« Ne vous en faites pas, c’est du gaz naturel ». Cela semble plutôt inoffensif, n’est-ce pas? Un peu comme si c’était un truc qui jaillissait d’une source de montagne.
Nous utilisons le gaz naturel pour cuisiner, chauffer des bâtiments, produire de l’électricité et alimenter nos plus grandes industries. En fait, il fournit environ un quart de l’énergie mondiale. Il est dommage que son appellation inoffensive cache une vérité peu reluisante.
Le gaz naturel est une source de pollution importante qui contribue au réchauffement de la planète. Même si les entreprises aiment qualifier leur produit de « propre », voici pourquoi cette affirmation ne tient pas la route.
Il s’agit d’un combustible fossile, tout comme le pétrole et le charbon
Commençons par dire ce que le gaz naturel est vraiment : un gaz fossile.
Le gaz fossile est un combustible fossile, au même titre que le pétrole et le charbon. Tous les combustibles fossiles proviennent des restes de plantes, d’animaux et de plancton qui ont vécu et sont morts il y a des millions d’années. Lorsque nous les brûlons pour produire de l’énergie, nous polluons l’atmosphère en y rejetant du dioxyde de carbone supplémentaire. Ce gaz à effet de serre est le principal moteur des changements climatiques.
On affirme que le gaz fossile est plus propre que le pétrole ou le charbon parce qu’il libère moins de dioxyde de carbone lorsqu’il est brûlé. Mais moins ne veut pas dire propre, et il demeure responsable d’environ 22 % de la pollution due aux combustibles fossiles. Il n’est pas loin derrière le pétrole (32 %) et le charbon (45 %).
La vérité, c’est que tout ajout de dioxyde de carbone dans l’air alimente les changements climatiques. Et la pollution par le carbone n’est pas le seul problème avec le gaz fossile.
Il y a des fuites de méthane

Le gaz fossile contient un autre gaz à effet de serre puissant. Il s’agit du méthane.
Au cours de ses 20 premières années dans l’atmosphère, son pouvoir de réchauffement est environ 84 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone! Il s’agit donc d’un gaz dangereux pour notre climat.
Il s’échappe lorsque le gaz fossile est extrait du sol, traité et acheminé vers les ménages et les entreprises. Les scientifiques ont découvert d’énormes fuites de méthane sur des sites de production gazière dans le monde entier, y compris au Canada.
Ces fuites pourraient rendre le gaz fossile aussi nocif pour le climat que le charbon, voire plus. Elles pourraient également constituer la plus grande menace à la réalisation de notre objectif de freiner la hausse des températures et les changements climatiques.
Les entreprises de gaz fossile aiment évoquer la propreté de leur produit. Elles ne parlent pas tellement de ce qui s’en échappe avant même qu’il n’atteigne votre cuisinière ou votre fourneau.
Le gaz fossile n’est pas seulement mauvais pour le climat : il nuit à notre santé, à nos communautés et à la nature

La pollution par les gaz fossiles est mauvaise pour notre santé. Lorsque le gaz fossile est fabriqué, transporté ou brûlé, il libère des substances chimiques nocives dans l’air, et le méthane n’en est qu’un exemple. Ces produits peuvent provoquer des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires et des cancers. Même votre cuisinière à gaz peut polluer l’air de votre maison pendant des heures, ce qui est particulièrement dangereux pour les enfants asthmatiques.
Les répercussions ne sont pas ressenties de la même manière partout. Les communautés autochtones en Alberta, par exemple, sont plus susceptibles de vivre à proximité d’installations de combustibles fossiles et sont plus exposées aux risques sanitaires liés à la pollution.
L’augmentation du prix du gaz signifie également que certaines personnes n’ont pas les moyens de chauffer leur maison. Cette réalité, appelée pauvreté énergétique, est un problème croissant au Canada et ailleurs.
La nature est également touchée. Les gazoducs, les puits et les routes d’accès traversent les forêts, détruisent les habitats et polluent l’air et le sol.
Pourquoi donc choisir un combustible qui réchauffe la planète, nuit à notre santé et affecte négativement nos communautés? Surtout quand d’autres options s’offrent à nous?
Un avenir plus propre et plus sûr n’est pas un mythe
Des choix plus propres et renouvelables existent déjà, comme l’énergie solaire et éolienne. Certaines villes et provinces ont déjà entrepris la transition.
La Ville de Vancouver a interdit le chauffage au gaz fossile dans de nombreux nouveaux bâtiments. Le Québec compte mettre fin progressivement au chauffage au gaz dans les habitations d’ici 2040. Des interdictions similaires sont mises en place à travers le Canada et dans le monde entier.
Ces mesures ne visent pas seulement à réduire les émissions de carbone. Elles permettent de construire des maisons plus sûres et plus saines, alimentées par de l’électricité propre.
Et vous pouvez contribuer à ce que ces changements s’opèrent plus rapidement.
Exprimez-vous. Demandez à votre gouvernement local et au fédéral d’accélérer le passage aux énergies renouvelables et aux bâtiments écologiques. Arrêtons d’investir dans des combustibles polluants alors que nous pourrions construire un avenir plus propre et plus sain pour les gens et la planète.