La Conférence des Nations unies sur l’Océan prend fin aujourd’hui à Nice, en France. Les responsables politiques du monde entier y ont abordé pendant une semaine la coopération internationale pour la protection des océans. Des avancées considérables ont été réalisées vers la ratification du traité sur la haute mer. Et la nécessité d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes a fait l’objet de nombreuses discussions. Pas moins de 95 pays ont en outre signé un appel en faveur d’un traité ambitieux sur les plastiques.
“Cette semaine a été marquée par de beaux discours, et nous nous réjouissons que le traité sur la haute mer soit sur le point d’entrer en vigueur” réagit Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Mais le véritable succès du Sommet sur les océans dépendra des mesures concrètes et du courage politique nécessaires pour mettre immédiatement un terme à l’exploitation minière en eaux profondes. La Belgique a tenu des propos très élogieux sur la protection des océans mais elle a soigneusement évité le sujet de l’exploitation minière en eaux profondes. Il est grand temps que notre pays affiche clairement sa position et se prononce contre l’exploitation minière en eaux profondes.”
Le sommet de Nice était vu par la communauté internationale comme une date butoir informelle pour la ratification de l’accord historique des Nations unies sur la haute mer. Ce traité doit être ratifié par 60 pays pour pouvoir entrer en vigueur. Avant le sommet, seuls 31 pays avaient franchi ce cap, mais entre-temps, le compteur est monté à un total de 50 ratifications. La Belgique fait partie des pays qui ont déposé leur ratification à Nice. Le traité des Nations unies sur haute mer est le seul instrument juridique qui permette de créer des réserves marines dans les eaux internationales et de protéger ainsi 30 % des océans d’ici 2030.
L’heure de vérité pour l’exploitation minière en eaux profondes
L’exploitation minière en eaux profondes était également omniprésente lors du sommet. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré que les fonds marins ne devaient pas devenir un Far West, et le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes était une nécessité internationale. Durant la conférence, quatre pays supplémentaires ont exprimé leur soutien à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes, ce qui porte le total à 37.
Un moratoire plus urgent que jamais à la veille de la prochaine réunion de l’Autorité internationale des fonds marins, qui se tiendra en juillet à Kingston, en Jamaïque. Les pays y discuteront de la première demande de prospection minière commerciale en eaux internationales, ainsi que du cadre législatif international – le Mining Code – relatif à l’exploitation minière en eaux profondes. La pression pour l’adoption rapide du Code minier n’a jamais été aussi forte, maintenant que le président Trump ignore cette législation internationale et tente de son propre chef d’exploiter les fonds marins avec The Metals Company, en violation de toutes les lois internationales.
Plan d’action pour les océans
Le ‘plan d’action pour les océans’ de Nice, qui comprend une déclaration politique et une série d’engagements volontaires, sera annoncé plus tard dans la journée à l’issue de la conférence. Aucun de ces engagements ne sera juridiquement contraignant.
“Les vrais tests décisifs pour traduire ces belles paroles en acte seront les négociations sur le cadre législatif relatif à l’exploitation minière en eaux profondes en juillet au sein de l’Autorité internationale des fonds marins, ainsi que les négociations sur le traité des Nations unies sur les déchets plastiques en août” conclut Nadia Cornejo.