Vous pensez que le fait d’éviter les produits en plastique ne fait aucune différence? Bien au contraire!

Chaque année, le monde produit plus de 400 millions de tonnes de nouveau plastique.

Près de la moitié de cette quantité est utilisée une seule fois, puis mise au rebut. Moins de 10 % sont recyclés. Le reste finit dans les décharges, les océans et même dans le corps des animaux. 

Les déchets plastiques sont souvent jetés loin de l’endroit où ils ont été utilisés, ce qui signifie que les communautés ayant le moins contribué à la pollution plastique sont les plus durement touchées par ses conséquences. Les pays riches, comme le Canada, envoient leurs déchets plastiques dans des pays plus pauvres, comme la Malaisie ou l’Indonésie. Une grande partie de ces déchets est brûlée, ce qui pollue les rivières et l’air et rend les populations malades.

Comme si tout cela ne suffisait pas, le plastique présente un autre inconvénient. Il est fabriqué à partir de combustibles fossiles, qui réchauffent notre planète et alimentent la crise climatique.

C’est pourquoi de plus en plus de gens disent « non » au plastique et rejoignent le mouvement mondial pour en finir avec la pollution qu’il engendre!

Opter pour une vie zéro déchet

Produits sans plastique dans un magasin zéro déchet à Kyoto, au Japon. Totoya a été le premier supermarché zéro déchet à ouvrir ses portes au pays du soleil levant. © Juan Pablo Mayol/Greenpeace

Un mode de vie zéro déchet s’articule autour des principes suivants : refuser ce dont on n’a pas besoin, réduire la quantité de choses que l’on achète, réutiliser ce qui peut l’être, et composter le reste. Son objectif? En envoyer le moins possible à la décharge.

Il ne s’agit pas de limiter sa production annuelle de déchets à l’équivalent d’un pot Mason, mais plutôt de repenser ses habitudes – qu’il s’agisse de minimiser le gaspillage alimentaire ou d’opter pour un récipient réutilisable au lieu d’un contenant en plastique.

Des magasins zéro déchet ont ouvert leurs portes dans des villes telles que Montréal ou Charlottetown. La clientèle apporte ses propres contenants pour les remplir de produits alimentaires, d’hygiène ou d’entretien. Aucun emballage plastique n’est requis! Le nombre de commerces zéro déchet est en hausse à travers le monde, et ce n’est qu’un début.

Même les grandes chaînes sont à l’écoute. Bulk Barn permet désormais aux gens d’apporter leurs propres contenants réutilisables dans de nombreux magasins. Pourquoi? Parce que suffisamment de personnes en ont fait la demande.

Les adeptes du zéro déchet ont démontré qu’il est possible de réduire la quantité de plastique dans nos vies, mais aussi à quel point il est difficile d’éviter le plastique dans un monde caractérisé par une culture du jetable.

Pourquoi est-ce à la population de lutter contre la pollution plastique alors que les entreprises continuent à produire d’énormes quantités de ce matériau?

Dénoncer les entreprises polluantes

De nombreuses personnes, y compris celles qui ont adopté un mode de vie zéro déchet, ont commencé à demander des changements de la part des entreprises qui fabriquent et utilisent tout ce plastique.

Le mouvement Break Free From Plastic incarne parfaitement cet appel au changement. Dans le monde entier, des bénévoles se rassemblent pour ramasser les déchets plastiques et les trier en fonction de leur marque. Année après année, les mêmes noms figurent en tête de liste des plus gros pollueurs : Coca-Cola, Nestlé, Procter & Gamble, PepsiCo et Unilever.

Ces entreprises et d’autres ont fait l’objet d’une pression publique énorme pour cesser d’utiliser autant de plastique, surtout sous forme d’emballages à usage unique. Elles se sont engagées à utiliser moins de plastique et de fabriquer des emballages réutilisables, recyclables ou compostables. Mais les promesses ne suffisent pas. C’est pourquoi les activistes continuent de faire pression et demandent aux gouvernements d’intervenir.

Des bénévoles trient les déchets plastiques lors d’un audit de marque à San Juan City, aux Philippines. Les audits de marques sont une initiative du mouvement Break Free From Plastic et sont organisés dans de nombreux pays pour collecter des données sur les plus gros pollueurs plastiques. © Basilio Sepe / Greenpeace

Inviter les gouvernements à renoncer au plastique

La population fait pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent contre la pollution plastique – et leurs efforts portent fruit!

La première interdiction des sacs en plastique en Amérique du Nord a eu lieu ici même au Canada, à Leaf Rapids, au Manitoba, en 2007. D’autres interdictions ont été mises en place par la suite. En 2018, Montréal a interdit les sacs en plastique légers, devenant ainsi la plus grande ville canadienne à le faire et contribuant à ouvrir la voie à d’autres mesures écologiques à travers le Canada, comme la réglementation d’autres types de plastiques à usage unique.

En 2022, la pression croissante a conduit le gouvernement fédéral canadien à annoncer qu’il interdirait certains plastiques à usage unique, notamment les sacs, les bâtonnets à mélanger, les couverts et certains types de contenants à emporter. L’industrie du plastique a contesté cette interdiction devant les tribunaux.

Le Canada n’est pas le seul pays à agir. Des interdictions sont mises en place partout dans le monde, depuis l’interdiction des sacs et des bouteilles en plastique à usage unique au Rwanda en 2008 jusqu’à l’interdiction des sacs en plastique, des pailles et de la styromousse à Bali, en Indonésie, en 2019.

D’un bout à l’autre de la planète, les gens sont prêts à se libérer du plastique. Il y a quelques années, ils ont obtenu leur meilleure chance d’y parvenir.

Le traité mondial sur les plastiques

Quelque chose de remarquable a eu lieu en 2022. Les Nations Unies ont entamé des négociations en vue d’un traité mondial sur les plastiques.

Il s’agit peut-être de notre meilleure chance de mettre fin à la pollution plastique pour de bon. Un traité robuste réduira considérablement la production de plastique et la pollution qu’il génère tout au long de son cycle de vie.

Le traité est toujours en voie d’être négocié. Cette initiative prometteuse est le résultat d’années de pression publique, d’activisme citoyen et de refus par la population de rester silencieuse.

Des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Busan, en Corée du Sud, en 2024. Elles appelaient les délégations gouvernementales prenant part aux négociations pour un traité mondial sur les plastiques à prendre des mesures concrètes. © Greenpeace/Sungwoo Lee

Ce que vous pouvez faire

Voici quelques moyens de contribuer au mouvement :

  • Emportez une bouteille d’eau, un sac et un récipient réutilisables avec vous. Oui, même au café du coin ou au comptoir à salades de votre supermarché. De nombreux commerces les acceptent. Si vous avez l’occasion de les utiliser lors de votre visite, prenez une photo de votre récipient après l’avoir rempli et partagez-la sur les réseaux sociaux. Taguez le commerce et utilisez les mots-clics #ZeroDechet, #SansPlastique, ou #BreakFreeFromPlastic pour faire passer le message.
  • Soutenez les entreprises qui ont déjà adopté le zéro déchet. Plus nous soutenons ces entreprises, plus elles gagnent en popularité.
  • Envisagez de réaliser un audit de marque dans votre communauté. En plus de débarrasser votre environnement des déchets plastiques, vous contribuerez également à enrichir la liste croissante des entreprises polluantes qui doivent être dénoncées.
  • Exigez que le gouvernement agisse! Demandez au gouvernement fédéral de soutenir les systèmes de réutilisation et d’élaborer une stratégie nationale de réutilisation. Exhortez-le à étendre l’interdiction des plastiques (à l’heure actuelle, elle ne couvre qu’environ 3 % de nos déchets plastiques). Enfin, dites-lui de soutenir un traité mondial fort sur les plastiques pour mettre fin à l’ère du plastique!