Greenpeace était sur la Colline parlementaire cette semaine pour dénoncer les dangers liés au projet de loi C-5 (Loi visant à bâtir le Canada) et pour exhorter les décideurs de le renvoyer à la table à dessin.

Le gouvernement libéral minoritaire, avec le soutien des conservateurs, contourne les procédures parlementaires habituelles pour faire adopter à la va-vite une loi qui accélère la mise en œuvre de projets dits d’« intérêt national » — une expression qui demeure floue, car elle est définie de manière très vague dans le texte du projet de loi.

En bref, C-5 permettrait au Cabinet du premier ministre de contourner de nombreuses mesures de protection de l’environnement, de réduire au silence les communautés et de bafouer les droits des peuples autochtones afin de faire passer en force des projets qui profiteront à de grosses multinationales.

Malgré les pouvoirs extraordinaires et excessifs que le projet de loi C-5 confère au Cabinet, et malgré les risques et menaces que cela représente pour la protection de l’environnement, le gouvernement n’a consacré que deux jours à l’examen du projet! Un député libéral a d’ailleurs affirmé son inquiétude en affirmant que son gouvernement « propose de mettre fin au débat démocratique, de restreindre l’examen par les comités et de faire adopter le projet de loi à la hâte » d’une manière qui ferait « rougir » l’ancien premier ministre Stephen Harper.

Greenpeace demande au gouvernement depuis plusieurs années d’accélérer la lutte aux changements climatiques ainsi que l’adoption rapide de solutions climatiques, mais dans sa forme actuelle, ce projet de loi ne fera qu’accélérer les conflits (voir notre analyse complète de C-5 ici). Avec différents groupes environnementaux, nous avons proposé des modifications au projet de loi, et certains amendements visant à renforcer la transparence et la responsabilité ont été adoptées, mais le projet de loi reste profondément imparfait — nous devons donc maintenir la pression. C’est dans cet esprit que nous demandons au Sénat (considéré comme la chambre du «second examen modéré et réfléchi» de notre système parlementaire) de renvoyer ce projet de loi à la Chambre des communes pour qu’il soit examiné comme il se doit.

Nous devons continuer à le répéter au premier ministre Mark Carney : aller trop vite dans la mauvaise direction ne nous mènera nulle part!

Sans examen ni débat appropriés, c’est la démocratie, elle-même qui est bafouée.