2016 commence à peine, et la Chine et les Etats-Unis, les plus gros producteurs de charbon au monde, ont déjà entamé des changements majeurs pour mettre fin au charbon. Alors, en 2016, on dit adieu au charbon?

100% renouvelables à la COP21 Paris

Une dépendance longue de plusieurs siècles

Les centrales à charbon demeurent la plus grande source d’émissions (par l’homme) de dioxyde de carbone au monde, et faire brûler du charbon représente une vraie menace pour la santé, comme le savent trop bien les pékinois qui souffrent de la pollution atmosphérique quotidienne, ainsi que les sud-africains qui vivent dans l’ombre des centrales.

2016 pourrait être l’année où nous changeons nos habitudes et nous dirigeons vers un futur renouvelable.

L’année dernière, l’industrie du charbon a connu un déclin indéniable. La consommation mondiale de charbon a chuté de 90 à 180 millions de tonnes pendant la première partie de l’année – la plus grande baisse jamais enregistrée.

Le contexte politique a changé aussi. Les pays les plus vulnérables au changement climatique s’opposent ouvertement au charbon. Le président de Kiribati, menacée par la montée des eaux, a demandé un moratorium sur l’extraction du charbon. Les Philippines ont débuté la première procédure judiciaire mondiale à l’encontre des 50 plus gros pollueurs au nom des droits de l’homme.

Le plus grand coup est sans doute venu en décembre, lorsque les leaders politiques réunis à Paris lors de la COP 21 ont signé un accord qui relègue le charbon au rang des investissements risqués.

Les anciens “alliés” du charbon, la Chine et les Etats-Unis, abandonnent peu à peu cette énergie polluante. Ce qu’ils ont mis en place dans les dernières semaines est impressionnant.

abords d'une mine de charbon en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud à la traîne

Alors que le monde tourne le dos au charbon, l’Afrique du Sud fait exception. Le Programme « Renewable Energy Independent Power Producer” a été acclamé dans le monde entier, et les cinq dernières années ont vu d’importants investissements dans les énergies renouvelables.

Cependant de nombreuses barrières existent encore qui empêchent une expansion rapide des énergies renouvelables ainsi que la croissance d’un secteur industriel basé sur ces technologies.

Le secteur des renouvelables ne réalise pas l’intégralité de son potentiel pour ajouter de nouvelles capacité au système de production électrique en Afrique du Sud. Les nouveaux emplois qui pourraient être créés dans ce secteur peinent à prendre leur essor, et les sud-africains désireux d’installer des panneaux solaires sur leur toit pour redistribuer de l’électricité dans le réseau ne peuvent pas encore en bénéficier.

Le gouvernement sud-africain doit définir de manière urgente des objectifs ambitieux pour attiendre l’objectif de 94% d’énergies renouvelables d’ici 2050.

Aujourd’hui encore, 85% de l’énergie en Afrique du Sud provient du charbon – de nombreux efforts restent encore à faire en matière de politique énergétique. L’Afrique du Sud doit définir une nouvelle trajectoire afin de s’aligner sur le reste du monde et assurer une transition jsute des énergies fossiles vers les renouvelables.

On espère que le gouvernement suivra l’exemple de la Chine et des Etats-Unis, pour insérer le pays dans une économie mondiale de plus en plus basée sur les renouvelables – et qu’il s’en inspirera pour commencer dès 2016 une sortie du charbon.

pollution atmosphérique à Pekin

La Chine ferme des milliers de mines

Dans les derniers jours de 2015, la Chine annoncé un moratoire sur l’approbation de nouvelles mines de charbon pour les trois prochaines années et la fermeture d’un millier de mines afin de lutter contre la pollution atmosphérique. La consommation de charbon est en chute depuis deux ans, et la Chine a annoncé qu’elle souhaitait atteindre un pic des émissions pour 2030 au plus tard.

Ce retournement est remarquable, d’autant plus qu’il y a seulement deux ans, les analystes prédisaient que la Chine brûlerait plus d’un milliard de tonnes de charbon en plus d’ici 2020.

Ces changements sont le signe clair que le gouvernement chinois est fermement décidé à lutter contre la pollution atmosphérique, ainsi qu’aux restrictions en eau liées au charbon et aux dégradations écologiques dans les régions productrices vulnérables.

mine de charbon à ciel ouvert aux Etats-Unis

Interdictions et faillites pour le charbon aux USA

Le Président Obama a promis dans son discours annuel qu’il mettrait la pression sur les sociétés de charbon et pétrole. Le ministère de l’intérieur a annoncé la révision du programme permettant d’utiliser les terres publiques pour l’extraction minière à bas prix.

C’est une vraie victoire pour le climat, sachant que 40% du charbon du charbon américain provient de terres publiques. Cette interdiction va permettre à des milliards de tonnes de charbon de rester sous terre.

Cette nouvelle fait suite à l’annonce du dépôt de bilan de Arch Coal, la deuxième plus grande mine de charbon des Etats-Unis. Et il y a plus encore : le gouverneur de l’Etat de New-York a annoncé de nouveaux objectifs pour fermer la dernière usine à charbon d’ici 2020 – une autre preuve que l’ère du charbon est bien en train de se terminer aux Etats-Unis.

2016… et au-delà

Alors que de nombreux progrès ont été faits pour réduire l’influence de l’industrie du charbon,  la transition vers des énergies propres et renouvelables n’a pas une minute de retard à prendre pour sauver notre climat.

Heureusement, chaque nouveau jour présente de nouveaux obstacles pour l’industrie du charbon. Et dans le même temps, le prix des énergies renouvelables baisse partout dans le monde.

Ces premières semaines de 2016 nous encouragent à penser que le charbon est sur la pente descendante. La fin du charbon est proche. Et nous voyons les premiers signes de l’aube d’un futur basé sur les énergies renouvelables.

Article original par Kelly Mitchell, directrice de la campagne Climat à Greenpeace USA ; ajouts de Penny-Jane Cooke, chargée de campagne Climat et Energie pour Greenpeace Afrique.

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