Lundi 27 mai 2019 (MONTRÉAL) –   Plusieurs groupes environnementaux et citoyens ont simulé ce matin une cérémonie mortuaire devant l’Hôtel Westin, à Montréal, où se tient présentement la conférence annuelle de l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ). Placé sous le thème « Enterrons l’ère des fossiles », le ralliement appelait à mettre fin rapidement à l’ère des énergies fossiles dont l’APGQ fait la promotion.

Rassemblés autour de cercueils et de pierres tombales, les groupes ont rappelé que, selon le récent rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, il faut réduire les émissions mondiales de CO2 de 50 % d’ici 2030 et viser la zéro émission nette d’ici 2050 de manière à se donner une chance raisonnable de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Les groupes environnementaux et citoyens ont également dénoncé le discours de l’APGQ qui tente de « verdir » son image en changeant son nom pour l’Association de l’énergie du Québec (AEQ), tout en continuant de favoriser le développement et l’utilisation des énergies fossiles. Ils ont souligné que le président de l’AEQ, Michael Binnion, est également président de Questerre Energy, la compagnie qui poursuit le gouvernement du Québec dans l’espoir de faire annuler les règlements interdisant la fracturation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent ainsi que les les forages dans la baie de Gaspé, la baie des Chaleurs et la baie de la Malbaie.

À l’instar d’Énergir (anciennement Gaz Métro) et de TC Énergie (anciennement TransCanada), l’APGQ a annoncé qu’elle modifiait de nom de manière à changer son image négative. Les groupes estiment qu’elle tente ainsi de berner la population et de se distancer des mots «pétrole» et «gaz» qui sont de moins en moins acceptés socialement. Pour les groupes, le changement de nom de l’APGQ n’est rien d’autre qu’un exercice de relations publiques pour tenter de faire oublier le caractère toxique des énergies fossiles et des compagnies qui sont les grands responsables de l’urgence climatique.

Interpellant le Premier ministre François Legault, les groupes ont rappelé qu’il serait inacceptable que le gouvernement de la CAQ autorise ou subventionne des projets d’énergies fossiles car ces projets vont à l’encontre de la lutte contre les changements climatiques et contrecarrent les efforts visant à réduire les GES au Québec et dans le monde. Ils estiment au contraire que  le Québec est déjà en retard sur ses objectifs et doit donc redoubler d’ardeur en déployant rapidement des actions qui auront de réels effets.

Les groupes suivants étaient présents lors de l’événement : Coule pas chez nous, Eau Secours, Extinction  Rebellion, Greenpeace Canada, Nature Québec, le Pacte pour la transition, La planète s’invite au Parlement, La planète s’invite à l’Université, Leap Montréal, Mouvement écocitoyen UNEplanète et  Transition Capitale-Nationale.

Citations

« Cette action est en lien direct avec notre mission qui est d’arrêter l’exploration, l’exploitation et le transport des énergies fossiles et de mettre fin à leur dépendance, en participant à la réalisation d’une transition énergétique, écologique et sociale » déclare Lucie Bergeron, membre citoyenne de Transition Capitale-Nationale.

« Le gaz dit naturel n’est pas une énergie de transition. C’est une énergie fossile non renouvelable qui contribue fortement au réchauffement  climatique et a des impacts dévastateurs lorsqu’issue de la fracturation hydraulique. Nous sommes à l’ère d’une réelle transition énergétique, mais les politiques demeurent ancrées dans le statu quo et le développement des énergies fossiles, de réelles politiques de dinosaures. » Audrey Yank, Fondation Coule pas chez nous

« Inutile de rappeler que lorsque les jeunes de partout dans le monde sortent dans les rues pour réclamer l’action des gouvernements et des compagnies membres de l’APGQ, ce n’est certainement pas dans l’espoir d’un simple verdissement d’image. Il est grand temps que l’APGQ se dote d’un nom plus cohérent avec ses actions : non pas l’Association de l’Énergie du Québec mais plutôt l’Association de l’Extinction du Québec (AEQ).» Louis Couillard, co-porte-parole de La planète s’invite à l’Université

« La science est claire, on ne peut plus ajouter de nouvelles infrastructures pétrolières et gazières si l’on veut limiter le réchauffement planétaire à 1,5 ℃ et éviter davantage d’évènements climatiques extrêmes comme les inondations, les feux de forêts et les canicules. Le gouvernement doit résister aux pressions du lobby pétro-gazier et plutôt miser sur les économies d’énergies et les énergies renouvelables. » Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada

« Qu’elle tente de s’incruster dans la vallée du Saint-Laurent, au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie ou ailleurs, l’industrie pétrolière et gazière trouvera toujours les citoyennes et les citoyens du Québec sur son chemin. Plus que jamais, nous sommes déterminés à chasser les fossiles afin de laisser une planète viable aux générations qui suivent. » Carole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNEplanète

« L’industrie pétrolière et gazière fait encore et toujours la sourde oreille quant aux multiples crises auxquelles l’humanité fait face. Le seul vrai espoir à ce stade-ci est un grand bond vers l’avant qui laissera les fossiles dans le sol et travaillera à réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro, mais aussi les inégalités, tout en créant plus de soin et sollicitude pour la terre et nous tous. » Nicolas Chevalier, Coordinateur, Leap Montréal

« Le temps où les pétrolières jouissaient d’une liberté d’action et d’une impunité révoltante est maintenant révolu. Nous serons en travers de leur route. Jusqu’au bout.» Sébastien Dodge, Brigade Légère de La planète s’invite au parlement.

«La cohérence doit être au coeur des décisions politiques. Le Québec doit se tourner vers l’électrification de son économie. Dans ce contexte, l’industrie pétrolière et gaziere doit se mettre au diapason.» Anne-Celine Guyon, coordinnatrice du Pacte pour la transition.

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