La crise climatique mondiale est bien réelle.

Les inondations sont dévastatrices. Le pergélisol en Arctique fond. Les vagues de chaleur tuent. Les forêts, les villes et les territoires autochtones sont la proie des flammes. Les changements climatiques, la pollution et la destruction de l’environnement exacerbent les injustices structurelles, systémiques et économiques, alors que des millions de personnes dans le monde sont forcées de fuir leur foyer et souffrent de la famine. Les crues centennales et les déclarations d’état d’urgence se multiplient.

Ce n’est pas la seule crise à laquelle nous sommes confronté·es. Les inégalités économiques, la précarité du travail, la crise du logement et la montée du racisme menacent les communautés et le tissu social. Ainsi, les enjeux reliés à la justice climatique se révèlent autant sociaux, environnementaux que raciaux.

Alors qu’année après année, les émissions de CO2 au Canada se maintiennent à des niveaux records, deux milliardaires possèdent autant de richesses que près d’un tiers de la population et 46 % des Canadiens sont à 200 $ de l’insolvabilité. Au Canada, les crimes haineux ont augmenté de près de 50% en 2017 et le nombre de groupes de suprémacistes blancs a augmenté de 200% entre 2015 et 2018.

Il est temps de faire un choix. Soit nous nous laissons entraîner vers les divisions et le désastre, soit nous nous unissons pour mettre en place un plan ambitieux pour un avenir juste, sûr et prospère pour tout un·e chacun·e.

Dans le monde entier, des centaines de personnes se mobilisent et exigent des solutions pour régler ces crises. La jeunesse marche par centaines de milliers dans les rues et se démarque par cette clarté morale que nous souhaiterions voir émerger au sein de la classe politique. La jeune activiste Greta Thunberg, 16 ans, a déclaré : « S’il faut que les émissions de gaz à effet de serre cesse, alors nous devons les arrêter. C’est noir ou blanc. Il n’y a pas de zone grise lorsqu’il s’agit de notre survie. Soit notre civilisation perdure, soit elle s’éteint. Nous devons changer. »

Les savoirs autochtones et les connaissances scientifiques nous montrent que notre fenêtre d’action se rétrécit. L’Organisation des Nations Unies reconnaît désormais le rôle central des droits et des connaissances des Premières Nations pour remédier à cette crise, et le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) va également dans ce sens. Nous disposons maintenant de moins de onze années pour réduire de moitié nos émissions et de protéger notre biodiversité et notre diversité culturelle. Si nous n’y parvenons pas, nous ne saurons éviter les conséquences catastrophiques d’une crise climatique en dehors de notre contrôle.

Qu’ils soient internationaux, fédéraux ou provinciaux, les plans et les accords existants de lutte contre les changements climatiques sont loin de proposer les solutions nécessaires pour éviter le désastre. Or, les scientifiques sont très clair·es sur ce qui est requis, au cours de la prochaine décennie: « des changements rapides, d’une portée considérable et sans précédent seraient nécessaires dans tous les aspects de la société ».

L’ampleur des changements à mettre en place est une question de survie et il faudra faire preuve d’une ambition et d’un leadership historique pour y parvenir. Mais, c’est également une opportunité unique d’offrir justice et prospérité à toutes et tous grâce à un New Deal Vert.

Un New Deal Vert

Un New Deal Vert est la vision d’une transition rapide, inclusive et ambitieuse, visant à réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre, protéger la biodiversité, répondre aux multiples crises auxquelles nous faisons face, et créer plus d’un million d’emplois. Le New Deal Vert prévoit également la mise en place de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones (DNUDPA), ainsi que du Consentement Préalable, donné Librement et en Connaissance de Cause (CPLCC). Il prévoit également l’élaboration de nombreuses autres législations, la création de nouveaux programmes et de nouvelles institutions et la mobilisation massive de la société civile tout en encourageant la créativité et la participation de toutes et tous.

Nous savons que lorsqu’un État identifie une situation d’urgence, tous les moyens sont déployés, et les transformations se font rapidement. Les banques sont sauvées de la faillite et les finances des compagnies automobiles sont renflouées. Nous avons la capacité de bâtir une économie où l’énergie sera à 100% renouvelable, basée sur la propriété publique, offrant des emplois dignes et bien rémunérés. Nous savons que le gouvernement fédéral, en collaboration avec l’ensemble des gouvernements et des nations autochtones, a la capacité de réussir. Nous savons aussi que seule la population, dans le cadre d’un processus démocratique, peut amener  la légitimé et la diversité qui sont nécessaires afin que ce processus soit une réussite.

 NOUS INVITONS TOUS LES SECTEURS DE LA SOCIÉTÉ À SE RALLIER

POUR LANCER L’ANNÉE DU NEW DEAL VERT !

Nous lançons un appel aux travailleurs et travailleuses, aux communautés autochtones, aux étudiant·es, aux syndicats, aux migrant.e.s, aux organismes communautaires et à l’ensemble de la population à travers le pays, à se réunir afin de définir et concevoir un plan pour nous assurer un avenir sécuritaire et un présent plus prospère. Le discours visant à établir un New Deal Vert doit nécessairement naître d’un mouvement populaire.

Nous exhortons les politiciens et les partis politiques à répondre aux demandes de la population en instaurant un New Deal Vert qui reposerait sur les deux principes fondamentaux suivants :

  1. Il doit être en accord avec ce que dictent les connaissances scientifiques et le savoir autochtone. Il doit réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre du Canada d’ici onze ans, et il doit protéger le patrimoine de notre biodiversité et de notre diversité culturelle.
  2. Il doit être entièrement inclusif, ne laisser personne pour compte, permettre de  bâtir un présent et un avenir viable.

Cela signifie respecter les droits fondamentaux et la souveraineté des peuples autochtones, mettre en œuvre la DNUDPA et donner suite aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.

Cela signifie s’assurer que les solutions soient universelles et d’une portée considérable à long terme.

Cela signifie que nous devons transformer nos systèmes de transport, d’énergie, de logement, d’alimentation, d’agriculture et de services publics tout en créant des emplois décents qui soutiennent les familles.

Cela signifie qu’aucun migrant ne devrait être exploité en raison de son statut précaire, et aucun travailleur ne devrait être forcé à sacrifier un salaire ou des avantages durement acquis lorsqu’ils évoluent vers de nouveaux secteurs d’emplois.

Cela signifie créer des communautés en meilleure santé.

Cela signifie faciliter la reconnexion entre les gens et instaure un sentiment (perdu) de sécurité.

Cela signifie aussi que l’ensemble de la société entende l’appel des jeunes et se rallie à eux, pour établir un plan de transition qui soutienne notre génération et les sept qui suivront.

Ce New Deal Vert doit nous propulser tous ensemble, vers un meilleur avenir.

UNISSONS NOS VOIX POUR LANCER L’ANNÉE DU NEW DEAL VERT.

NOUS VOUS INVITONS À VOUS JOINDRE À NOUS!