Yaounde, 28 avril 2025 –  Le Premier Ministre camerounais est en ce moment en visite de travail dans la région de l’extrême-Nord Cameroun. Alors qu’il séjourne dans cette région qui abrite le site du parc Ma Mbed Mbed, Greenpeace Afrique lance un appel pressant : les communautés doivent être écoutées et leurs revendications prises en compte. 

Depuis la publication en 2020 du décret créant le parc Ma Mbed Mbed, qui s’étend sur plus de 12 000 hectares, l’inquiétude ne cesse de grandir parmi les populations locales, notamment les communautés Toupouri. Dès février 2024, face au risque d’expropriation, aux conflits homme-faune – particulièrement avec les éléphants – et au manque total de consultation préalable, ces communautés se sont mobilisées et ont manifesté pour exiger l’annulation pure et simple du décret.

Le Pr Ngoussandou Bello Pierre, Coordonnateur National de Jag Sir,

Association Nationale Culturelle Toupouri a déclaré: 

 Nous sommes heureux d’apprendre que le Chef du Gouvernement se rendra sur le site dans les jours à venir et qu’il souhaite rencontrer les contestataires que nous sommes. Nous l’accueillerons cependant avec notre doléance qui reste inchangée, et aucune autre ne s’y est ajoutée : le décret doit être purement et simplement annulé.  Il serait plus judicieux pour l’État de réhabiliter le parc de Waza, laissé à l’abandon, plutôt que de créer un nouveau parc qui menace nos vies et nos moyens de subsistance. 

L’Extrême-Nord du Cameroun est une région confrontée à de multiples défis, notamment sur le plan sécuritaire, et figure parmi les zones les plus durement touchées par les effets du changement climatique. L’an dernier, elle a subi plusieurs vagues d’inondations dévastatrices, qui ont aggravé une insécurité alimentaire déjà chronique

Dr. Lamfu Fabrice,  Responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique a déclaré : “Ce parc a été présenté comme une réponse aux défis du changement climatique et un levier pour l’insertion socioprofessionnelle — des objectifs que nous saluons.Toutefois, ce projet compromet gravement l’accès aux terres et aux ressources des communautés  locales. Il est essentiel de reconnaître leur rôle central dans la gestion durable de leur environnement. Lorsqu’une décision est imposée sans leur consentement libre, éclairé et préalable, elle expose inévitablement à des tensions et des injustices, comme c’est le cas aujourd’hui. Alors que le Premier Ministre se rend sur place pour dialoguer avec les communautés, nous appelons le gouvernement à reconsidérer ce projet et à répondre aux doléances légitimes des populations. Ce projet représente une menace de trop pour les populations de l’extrême-nord.” 

Luchelle Feukeng
Chargée de la Communication et du Storytelling, Greenpeace Afrique
Email : [email protected], Téléphone: : +237 656 46 35 45 (WhatsApp)

Greenpeace Africa Newsdesk: [email protected] 

Dr. Lamfu Fabrice, 
Responsable de la Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique, Email: [email protected], Telephone: +237 678065758