5 août 2025, Genève, Suisse – Alors que s’ouvrent les ultimes négociations pour l’adoption d’un traité mondial contre la pollution plastique, des centaines de citoyen·ne·s et d’organisations de la société civile venues du monde entier se sont réunies sur la Place des Nations à Genève pour réclamer un accord ambitieux et juridiquement contraignant, qui fera passer  les peuples et la planète avant les  intérêts des gros pollueurs.

Organisée par Greenpeace Suisse, le mouvement Break Free From Plastic, la Fondation Gallifrey et une large coalition d’organisations environnementales et sociales, la mobilisation marque le lancement de cette phase finale des négociations de l’ONU, prévues du 5 au 14 août au Palais des Nations. Les participant·e·s, habillés en gilet jaune, rouge et orange, ont symbolisé l’urgence de la crise et les dangers liés à une production effrénée de plastique, largement issue des énergies fossiles.

« En tant que pays hôte de ces négociations, nous comptons sur la Suisse pour maintenir un haut niveau d’ambition dans la rédaction du futur traité mondial. Si aucun objectif global de réduction de la production de plastique n’est fixé, l’accord sera voué à l’échec. Il est temps de tourner la page de l’ère du plastique pour protéger notre santé, nos communautés et notre planète », a déclaré Joëlle Hérin, experte en consommation et économie circulaire chez Greenpeace Suisse.

Pour les pays africains, ce traité constitue une opportunité majeure de s’attaquer à l’impact disproportionné de la pollution plastique sur le continent. Bien que leur production de déchets plastiques par habitant reste bien inférieure à celle des pays industrialisés, les communautés africaines en subissent les effets les plus graves, tant sur le plan environnemental que sanitaire et en grande partie à cause des importations de déchets en provenance du Nord.

Hellen Dena, Responsable du Projet panafricain sur les Plastiques chez Greenpeace Afrique, a affirmé :

« Nos communautés sont submergées par les déchets plastiques alors même qu’elles n’en produisent qu’une infime part. Nous avons besoin d’un traité qui s’attaque à la source du problème en réduisant la production, au lieu de déplacer la charge sur ceux qui y ont le moins contribué. Les gouvernements doivent résister à l’influence de l’industrie pétrochimique pendant ces négociations. Nous ne pouvons pas laisser les pays producteurs de pétrole, poussés par les grandes entreprises du secteur, dominer les discussions et affaiblir l’ambition du traité. »

Si rien n’est fait, la production de plastique pourrait tripler d’ici 2050. Depuis l’interdiction par la Chine des importations de déchets plastiques en 2018, l’Afrique est devenue une cible croissante pour les exportations de ces déchets, transformant certaines régions en véritables décharges toxiques, avec des conséquences dramatiques pour les sols, l’eau et l’air. Les scientifiques  commencent à peine à mesurer les effets à long terme du plastique sur la santé humaine. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) recense plus de 16 000 substances chimiques associées au plastique, dont au moins 4 200 présentent des risques élevés pour la santé et l’environnement.

« Un traité efficace devra aussi garantir une transition juste pour les récupérateur·rice·s de déchets sur le continent africain. On estime à 20 millions le nombre de personnes dans le monde travaillant dans la collecte informelle, dont une large part en Afrique. De nombreuses initiatives africaines proposent déjà des solutions pionnières, comme des systèmes sans plastique, des modèles de réutilisation ou encore des dispositifs de gestion communautaire des déchets, qui pourraient inspirer le monde entier », a ajouté Dena.

Les pays africains ont montré leur engagement lors des précédentes négociations. Des États comme le Rwanda et le Ghana ont défendu des mesures ambitieuses, notamment des plafonds de production et l’élimination progressive des plastiques les plus problématiques. Greenpeace Afrique appelle les États membres à exiger une réduction significative de la production de plastique, via une stratégie de sortie progressive, allant de la production à l’élimination, afin de préserver la santé humaine et l’environnement. Il est aussi essentiel de renforcer les liens entre ce futur traité et les conventions de Bâle et de Bamako, qui sont des instruments clés pour débarrasser l’Afrique du fardeau des déchets plastiques importés.


Notes aux rédactions

Des photos de la mobilisation sont disponibles [ici].

À propos de Greenpeace – Greenpeace est née en 1971 de la volonté de citoyen·ne·s engagé·e·s qui souhaitaient mettre un terme aux essais nucléaires américains au large de l’Alaska. Aujourd’hui présente dans 55 pays et territoires, l’organisation œuvre à la protection de la biodiversité sous toutes ses formes et à la lutte contre la crise climatique avec l’urgence nécessaire. Ses actions reposent sur les valeurs de non-violence, d’indépendance, de responsabilité personnelle et sur l’engagement à proposer des solutions concrètes et porteuses d’espoir.

À propos de BFFP – #BreakFreeFromPlastic est un mouvement mondial qui milite pour un avenir libéré de la pollution plastique. Depuis son lancement en 2016, plus de 2 700 organisations et 11 000 individus à travers le monde ont rejoint cette initiative pour exiger une réduction drastique des plastiques à usage unique et promouvoir des solutions durables. BFFP adopte une approche systémique en s’attaquant à toute la chaîne de valeur du plastique – de l’extraction à l’élimination – en misant sur la prévention plutôt que sur les réparations. www.breakfreefromplastic.org


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