MONTRÉAL, 24 septembre 2019 – Une large coalition pan-canadienne s’est formée en prévision de la 40e assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui commence aujourd’hui à Montréal. La Coalition Aviation Climat demande à cette agence des Nations Unies de faire ce qu’il faut pour réduire le grave impact de l’aviation sur le climat. En tant que pays hôte, le Canada doit prendre le leadership et profiter de l’assemblée pour proposer un plan visant une réduction drastique et immédiate du nombre de vols. C’est la seule véritable façon de forcer le secteur de l’aviation à faire sa juste part pour prévenir une catastrophe climatique.

Les effets de l’aviation sur le climat sont majeurs. Les vols internationaux émettent autant de gaz à effet de serre (GES) que l’ensemble des 129 pays les moins émetteurs, selon un document déposé à la dernière assemblée générale de l’OACI.  L’aviation est responsable de 4,9% du réchauffement global. Un récent rapport indique que les émissions de l’aviation civile internationale pourraient tripler d’ici à 2050. Boeing prévoit que la flotte mondiale passera de 25 830 appareils à 50 660 en 2038. Grâce à son lobby, l’industrie a réussi à se soustraire aux obligations de l’Accord de Paris. Pendant que le monde entier fera des efforts pour réduire ses émissions, l’aviation les augmentera.

 L’industrie essaie de faire croire qu’elle pourra stabiliser ses émissions grâce à l’achat de crédits carbone, en vertu d’un programme de compensation appelé CORSIA. Ce programme n’empêchera pas les émissions de l’aviation de continuer à augmenter. Il est illusoire de croire que les nouvelles émissions pourront toutes être compensées par des plantations d’arbres ou d’autres activités semblables. Il faut limiter les émissions de CO2 ET planter des arbres. Et non planter des arbres pour permettre à l’aviation d’émettre encore plus de CO2. Il ne sert à rien de planter des arbres si les émissions augmentent.

Une taxation juste

 Depuis 75 ans, l’aviation civile profite d’un évitement fiscal majeur: le carburant sur les vols internationaux n’est pas taxé. Cela doit changer. Il n’y a aucune raison pour que le carburant des véhicules soit taxé sur terre mais pas dans les airs. Le Canada doit proposer à l’OACI d’établir une taxation juste pour les vols internationaux, et suivre le même principe pour les vols intérieurs. Les taxes doivent ainsi être beaucoup plus élevées pour les billets d’avion en classe affaires et en première classe qu’en classe économique. Les taxes pour les vols intérieurs doivent être annulées pour les communautés autochtones éloignées.

Le système de taxation doit être conçu pour dissuader les gens de prendre souvent l’avion. Il est tout à fait possible d’augmenter le taux de taxe selon le nombre de vols pris par un passager dans la même année. Le taux de taxe pourrait augmenter à l’achat d’un 2ème billet fait au cours d’une même année, puis d’un 3ème, etc. Les plus gros utilisateurs seraient ainsi mis à contribution de façon beaucoup plus importante que les familles de la classe moyenne qui font un voyage de temps en temps.

Moratoire sur les aéroports 

Le Canada – et les autres États membres de l’OACI – doivent également imposer un moratoire sur la construction de tout nouvel aéroport ou sur leur agrandissement, sauf en de rares exceptions. Ces constructions et agrandissements permettent au secteur de l’aviation de croître, alors qu’il doit décroître, et ils nuisent à la santé et à la sécurité des riverains.

En 2017, 423 nouveaux aéroports et 121 pistes supplémentaires dans les aéroports existants étaient prévus ou en cours de construction dans le monde. Aéroports de Montréal compte investir 2,5 milliards de dollars pour construire une nouvelle aérogare munie de 10 à 14 portes d’embarquement, afin de répondre à la croissance du trafic. L’aéroport de Saint-Hubert, lui, veut construire une nouvelle piste pour accueillir des Boeing 737 et des Airbus A220/320 et ainsi assurer des liaisons internationales.

La Coalition Aviation Climat exige une réduction massive des GES émis par le secteur de l’aviation afin de prévenir un réchauffement climatique catastrophique. La science nous dit que seule une réduction immédiate et significative du nombre de vols permettra d’atteindre cet objectif. La Coalition compte porter son message particulièrement auprès du gouvernement fédéral et des villes concernées. Elle continuera de travailler sur ce dossier au cours des mois à venir afin de s’assurer que tout est fait pour dompter une industrie qui profite d’un passe-droit pour polluer l’atmosphère, ce qui met en péril notre avenir commun.

La Coalition Aviation Climat est formée de : Le Pacte pour la transition, Groupe décarbonisation rapide, Greenpeace Canada, Extinction Rébellion Québec, La planète s’invite au parlement, La planète s’invite à l’université, Devoir environnemental collectif (dec), Pour le futur, Les Pollués de Montréal-Trudeau, Flight Free 2020 Canada, Land Over Landings, UNEplanète. 

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Lien vers le présent communiqué : http://www.lepacte.ca/la-coalition-aviation-climat-presse-loaci-de-repondre-a-lurgence-climatique/

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Source : Coalition Aviation Climat

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