L’édition 2025 de la Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC) s’est achevée, laissant derrière elle quelques avancées porteuses d’espoir. Parmi elles, la signature et la ratification du Traité sur la haute mer par de nouveaux pays africains, dont le Sénégal et la Côte d’Ivoire, un pas important vers une meilleure protection de nos océans.
Adopté en juin 2023 après de longues négociations, le Traité sur la Haute Mer (également connu sous le nom de traité BBNJ) a été ouvert à la signature en septembre 2023. Il représente l’une des plus grandes avancées jamais obtenues en faveur de la protection des océans.

LE TEMPS PRESSE POUR NOS OCÉANS !
La plupart des pays africains n’ont pas encore signé ou ratifié le Traité sur la Haute Mer. Et le vôtre ?
Pourquoi ce traité est-il essentiel ?
La haute mer couvre près de la moitié de la surface de la planète. Pourtant, elle est de plus en plus menacée : surpêche, pollution, trafic maritime, réchauffement climatique… Et plus récemment, l’exploitation minière en eaux profondes, une activité destructrice activement soutenue par des dirigeants politiques parmi lesquels figure le président américain Donald Trump.
Pour respecter l’objectif 30×30 (protéger 30 % des terres et des océans d’ici à 2030), il faut, selon Greenpeace, protéger chaque année environ 11 millions de km² d’océans. Or, le traité sur la haute mer est aujourd’hui le seul outil capable de permettre la création d’aires marines protégées en dehors des juridictions nationales.
Mais le temps presse. En mai 2025, seuls 21 pays avaient ratifié le traité. Il en faut au moins 60 pour qu’il entre en vigueur et devienne juridiquement contraignant. Si ce seuil est atteint d’ici la fin de 2025, les cinq années restantes pourront être utilisées pour construire un réseau mondial d’aires marines protégées.
Entre-temps, les menaces s’aggravent. Entre 2018 et 2022, les heures de pêche en haute mer ont augmenté de 8,5 %, selon Greenpeace. Une tendance qui s’est probablement intensifiée depuis.
Que se passe-t-il après la signature ?
Signer, c’est exprimer l’intention de ratifier. Cela implique ensuite d’adopter une législation nationale qui rend le traité applicable dans le pays. Dès que 60 pays auront ratifié, le traité entrera en vigueur et permettra des avancées concrètes pour la gouvernance des océans.
Le traité propose des solutions aux menaces qui pèsent sur la biodiversité marine, notamment :
- La gestion équitable des ressources génétiques marines ;
- La création d’aires marines protégées en haute mer ;
- L’obligation d’évaluer les impacts environnementaux ;
- Le renforcement des capacités et le transfert de technologies au bénéfice des pays en développement.
Le message est simple : chaque signature compte. Chaque retard est un risque pour l’océan. S’ils l’ont fait, pourquoi pas vous ?
Luchelle Feukeng, Chargée de la Communication et du Storytelling, Greenpeace Afrique
Notes
La haute mer renvoie aux eaux internationales situées au-delà de la juridiction nationale des Etats. Elle représente un peu plus de 60% des océans du globe et est donc de facto le plus vaste habitat de la planète.