MONTRÉAL, le 4 juillet 2025 — Greenpeace Canada exprime sa profonde inquiétude envers le nouveau mégaprojet de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’entreprise Marinvest Énergie Canada, qui prévoit la construction d’un terminal flottant de GNL à Baie-Comeau, alimenté par un nouveau gazoduc long de plusieurs centaines de kilomètres. Greenpeace Canada réitère sa demande au gouvernement du Québec de fermer la porte à tout nouveau projet de transport et d’exportation d’énergies fossiles, et il exhorte également le gouvernement fédéral de ne pas inclure ce nouveau projet gazier dans sa liste de projets d’intérêt national de la loi C-5. 

« Pendant que des lobbyistes négocient en coulisse, les Québécois·es sont laissés dans l’ignorance d’un projet qui pourrait s’avérer dévastateur autant pour leur portefeuille que pour le bien-être de la planète. Qui va vouloir payer la facture d’un projet du siècle dernier qui risque fortement de ne jamais être rentable? Dans un monde qui se tourne vers les énergies renouvelables, ressusciter des projets d’infrastructures fossiles relève de la folie : ces projets morts-vivants n’ont plus leur place dans notre avenir énergétique et ne devraient jamais voir le jour », déclare Louis Couillard, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada.

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Contexte additionnel

La viabilité économique d’un tel projet au Québec est  inexistante : Un nouveau rapport (mai 2025) des Investisseurs pour l’Accord de Paris indique que relancer un projet de GNL au Québec serait coûteux et probablement non rentable, notant que la production de GNL devrait croître de 40% de 2024 à 2028, principalement grâce aux projets aux États-Unis et au Qatar, mais que la demande ne devrait pas suivre le rythme. Cette surcapacité prévue remet en question la viabilité économique de nouveaux projets de GNL dans l’est du Canada.

Un nouveau rapport de Nature Québec (juin 2025) explique que les coûts d’infrastructure gazière impliquant à la fois un gazoduc et une usine de liquéfaction, comme GNL Québec, s’élèveraient à 30,6 milliards de dollars. Des investissements colossaux qui demanderaient très certainement un financement public pour pouvoir voir le jour et espérer être rentables.

Le GNL comme énergie de transition ? Le gaz naturel liquéfié comme énergie de transition est un mythe, lire le billet de Greenpeace Canada plus tôt ce mois-ci : mythes et réalités : Le gaz « naturel » n’est-il pas une forme d’énergie propre?. À cause des fuites tout au long de son cycle de vie (de sa production à sa consommation), le gaz fossile est tout aussi nocif pour le climat que le charbon, voire plus.

Qui est Marinvest? Marinvest Energy AS (Norvège) est une société norvégienne fondée en mai 2020 et basée à Bergen, spécialisée dans la distribution de GNL. L’entreprise est majoritairement détenue par Tebina Energi AS (50,23%), une société active dans les chaînes d’approvisionnement en GNL, la capture du carbone et l’hydrogène. Marinvest Énergie Canada a récemment été enregistrée par Marc Desmarais et Patricia Lemoine, consultants chez NATIONAL Public Relations. La société dispose de quatre lobbyistes enregistrés : Jennifer O’Bomsawin, Patricia Lemoine Smith, Marc-André Leclerc et Marc Desmarais.

Que veut Marinvest? Selon le registre des lobbyistes, l’objectif de Marinvest Énergie Canada est de “déterminer les conditions d’implantation d’un projet énergétique bénéfique pour l’avenir du Québec et de la province”, et l’objectif de Marinvest Energy AS (le promoteur Norvégien derrière le projet) selon son site web est de « développer des systèmes durables de terminaux d’énergie marine » et de « mettre à profit le gaz naturel/GNL – en tant que source d’énergie de transition ». 

Qui dirige Marinvest Énergie Canada (MÉC)? Le nouveau de l’exploitation (COO) de MÉC est Greg Cano, un ancien de Transcanada (pendant 21 ans) et de Saudi Aramco (5 ans). Plus récemment, Greg Cano a été très impliqué dans la construction du pipeline Coastal GasLink sur la côte Ouest (le fameux projet de gazoduc contesté par les Wet’suwet’en, entre autres). En tant que directeur de l’exploitation (COO) de PAPC (Pan American Pipe Constructors), Greg Cano était chargé de superviser les aspects opérationnels des contrats de construction de PAPC dans le cadre du projet de pipeline Coastal GasLink.

Pour plus d’informations ou pour une demande d’entrevue : 

Patou Oumarou
Chargée aux communications de campagne | Greenpeace Canada
418 431 0263 | [email protected]

Louis Couillard
Responsable de la campagne climat-énergie | Greenpeace Canada
514 531-6740 | [email protected]