TIOHTIÀ:KE/MONTRÉAL – Aujourd’hui, des leaders autochtones du monde entier, dont le Brésil, le Canada, la République démocratique du Congo, le Cameroun et l’Indonésie, se sont donné rendez-vous à Montréal (Tiohtià:ke) pour témoigner de leurs attentes à l’égard des négociations décisives qui ont débutées plus tôt cette semaine.

La Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (CDB COP15) est un moment très attendu qui permettra de fixer un nouveau cadre de protection de la nature pour la décennie à venir. Avec un million d’espèces menacées d’extinction dans le monde, il est clair que la nature est en crise. Elle a donc besoin d’être protégée. Un indicateur clair du succès de ces négociations sera la mesure dans laquelle elles reconnaîtront les connaissances autochtones comme une science de la terre à part entière.

Depuis des temps immémoriaux, les communautés autochtones vivent en harmonie avec la nature. Représentant moins de 5 % de la population mondiale, les peuples autochtones parviennent à protéger 80 % de la biodiversité existante, et ce malgré les violations constantes de leurs droits et la criminalisation de leurs pratiques traditionnelles. Une nouvelle relation entre les humain·es et l’environnement doit rejeter le modèle colonial axé sur l’extraction et décoloniser notre approche de la protection de la nature en faisant respecter les droits des peuples autochtones. 

Dinamam Tuxá, coordinateur exécutif de l’Articulation of Indigenous Peoples of Brazil : 

« On ne peut pas parler de conservation de la biodiversité sans mentionner les terres autochtones. Au niveau mondial, ce sont les zones gérées par les peuples autochtones qui sont parmi les plus conservées, même si nous ne représentons qu’une petite partie de la population. Cependant, nous continuions d’être à l’écart des espaces décisionnels et sans nos droits sur nos territoires. Nous espérons que les décisions prises lors de cette COP15 tiendront compte de nos droits et qu’elles ouvriront davantage d’avenues pour notre participation officielle. »

Orpha Yoshua, une femme autochtone Namblong de Papouasie occidentale en Indonésie : 

« Il est tout aussi arrogant et injuste pour le gouvernement de céder notre forêt à des entreprises de production d’huile de palme que de s’en emparer à des fins de « conservation ». Personne ne connaît mieux que nous la valeur de notre forêt – ses plantes alimentaires, son gibier, ses oiseaux de paradis et toutes les autres créatures uniques qu’elle abrite – et personne ne sait mieux comment la protéger. Reconnaissez nos droits et notre expertise, et nous ferons ce que nous avons toujours fait : continuer à protéger la forêt et les terres d’où nous venons, non seulement pour nous-mêmes, mais pour toutes les formes de vie sur Terre. »

Ronald Brazeau, directeur par intérim des ressources naturelles du Lac Simon

« Au Canada, la perte d’habitat a poussé de nombreuses espèces au bord de l’extinction. Le caribou, une espèce essentielle dans les cultures et traditions autochtones, est un exemple emblématique. Mais ce n’est pas que le caribou qui est menacé, c’est toute vie qui en dépend. On force les peuples autochtones à changer de régime et de mode de vie et le résultat est que les communautés en souffrent au niveau physique, mental et spirituel.

Mais le non-respect des droits des communautés autochtones sur la protection de la nature constituent une forme de racisme systémique et environnemental. Cela doit changer lors de la COP15. Il est temps que les voix des peuples autochtones soient entendues. »

Valentin Engobo, leader communautaire autochtone de Lokolama dans le bassin du Congo :

« La seule façon éthique et écologiquement viable de protéger la nature est de reconnaître les droits des peuples autochtones qui y vivent et qui utilisent leurs connaissances traditionnelles pour la protéger depuis des décennies. Pour être efficace, le nouveau cadre mondial pour la biodiversité doit garantir la pleine participation des peuples autochtones et des communautés locales à la gestion et à la prise de décision concernant les zones forestières. C’est aussi simple que cela! »

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Remarque à l’intention des éditeur·rices :  

Biographies des porte-paroles : ici

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Pour plus de renseignements, veuillez contacter :

Dina Ni, conseillère aux communications, Greenpeace Canada

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