroliers qui protègent leurs profits au détriment des populations. Le plus récent cycle de négociations, qui s’est tenu en août à Genève, était censé être le dernier. Au lieu de cela, les gouvernements sont repartis sans accord. Une fois de plus.
Greenpeace était sur place pour dénoncer la présence de lobbyistes du secteur des énergies fossiles, en plus grand nombre que toutes les délégations de l’Union européenne réunies. Nous avons déployé une immense banderole « Plastics Treaty Now » (Un traité sur les plastiques maintenant) et créé une traînée symbolique de pétrole noir où se déroulaient les négociations.

Afin de s’assurer que votre voix soit entendue pendant ces négociations, Greenpeace Canada a installé une exposition de photos sur l’avenue Danforth, à Toronto, dans la circonscription de la ministre canadienne de l’Environnement, Julie Dabrusin, dont nous souhaitions attirer l’attention. L’exposition mettait en lumière à la fois l’ampleur de la crise du plastique et le leadership urgent dont le Canada doit faire preuve sur la question.

Pendant ce temps, en Écosse, des activistes de Greenpeace ont fait la descente en rappel depuis le pont routier du Forth, se suspendant à 25 mètres au-dessus de la rivière Forth pour bloquer un camion-citerne livrant du gaz de schiste à une usine de plastique. L’entreprise qui importe ce gaz est la plus grande productrice de plastique du Royaume-Uni, avec une production quotidienne pouvant atteindre 35 milliards de granulés de plastique. Sans surprise, elle s’oppose à un traité mondial sur les plastiques. Mais les activistes – et leur message – n’ont pas pu être ignorés.

Bien que ce cycle de négociations n’ait pas abouti à un traité, il existe encore des solutions. Comme un traité plus ambitieux signé par un nombre réduit de pays, ou l’intégration de la réglementation sur les plastiques dans les cadres juridiques existants.
Même si le résultat des négociations pour un traité mondial sur les plastiques est décevant, tout ne s’arrête pas ici. Nous continuerons à faire pression, à nous organiser et à refuser de nous contenter de toute ‘solution’ qui n’apporte pas de véritable changement. C’est ce que nous faisons chez Greenpeace lorsque nous devons faire face à des obstacles.
Donc, même si ce cycle CIN-5.2 est décevant, nous n’en avons pas fini.
Si vous souhaitez vous plonger plus en profondeur dans ce qui s’est passé lors de ces négociations le mois dernier, vous pouvez lire le blogue de ma collègue Sien.