20 août 2025, New York (États-Unis) — Les gouvernements sont de retour aux négociations du Traité mondial pour l’océan après la vague de ratifications enregistrée lors de la Conférence des Nations unies sur l’océan en juin. Le Traité devrait atteindre dans les prochains mois le nombre de ratifications requis pour son entrée en vigueur. 

Connues sous le nom de deuxième Commission préparatoire BBNJ, les discussions qui se tiennent à New York au cours des deux prochaines semaines constituent un moment clé pour instaurer la gouvernance nécessaire à la création d’un réseau de sanctuaires en haute mer. Les gouvernements doivent désormais s’accorder sur le processus de création des premières aires protégées au titre du Traité si nous voulons protéger 30 % des océans d’ici 2030 — un objectif jugé indispensable par la communauté scientifique.

Greenpeace et ses alliés appellent à une protection juste et équitable de l’océan et plaident pour des avancées sur des sites prioritaires dans l’Atlantique et à travers le monde.

Au deuxième jour des pourparlers, Greenpeace a organisé un événement au siège des Nations unies avec des militant·es, des scientifiques et des membres de communautés autochtones. Ensemble, ils ont défendu la création de grandes nouvelles aires marines protégées en haute mer, dans l’Atlantique et ailleurs, qui contribueraient à l’objectif 30 x 30. L’événement, avec des intervenant·es des Bermudes, du Nigéria et du Canada, a demandé que l’on reconnaisse et que l’on renforce, avec intégrité, les droits des communautés locales et autochtones, en permettant une co-gouvernance fondée à la fois sur le savoir scientifique et les connaissances traditionnelles. Cette approche ancrée et inclusive garantira des aires marines protégées à la fois écologiquement robustes et socialement justes.

UN Ocean Talks Side Event in New York. © Stephanie Keith / Greenpeace

Noelle Young, « Sustainability Solutionist » et déléguée pour la justice environnementale (Bermudes), a déclaré :
« La mer des Sargasses doit devenir l’une des premières aires marines protégées de haute mer en vertu du Traité sur la haute mer. C’est l’une des zones les plus étudiées, racontées et riches en données de l’océan mondial. une mer sans frontières, animée par les migrations d’innombrables espèces. Les Bermudes sont la seule nation physiquement liée à la mer des Sargasses. Tout ce que nous sommes est profondément lié à la santé de ce système océanique unique : de notre sécurité alimentaire et accès à l’eau douce à la santé humaine et à notre fragilité économique. Les Bermudes, aux côtés d’autres juridictions insulaires infranationales, doivent obtenir l’autorisation d’aider à orienter ce Traité vers une véritable justice environnementale. À l’image des courants qui se rejoignent dans une même mer, les voix des pêcheurs, des armateurs, des communautés locales et autochtones, des gouvernements et des ONG doivent converger pour guider notre avenir. »

Pr Babajide Alo (Nigéria), conseiller scientifique et principal négociateur de l’AGN pour le BBNJ, a déclaré :
« La science est claire : les sanctuaires jouent un rôle crucial pour préserver la biodiversité et garantir la sécurité alimentaire de milliards de personnes qui dépendent des ressources océaniques. L’Afrique possède d’immenses écosystèmes marins et côtiers, dont des zones essentielles comme le golfe de Guinée, la mer Rouge, l’océan Indien occidental et l’Atlantique Sud. Des scientifiques locaux autonomisés sont la base de sanctuaires marins résilients, équitables et fondés sur des preuves. L’un des volets centraux du Traité BBNJ est le renforcement des capacités dans les pays en développement. Le Traité doit être un outil pour engager de manière significative et renforcer les compétences scientifiques et techniques des chercheurs africains. Cela réduira la dépendance à l’égard d’experts externes et favorisera l’appropriation locale des nouveaux sanctuaires marins. »

Les discussions se pencheront aussi sur les points de blocage du Traité et sur sa capacité réelle à protéger 30 % des océans d’ici 2030. Le Traité doit pouvoir déployer des mesures rapidement, sans dépendre d’organismes comme certaines organisations régionales de gestion des pêches qui, depuis des décennies, ont laissé se poursuivre la dégradation des océans pour fournir le niveau de protection dont l’océan a besoin. Les délégués aborderont également la participation des observateurs aux futures Conférences des Parties (COP) du Traité pour l’océan, une condition essentielle pour garantir la transparence et la participation équitable de la société civile, des Peuples autochtones et des communautés locales.

Aucune décision finale ne sera prise lors de ces réunions, mais elles commenceront à débloquer ces points de contention. Ceux-ci seront déterminants pour savoir si le Traité pourra instaurer des mesures de gestion efficaces en haute mer, y compris le niveau de protection des aires marines protégées créées au titre du Traité.

Megan Randles, cheffe de délégation pour Greenpeace, a déclaré :
« Pendant des années, les points d’achoppement du Traité sont restés en coulisses. Au cours de ces discussions, les gouvernements ont l’occasion de résoudre ces questions difficiles et d’éviter que le Traité ne se réduise à des effets d’annonce : des zones protégées sur le papier mais dépourvues de mesures concrètes pour stopper les activités humaines destructrices. Au contraire, le Traité doit révolutionner la gouvernance des océans en fermant de vastes zones à l’extraction et aux activités destructrices, et en protégeant 30 % des océans d’ici 2030. »

À ce jour, 52 pays (plus l’Union européenne) ont ratifié le Traité mondial pour l’océan. 60 ratifications par des pays sont nécessaires pour son entrée en vigueur. Greenpeace exhorte les gouvernements à ratifier le Traité au plus vite.

FIN

Notes aux rédactions

Des photos de l’événement sont disponibles dans la médiathèque de  Greenpeace.

Des porte-parole de Greenpeace sont disponibles en anglais, français et allemand pendant toute la Commission préparatoire. Merci de contacter Ibrahima Ka Ndoye pour plus d’informations.

Contacts presse :

Ibrahima Ka Ndoye – Coordonnateur des Communications Internationales, Email : [email protected]