Punta Arenas, Chili – Les données du National Snow & Ice Data Center montrent que la banquise antarctique atteindra cette année l’étendue la plus restreinte jamais constatée depuis le début des observations par satellite [1]. Les mesures préliminaires montrent que la glace de mer bordant le continent a dépassé le précédent minimum record de 2,1 millions de kilomètres carrés établi en mars 2017, tombant à 1,98 million de kilomètres carrés le dimanche 20 février dernier.

À bord d’une expédition scientifique en route vers l’Antarctique, Laura Meller, de la campagne Protégeons les océans de Greenpeace [2], a déclaré :

« Il est terrifiant d’assister à la fonte de cette glace de mer. Les conséquences de ces changements s’étendent à l’ensemble de la planète, affectant les réseaux alimentaires marins du monde entier. Notre récente expédition scientifique en Antarctique a confirmé que la crise climatique a déjà un impact sur les espèces clés de la région [3]. Alors que nous avons vu la banquise arctique atteindre sa deuxième superficie la plus petite jamais enregistrée en 2020, nous avons besoin d’un réseau mondial de sanctuaires océaniques afin de pallier ces perturbations d’un pôle à l’autre. Chaque être humain sur Terre dépend de la santé des océans pour survivre; c’est un avertissement clair que nous devons leur accorder une protection concrète dès maintenant. »

Au cours des deux dernières décennies, la région a connu des variations extrêmes au niveau de l’étendue de sa glace de mer, mais la chute de cette année est sans précédent depuis le début des prises de mesures. Alors que les scientifiques se penchent sur la dynamique complexe entre le réchauffement global et les tendances en matière de glace de mer, le dérèglement climatique est évident dans la région antarctique, dont certaines parties se réchauffent plus rapidement que partout ailleurs sur la planète. 

La calotte glaciaire de l’Antarctique subit une perte de masse trois fois plus rapide aujourd’hui que dans les années 1990 et contribue à l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale [4]. Le réchauffement rapide a déjà provoqué une contraction et un déplacement important vers le sud de la distribution d’une espèce clé de la région, soit le krill antarctique [5]. Une récente expédition de Greenpeace en Antarctique a également confirmé que les manchots papous se reproduisent plus au sud en raison de la crise climatique [3].

Des océans en bonne santé sont essentiels pour réduire les effets du dérèglement climatique, car ils contribuent à conserver le carbone stocké en toute sécurité hors de l’atmosphère. Selon les scientifiques, la protection d’au moins 30 % des océans sous forme d’un réseau de sanctuaires est essentielle pour permettre aux écosystèmes marins d’accroître leur résilience et de mieux résister aux changements climatiques rapides. Greenpeace fait campagne pour un traité mondial sur les océans qui pourrait être adopté par les Nations Unies dès 2022 et qui permettrait la création d’un réseau de sanctuaires océaniques exempts de toute activité humaine nuisible dans les eaux internationales [6]. 

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Notes aux éditrices et éditeurs : 

[1] https://nsidc.org/arcticseaicenews/charctic-interactive-sea-ice-graph 

[2] Laura Meller est chargée de campagne Océans et conseillère polaire chez Greenpeace Nordique 

[3] https://www.greenpeace.org.uk/news/scientists-discover-new-penguin-colonies-that-reveal-impacts-of-the-climate-crisis-in-the-antarctic

[4] https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/

[5] https://www.ipcc.ch/srocc/

[6] https://www.greenpeace.org/international/publication/21604/30×30-a-blueprint-for-ocean-protection/