(CANADA) – Au moment où les États membres des Nations unies sont réunis à New York pour élaborer un traité mondial sur la haute mer, Greenpeace publie une étude inédite en collaboration avec une équipe de biologistes marins. Celle-ci démontre qu’il est possible de protéger plus d’un tiers de nos océans d’ici à 2030 – un objectif qui, d’après la communauté scientifique internationale [1], doit être atteint pour préserver la vie marine et contribuer à atténuer les impacts des changements climatiques.

Le rapport 30×30 : feuille de route pour la protection des océans, (résumé en français ou le rapport intégral en anglais) est l’aboutissement d’une année de collaboration entre des scientifiques des universités York, Oxford et Greenpeace [2]. Pour mener à bien cette étude, l’une des plus vastes jamais conduites sur le sujet, les chercheurs et chercheuses ont divisé la haute mer (qui recouvre près de la moitié de la surface de la planète) en 25 000 “carrés” de 100 km de côté, puis cartographié la répartition de 458 critères de conservation (espèces, habitats, caractéristiques océanographiques, etc.), générant ainsi des centaines de scénarios possibles pour la création d’un réseau mondial de réserves marines, au sein duquel les activités humaines destructrices seraient interdites.

« Nous n’étions pas préparés à voir disparaître à vitesse grand V certaines espèces les plus emblématiques de la haute mer, explique le professeur Callum Roberts, biologiste de la conservation marine à l’université York. La disparition d’oiseaux de mer, de tortues, de requins et de mammifères marins est le signe que notre système de gouvernance des océans est défaillant. Les États membres des Nations unies doivent le réformer de toute urgence. Cette étude démontre qu’il est possible de créer des réserves marines à travers l’ensemble des eaux internationales, pour former un réseau de protection qui permettra de sauver des espèces menacées d’extinction et de les aider à faire face aux évolutions brutales de notre planète. »

Les négociations onusiennes qui ont lieu en ce moment même visent à établir un traité mondial pour la protection de la “haute mer”, c’est-à-dire les eaux internationales, qui s’étend au-delà des juridictions des pays côtiers et recouvre 230 millions de km2. Cette étude explore ce que signifierait la protection de 30 et 50% des océans – deux options débattues en terme d’objectifs de conservation. Cette carte interactive permet d’explorer divers scénarios de protection, ainsi que les points chauds en matière de la faune et les menaces pesant sur l’océan.

«La création de réserves marines est essentielle à la protection et à la conservation de la diversité de la vie marine, a déclaré le professeur Alex Rogers, professeur invité au département de zoologie de l’Université d’Oxford. Le rapport 30×30 propose un réseau crédible de zones marines protégées en haute mer, fondé sur les connaissances accumulées au fil des ans par les écologistes marins sur la répartition des espèces, y compris celles menacées de disparition et les habitats connus pour être des zones de biodiversité écosystèmes uniques. Des scientifiques d’Oxford ont uni leurs forces à Greenpeace et à l’Université York pour fournir des données sur les écosystèmes marins et une expertise des fonds marins, notamment les monts sous-marins et les bouches hydrothermales. À l’heure où les pays négocient à l’ONU en vue d’un traité sur les océans mondiaux, ce plan cristallise un moyen de mettre en pratique un nouveau cadre pour la protection de la vie marine dans les eaux internationales, y compris les espèces menacées d’extinction. »

Agnès LeRouzic, de la campagne Océans et Plastique de Greenpeace, a déclaré:

«Du changement climatique à l’acidification des océans, en passant par la surpêche et la pollution, nos océans sont menacés comme jamais auparavant. Nous devons de toute urgence protéger au moins un tiers de nos océans d’ici à 2030 et cette étude montre qu’il est tout à fait possible de concevoir et de créer un réseau solide de sanctuaires océaniques. Il ne s’agirait pas simplement de lignes tracées sur une carte, mais d’un réseau de protection cohérent et interconnecté englobant de hauts lieux de biodiversité, des couloirs de migration et des écosystèmes critiques. Il s’agit d’une feuille de route qui permettrait de protéger l’ensemble du spectre de la vie marine, d’aider à faire face à la crise qui sévit dans nos océans et de permettre leur rétablissement.»

«Les négociations qui se déroulent ici aux Nations Unies sont cruciales car les gouvernements du monde entier pourraient obtenir un traité mondial sur les océans d’ici 2020 qui permettrait de mettre en place un réseau de sanctuaires océaniques, à l’abri d’activités humaines nuisibles. Cela donnerait à la faune et aux habitats un espace non seulement pour récupérer, mais aussi pour s’épanouir. Nos océans sont en crise, mais tout ce dont nous avons besoin, c’est de la volonté politique de les protéger avant qu’il ne soit trop tard. »

                                                                                          -30-

 

Notes

[1] https://portals.iucn.org/library/node/46563

[2] Le rapport 30×30: feuille de route pour la protection des océans repose sur les analyses scientifiques d’une équipe de spécialistes dirigée par le professeur Callum Roberts de l’université de York, et montre qu’il est possible de créer un réseau d’aires marines protégées en haute mer. L’équipe de recherche était constituée de scientifiques des universités de York, d’Oxford, d’Edimbourg et de Salford. Elle a été financée par la fondation allemande Umweltstiftung Greenpeace, qui soutient des projets de protection de la nature et des recherches sur la paix menés par Greenpeace et d’autres organisations de défense de l’environnement partout dans le monde.

Résumé (en français)

Rapport intégral (en anglais)

Carte interactive

Notes (briefings) sur le Traité mondial des océans:

Pour plus d’informations voir: Protect the Global Oceans: Why We Need a Global Ocean Treaty

Pour une note détaillée (en anglais).

Pour plus d’informations, contactez : 

– Marie-Christine Fiset, Responsable des médias, Greenpeace Canada, [email protected]; +1 (514) 400-3256

– Luke Massey, Head of Communications & Engagement for Greenpeace’s Protect the Oceans campaign, [email protected], +44 (0) 7973 873 155

– University of York:  Alistair Keely, Head of Media Relations, [email protected], +44 (0) 1904 322153. Out of hours: +44 (0) 7795 315 029

– University of Oxford: Ruth Abrahams, Media Relations Manager (Research and Innovation), [email protected], +44 (0)1865 280 730

Photo et vidéo:

https://media.greenpeace.org/collection/27MZIFJWANX83