Kinshasa, le 28 juin 2019 – Greenpeace Afrique et les scientifiques des universités de Leeds (Royaume-Uni) et de Kisangani (RDC) ont réalisé une expédition dans les tourbières de la forêt du bassin du Congo, dans la province de l’Équateur.

«Les plus grandes tourbières tropicales du monde ont besoin de protection contre toute activité industrielle», déclare Irène Wabiwa, responsable senior de la campagne foret de Greenpeace Afrique. «L’activité industrielle dans les tourbières peut faire exploser la bombe carbone de 30,6 milliards de tonnes, supérieur aux émissions annuelles de 24 milliards de voitures».

Ayant pour objectif de mettre en lumière l’importance des tourbières pour le climat et pour les communautés locales qui en dépendent, cette expédition de Greenpeace Afrique – du 16 au 18 juin – fait suite au projet CongoPeat, lancé en 2017. Le projet étudie les tourbières que renferment les forêts du bassin du Congo et situées dans une zone contiguë qui s’étend entre la RDC et la République du Congo, qui constituent environ le tiers de stock de carbone de toutes les tourbières tropicales dans le monde.

Depuis 2018, Greenpeace Afrique n’a cessé d’alerter plusieurs reprises les menaces pesant sur ces écosystèmes, a savoir, les concessions forestières et l’exploration pétrolière allouées aussi bien par la RDC que par la République du Congo.

Greenpeace Afrique appelle les gouvernements de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo à interdire toute activité industrielle dans les plus grandes tourbières tropicales du monde, qu’abritent les forêts du bassin du Congo. Greenpeace Afrique appelle, en outre, tous les donateurs internationaux à défendre ces domaines stratégiques.

“Nous savons encore très peu de choses sur le fonctionnement des tourbières dans le bassin du Congo. Il est essentiel que la communauté scientifique puisse étudier de quelle manière cet énorme stock de carbone peut continuer à jouer son rôle dans l’atténuation du changement climatique”, renseigne le Dr Greta Dargie de l’université de Leeds.

Les tourbières sont également endommagées lorsque les terres environnantes le sont: «toute activité industrielle à grande échelle dans la région affectera la nappe aquifère qui maintient la vie de ces écosystèmes», explique le professeur Corneille Ewango, de l’université de Kisangani, en RDC.

«La protection des tourbières ne doit pas seulement une grande priorité climatique. C’est aussi une question de droits de l’homme », ajoute Guy Kajemba, représentant de la société civile qui a rejoint l’expédition. «Les communautés locales, dont la moyens de subsistance dépendent des tourbières, et aussi bien la biodiversité unique de ces écosystèmes, doivent être au cœur de toute initiative axée sur leur gestion».

Media contacts:

Tal Harris, International Communications Coordinator – Greenpeace Afrique, [email protected], +221 776 73 04 96,

Irène Wabiwa Betoko, Responsable Sénior de la campagne forêt – Greenpeace Afrique, [email protected], +243 997 756 102