Montréal –  Plusieurs activistes occupent présentement les bureaux du Ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault (co-fondateur d’Équiterre et ancien activiste chez Greenpeace) pour exprimer leur opposition au projet Teck Frontier. M Guilbeault siège au cabinet des ministres : il a un rôle crucial à jouer pour que ce projet soit rejeté d’ici à la date butoir du 28 février prochain.

Depuis un an, les jeunes se mobilisent pour l’action climatique. Ce vendredi, ils expriment leur opposition au méga projet de sables bitumineux Teck Frontier et rappellent le non-sens de tels projets alors que la crise climatique bat son plein. La manifestation d’aujourd’hui s’insère dans la foulée d’autres qui l’ont précédées d’un bout à l’autre du Canada. Une centaine de personnes font un sit-in à l’intérieur, portant des masques à l’effigie de Steven Guilbeault et ont revêtu des combinaisons oranges Greenpeace identiques à celle qu’il portait lors de son action sur la tour du CN en 2001. Les groupes ont remis une lettre adressée au Ministre et une photo de son action pour lui rappeler ses anciennes allégeances envers le climat. Depuis une semaine déjà, des gens se mobilisent partout pour parler à leur députés locaux et les exhorter à rejeter le projet de Teck Frontier. 

En tant qu’environnementaliste et député de Laurier–Sainte-Marie, M Guilbeault doit prendre une position claire et s’opposer au projet, tout comme il l’a fait pour l’expansion du projet de pipeline Trans Mountain. Plus tôt cette semaine, des députés libéraux à travers le pays ont exprimé leur désaccord avec le projet.

La mine Teck Frontier est le plus grand projet de mines de sables bitumineux jamais proposé. Si le projet voit le jour, il émettra plus 6 millions de tonnes de GES par année au Canada, et ce, jusqu’en 2067, alors même que le Canada prétend vouloir devenir carboneutre d’ici 2050. La mine endommagerait la forêt ancienne boréale et des espèces animales déjà en danger. Les communautés autochtones impactées ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes vis-à-vis de ce projet aux conséquences potentiellement menaçantes, notamment pour leurs pratiques de chasse, de pêche et de piégeage. La rentabilité même du projet est à remettre en question puisque le scénario profitable de la mine est basé sur des prix du baril de pétrole qui seraient beaucoup plus élevés que leur valeur actuelle. Au final, la décision relève du Cabinet et, en dernier ressort, du Premier ministre Justin Trudeau.

Les groupes ont également profité de l’occasion pour rappeler leur appui à la nation Wet’suwe’ten dont le territoire est menacé par le projet Coastal GasLink dans le nord de la Colombie-Britannique. Ils demandent au gouvernement Trudeau de respecter les droits des Premières Nations alors que selon certains, la réconciliation est morte. Les groupes ont également tenu à rappeler que le 14 février est la journée annuelle de commémoration des femmes, filles, personnes trans et bispirituelles autochtones disparues et assassinées. Les communautés autochtones, spécifiquement les femmes, sont à l’intersection des violences territoriales et genrées qui se produisent particulièrement à proximité des sites d’extraction d’industries fossiles désignés en anglais sous le nom de « man camps ».

Citations

« La CEVES s’oppose à Teck parce qu’il constitue en lui-même le point de non-retour. Il menace la sécurité de tous en rendant toxiques notre eau et notre air, en plus de violer les droits fondamentaux des communautés autochtones en première ligne. Teck, c’est annuler tous les efforts collectifs que nous pourrions faire. Tout ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant. Teck ne passera pas. » Albert Lalonde, Co-porte-parole de La CEVES.

«Extinction Rébellion Québec tient à souligner que ses militant.e.s sont prêt.e.s à se lancer dans une escalade des moyens de pression si cela est nécessaire pour que les droits énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones soient respectés. Nous condamnons les actions de nos gouvernements colonisateurs et nous refusons d’être des complices silencieux du non-respect des droits des peuples autochtones qui sont des protecteurs des terres et des eaux en première ligne de défense pour la sauvegarde de l’humanité.» May Chiu d’Extinction Rébellion.

« Nous manifestons aujourd’hui parce que le gouvernement raciste, colonialiste, capitaliste et violent privilégie éhontément les intérêts des compagnies d’hydrocarbures et leurs propres gains monétaires au détriment du droit à l’autodétermination des nations autochtones, ainsi que leurs responsabilités envers l’environnement et la jeunesse. Nous sommes ici pour exiger du gouvernement fédéral le rejet du projet Teck et le refus des autres projets d’extraction qui portent atteinte au respect des droits des nations autochtones. »

Shi Tao Zhang, XR Youth.

« Teck est le test ultime pour le gouvernement Libéral minoritaire alors que sa décision déterminera la couleur de son mandat et s’il est sérieux dans la lutte contre les changements climatiques.  Nous demandons au Cabinet de rejeter Teck et d’assurer une transition juste vers les énergies propres et la création de nouveaux emplois durables pour les travailleurs du secteur pétrolier. Steven Guilbeault a un rôle crucial à jouer, lui qui a grimpé la tour du CN pour protéger le climat. Il doit maintenant faire preuve du même courage pour convaincre ses collègues qu’ils doivent rejeter Teck et choisir la jeunesse et l’avenir. »

Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada.

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Ashley Torres, Chargée des communications pour la CEVES, [email protected], 438 924-2038

Loujain Kurdi, Conseillère aux Communications, Greenpeace Canada

[email protected], 514 577-6657