Montréal, 16 mai 2017 – Greenpeace a lancé une nouvelle campagne mondiale aujourd’hui pour souligner le droit de parole et pour faire face aux attaques judiciaires contre le géant canadien Produits forestiers Résolu, qui menacent l’existence même de Greenpeace. Ces poursuites sans fondement de Produits forestiers Résolu contre Greenpeace font partie d’une tendance mondiale de poursuites-bâillons (SLAPP en anglais pour Strategic Lawsuit Against Public Participation) visant à museler la société civile.

Au lieu de concentrer ses efforts sur l’adoption d’une foresterie durable à tous les niveaux, l’investissement dans la santé des forêts et la création d’emplois, Résolu essaie d’intimider les critiques comme Greenpeace avec deux immenses poursuites de plusieurs millions de dollars qui menacent la liberté d’expression. Aujourd’hui Greenpeace US a publié un nouveau rapport intitulé « Couper le droit de parole: comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière », présentant les implications de la poursuite judiciaire massive de Produits forestiers Résolu sur ses détracteurs, et dont l’objectif est de redéfinir l’activisme comme étant une activité criminelle.

« Greenpeace a gagné une reconnaissance internationale en tant qu’organisation indépendante pour la défense de l’environnement parce qu’on élève notre voix sans peur. C’est une question de défense des intérêts publics et non pas un acte criminel. La voix de nos adhérents ne sera pas réduite au silence aujourd’hui parce qu’une compagnie forestière comme Résolu veut s’en tirer avec l’exploitation des forêts intactes », a dit Bunny McDiarmid, directrice de Greenpeace International.

Si Résolu obtient gain de cause, ces poursuites pourraient créer un précédent dangereux qui risque d’empêcher les groupes de défense de critiquer les entreprises et d’encourager les compagnies à travers le monde d’utiliser des tactiques similaires contre leurs propres détracteurs.

En mai 2016, Résolu a intenté une poursuite de 300 millions de dollars canadiens pour racket et autres accusations aux États-Unis contre plusieurs entités de Greenpeace, Stand.earth, ainsi que des activistes individuels. Avant cela, Résolu avait intenté une poursuite en diffamation de 7 millions de dollars canadiens, toujours en cours, contre Greenpeace Canada et deux de ses employés en 2013. La compagnie a également utilisé des tactiques juridiques et de relations publiques intimidantes contre d’autres organisations comme Rainforest Alliance, un auditeur environnemental indépendant.

Greenpeace fait appel au soutien des défenseurs de la liberté d’expression à travers le monde, y compris les grands éditeurs internationaux, dont Hachette, Penguin Random House, HarperCollins et Simon & Schuster – qui s’approvisionnent en papier auprès de Résolu. Greenpeace les invite à répondre à l’appel en faveur de la protection de la liberté d’expression et des droits collectifs de s’organiser autour de questions d’intérêt public, comme la conservation des forêts.

Olivier Kolmel, chargé de campagne Forêt chez Greenpeace Canada, a déclaré :

« Notre objectif est la conservation d’une forêt saine où les droits des peuples autochtones sont respectés, les emplois assurés pour les communautés et les habitats importants protégés. Nous voulons que les entreprises soient toujours capables d’exploiter la forêt boréale du Canada, et c’est pour cela que nous appelons les compagnies forestières, ainsi que leurs clients, à faire partie des solutions durables pour la forêt ».

« Si Résolu gagne ces procès, non seulement cela nous entraînera dans un monde sans Greenpeace et ses 45 ans d’activisme pour la protection de l’environnement, mais un monde où le droit de parole est encore plus restreint pour les groupes de défense, les individus, les artistes, les journalistes et les éditeurs », a ajouté M. Kolmel.

« Résolu veut étiqueter le travail militant environnemental comme étant une activité criminelle aux États-Unis et créer un précédent pour réduire au silence la dissidence légitime à tous les niveaux. Résolu ne tient pas compte des millions de personnes qui rendent le mouvement environnemental si puissant. Ensemble, nos voix sont d’une importance vitale pour la protection de nos droits, de nos communautés et de la planète », a conclu M. Kolmel.

Malgré les poursuites en cours, Greenpeace garde toujours la porte ouverte devant Résolu afin de travailler ensemble en vue de solutions durables dans la forêt boréale pour toutes les parties concernées.

– 30 –

Notes :

[1] Cliquez ici pour accéder au rapport « Couper le droit de parole: comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière » , ou recopiez le lien suivant dans votre navigateur: http://www.greenpeace.org/canada/couperdroitparole/

[2] Cliquez ici pour accéder aux images, vidéos et autres documents connexes, ou recopiez ce lien dans votre navigateur : http://media.greenpeace.org/collection/27MZIFJJU3322

[3] Les poursuites-bâillons, ou SLAPP en anglais, sont une tendance croissante que les entreprises, et quiconque possédant suffisamment de ressources pour intenter des poursuites sans fondement, utilisent comme outil pour museler toute critique, qualifiant les organisations militantes et leurs employés d’« entreprises criminelles » et les menaçant avec des poursuites de plusieurs millions de dollars. Ce qui est le plus préjudiciable est le fait que ces poursuites-bâillons consomment du temps et de l’énergie qui auraient pu être investis dans des campagnes en faveur de causes importantes comme la protection de l’environnement. Seules les entreprises aux poches pleines tirent profit en engageant de telles poursuites, alors que la société et les intérêts publics en souffrent. Des lois anti-SLAPP existent dans plusieurs provinces et États. Bien que Résolu soit basée au Québec, sa poursuite a été engagée en Ontario, qui, contrairement au Québec, n’avait pas une loi anti-SLAPP au moment du dépôt.

Contacts :

Philippa Duchastel de Montrouge, conseillère en communications, Greenpeace Canada, [email protected]

, téléphone : 514-929-8227

Centre de presse de Greenpeace International, [email protected]
, téléphone : +31 20 718 2470 (disponible 24 heures)