2 décembre 2018 (Montréal, CANADA)  – Nous sommes avertis: il nous reste 12 ans pour agir et sauver le climat actuel. Cette urgence doit se traduire par des engagements forts à la COP24 afin  d’accélérer notre lutte contre les changements climatiques, exhorte Greenpeace.

Chef de la délégation de Greenpeace à la COP24,  Jens Mattias Clausen explique pourquoi: « Nous pouvons encore réajuster le tir, mais c’est très juste. La science du climat nous dit qu’il y a  de l’espoir, mais le temps de la langue de bois est révolu. Les populations exigent de l’action. Les jeunes sortent des écoles pour manifester, les plus vulnérables appellent à une justice climatique et ont recours au droit, et les communautés se mobilisent pour protéger leurs forêts. Quel est le leader qui agira avec eux et leur livrera les clés de l’espoir ? »

Responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin souligne que : « Les politiciens réunis en Pologne doivent reconnaître la dure réalité: les gens meurent déjà des conséquences des changements climatiques. Ils sont les derniers leaders qui puissent encore agir pour le climat avant qu’il ne soit trop tard. Les gouvernements doivent coopérer pour nous mener vers un monde carboneutre. Il faut des décisions conséquentes et des actions courageuses qui puissent changer le cours de l’histoire. Un engagement fort pour le climat nous mènera vers une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables qui nous permettra d’avoir de l’air et de l’eau propres, de bons emplois prospères et une justice climatique pour les communautés touchées. C’est le minimum attendu de nos gouvernements. Il n’y a plus de temps à perdre. Au Canada, c’est d’un vrai leadership pour le climat dont nous avons besoin, et non pas d’un investissement de plusieurs milliards de dollars dans un projet de pipeline de sables bitumineux qui vite fait deviendra un bien obsolète dans un futur carboneutre. »

La contribution nationale déterminée (CND ou NDC en anglais) du Canada est inadéquate. Le Canada doit se doter d’une cible de réduction des de gaz à effet de serre plus ambitieuse et renforcer rapidement son Plan pour le climat, car il est en voie de rater complètement sa cible pour 2030.

Cette année, la COP24  se déroule suite aux avertissements clairs du GIEC, de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). [1] Face à des mises en garde si cruciales, il y a tout de même de l’espoir:

  • Le G19 au sein du G20 ont réaffirmé leur volonté d’agir face aux changements climatiques, et les États-Unis se trouvent isolés pour avoir été les seuls à se retirer de l’Accord de Paris.
  • L’Union Européenne a fait preuve de leadership en proposant de viser zéro émissions de GES d’ici 2050. Or pour rester en dessous de 1.5°C,  l’UE doit atteindre son but en 2040.
  • Les nations du Climate Vulnerable Forum (CVF) se sont engagées à bonifier leur contribution nationale déterminée (CND ou NDCs) et appellent les nations riches à faire de même avant la COP 24.
  • Les leaders des 18 pays européens ont appelé les pays à revoir leur plans de lutte contre les changements climatiques en vue des dernières données scientifiques.
  • Les gouvernements régionaux, les villes et les entreprises ont donné un bel exemple aux chefs d’État de ce que l’action climatique comprend lors du dernier Global Climate Action Summit.

Le 7 décembre, le Premier Ministre rencontre ses homologues provinciaux à Montréal pour parler de l’ALENA, entre autres. Il a encore une chance de faire du changement climatique sa priorité. La question demeure s’il se rend compte que la crise climatique bat son plein, et qu’il devait agir hier.

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Notes:

[1] Les rapports du GIEC, de l’OMM et du PNUE incluent (en anglais):

  • Le réchauffement climatique dépassera 1.5°C entre 2030 et 2052 si l’état actuel ne change pas, d’où l’urgence de réduire les émissions.
  • Les niveaux de (CO2) ont atteint des niveaux plus élevé en 2017, touchant les 405.5 parts par million.
  • 2018 est aussi en lice de devenir la quatrième année enregistrée la plus chaude. Les vingt dernières années ont été les plus chaudes, sur les vingt-deux enregistrées.
  • Le rapport du PNUE pour mesurer l’écart entre les engagements climatiques pris par les États et la baisse des émissions, a précisé que toutes les nations doivent se doter de cibles plus ambitieuses.

[2] Briefing pour les journalistes (en anglais) sur les attentes et recommandations de Greenpeace: ici.

[3] Briefing aussi détaillé du rapport du GIEC produit par Greenpeace ici.

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Maria Elena De Matteo, Global Communications Strategist, Greenpeace East Asia, [email protected], +39 351 8198 110

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