Les mythes sur les changements climatiques sont monnaie courante. Des commentaires à table aux vidéos virales, la désinformation sur le climat se propage rapidement. C’est pourquoi nous avons compilé cette liste pour vous aider à faire la lumière sur les affirmations erronées les plus répandues.
1. Il fait très froid aujourd’hui, donc j’imagine que les changements climatiques ne sont pas réels.
Détrompez-vous! Ce mythe confond le climat et la météo. La météo décrit les conditions quotidiennes dans un endroit donné, comme une journée froide à Moncton ou un jour de pluie à Vancouver. Le climat décrit les tendances météorologiques au fil du temps. Il peut arriver que nous ayons des journées très froides alors que la tendance mondiale est à l’augmentation du nombre de journées plus chaudes.
2. Le climat change constamment, et cette situation n’a rien de différent.
Oui, le climat de la Terre a déjà connu des changements par le passé, mais ceux-ci ne s’opèrent généralement pas aussi vite. Les changements climatiques naturels du passé se sont étalés sur des milliers, voire des millions d’années. C’est tout le contraire du réchauffement que nous connaissons aujourd’hui, qui s’est produit en quelques décennies seulement. Notre planète se réchauffe environ 10 fois plus vite qu’après une période glaciaire, et cela n’a rien de normal!
3. Qui ça, moi? (les humains ne sont pas à l’origine des changements climatiques)
Des centaines de climatologues de renom à travers le monde ont constaté que l’humain est responsable de la quasi-totalité du réchauffement observé au cours des 200 dernières années, dont la majeure partie découle de la combustion de charbon, de pétrole et de gaz à des fins énergétiques. Ces activités émettent du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre qui retient la chaleur. Lorsque les scientifiques comparent l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone à la hausse des températures, le lien est clair.

4. Même les scientifiques ne sont pas unanimes.
En fait, cet enjeu fait l’objet d’un large consensus. Plus de 99 % des climatologues reconnaissent que l’humain est aujourd’hui à l’origine des changements climatiques.
Pour citer Kate Marvel, climatologue à la NASA :
5. Quelques degrés de plus? Cela ne change pas grand-chose.
Un seul degré fait toute une différence! Les températures moyennes d’aujourd’hui se sont réchauffées d’environ 1,1 °C depuis l’ère préindustrielle. Ce degré supplémentaire a entraîné la fonte des glaces de l’Arctique, l’élévation du niveau de la mer et l’intensification des tempêtes, des feux de forêt et des sécheresses. Des personnes et des animaux sont contraints de quitter leur demeure. Les cultures dont nous avons besoin pour nous nourrir sont menacées. Même une fraction de degré peut bouleverser des millions de vies.
6. Les animaux et les plantes peuvent s’adapter à tous ces changements.
Certaines espèces en sont capables, mais pas toutes. La rapidité à laquelle les changements climatiques transforment les habitats dépasse les capacités d’adaptation de nombreuses espèces. Toutes ne seront pas en mesure de s’éloigner ou de modifier leurs habitudes à temps. Alors qu’un million d’espèces sont déjà menacées d’extinction, pourquoi soumettre la nature à une pression supplémentaire?

7. Le Canada ne pollue pas tant que ça, donc ce n’est pas à nous de régler ce problème.
Le Canada est responsable d’environ 1,4 % de la pollution mondiale par les gaz à effet de serre. C’est un petit chiffre qui nous place tout de même parmi les 12 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde en 2021. Nous produisons plus de gaz à effet de serre par personne que n’importe quel autre pays, principalement parce que nous extrayons, raffinons et exportons d’importantes quantités de combustibles fossiles.
La pollution que nous avons générée par le passé réchauffera la planète pour les siècles à venir. Les nations riches, dont le Canada, les États-Unis et de nombreux pays d’Europe occidentale, ne représentent que 12 % de la population mondiale, mais sont responsables de la moitié de la pollution par les gaz à effet de serre générée au cours des 170 dernières années. Nous avons la responsabilité de réduire cette pollution et d’aider les États plus pauvres qui subissent les pires conséquences des changements climatiques, et ce, bien qu’ils aient souvent le moins contribué au problème.
8. Les changements climatiques sont un problème lointain qui concerne les pays éloignés, et non pas le Canada.
Les gens peuvent être confrontés à une plus grande chaleur en été, devoir s’abriter des tempêtes plus violentes, sentir la fumée des incendies de forêt ou même être obligés de quitter leur maison à cause des feux et des inondations. En fait, le réchauffement que connaît le Canada – et qui est à l’origine de la perte de neige et de glace de mer – s’opère deux fois plus rapidement que dans le reste du monde. Ce n’est pas un problème abstrait qui ne regarde que des endroits lointains. Il est bien réel, et il nous concerne également.

9. Si chaque personne changeait ses habitudes de vie, nous pourrions résoudre le problème.
Les changements de mode de vie sont très positifs. Ils permettent de réduire la pollution par les gaz à effet de serre et de montrer aux entreprises que les gens sont soucieux des changements climatiques.
Mais la crise climatique est une urgence. Des changements importants doivent s’opérer sans délai, comme l’abandon des combustibles fossiles par des pays entiers au profit des énergies renouvelables. Les gouvernements du monde devront travailler de concert pour élaborer des lois et des politiques afin d’accélérer cette transition.
10. Il est trop tard pour agir.
Absolument pas! En 2010, l’augmentation prévue de la température mondiale était de 4,8 °C. Par la suite, le Canada et près de 200 autres pays ont signé un accord historique à Paris en 2015, dans lequel ils se sont engagés à tenter de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et à fixer des objectifs pour réduire leur pollution. Aujourd’hui, le réchauffement planétaire attendu est de l’ordre de 2,1 à 2,8 °C.
C’est encore beaucoup trop, mais cela prouve que le changement est possible – et qu’il est en train de se produire. L’abandon des combustibles fossiles n’est pas un processus qui se fait du jour au lendemain. Mais le solaire, l’éolien et d’autres sources d’énergie renouvelables sont plus économiques que jamais et se développent dans le monde entier.
Ne tombez pas dans le piège de la désinformation. Les changements climatiques sont réels et urgents, et nous en sommes responsables. Mais ils constituent également un enjeu sur lequel nous pouvons agir dès maintenant afin de bâtir un meilleur avenir pour le vivant.
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