Avec la Journée mondiale des villes qui aura lieu à la fin du mois, il n’y a pas de meilleure opportunité pour réinventer nos villes pour un avenir plus vert et plus juste. Le thème de cette année est axé sur le fait de « Valoriser nos communautés et nos villes », et à juste titre, les personnes et les communautés qui sont le cœur de leurs villes. Pas loin de 55% d’entre nous vivent dans des zones urbaines, et cela augmente rapidement. Dans ces environnements à forte densité de population, le bien-être est essentiel pour maintenir une vie urbaine dynamique et prospère. Voici une petite liste de bonnes idées et pratiques pour réinventer une vie urbaine plus verte et plus saine :

Mobilité Durable

Le secteur des transports est le contributeur de l’urgence climatique qui connaît la croissance la plus rapide. En comptant les routes et les parkings, les voitures occupent en moyenne 50% d’une ville. Lorsque nous tenons compte du fait qu’un citadin moyen peut passer 100 heures dans les embouteillages chaque année, il y a de quoi s’inquiéter – pour notre santé comme pour notre climat.

Alors que COVID-19 a encouragé plus le travail à distance, il est toujours nécessaire de se déplacer dans nos environnements, par besoin ou par nécessité. Les villes devraient être faites pour les gens, pas pour les voitures. Redessiner le système de transport de nos villes peut signifier soutenir le transport en commun et faire progresser l’électrification en construisant de meilleurs trains et systèmes de bus. Cela rendrait le transport en commun plus abordable, en élargissant les pistes cyclables, en rendant les rues plus sécuritaires pour les piétons, en ayant des zones sans voiture, ou même en interdisant complètement les voitures des villes. Le transport durable se présente sous de nombreuses formes, nous permettant de rester en forme et de réduire la pollution atmosphérique.

Des Espaces Verts Plus Vastes et Mieux Conçus

Alors qu’au fil du temps l’immobilier urbain gagne en valeur économique, les espaces verts ouverts et les lieux publics ont été éclipsés par les gratte-ciels et les stationnements. Les villes sont considérées comme des jungles de béton, mais cela ne doit pas forcément être comme ça. Des études ont démontré qu’environnée de nature, qu’il s’agisse de parcs, de jardins urbains ou de forêts, notre santé mentale et physique s’en trouve grandement améliorée. Rendre ces espaces accessibles à tous est vital.

Les arbres et les espaces verts peuvent facilement atténuer ‘l’effet d’îlot de chaleur urbain’, comme le smog qui accompagne la densité et la pollution des villes. Dans certains quartiers de Montréal, par exemple, nous avons noté une baisse de 5 degrés Celsius par une chaude journée d’été dans une rue bordée d’arbres matures, par opposition à une rue sans arbre. Le potentiel de régulation climatique d’une ville ayant un plus grand couvert boisé offre une barrière supplémentaire aux vagues de chaleur potentiellement mortelles. Ceci n’est qu’un exemple de ses avantages. Être à l’extérieur, parmi les arbres, a également été lié à une réduction des niveaux de dépression, à une amélioration du système immunitaire comme à des taux de récupération plus rapides après une chirurgie.

La protection et restauration du couvert forestier urbain, et des zones humides, ainsi que la création de parcs et jardins communautaires sont des solutions fondées sur la nature qui aident à réguler le climat et à encourager la biodiversité. Les espaces verts luxuriants stockent non seulement du carbone, mais peuvent également retenir l’eau comme une éponge. Avec de plus grands espaces verts, des berges restaurés et des ‘corridor vert’, les villes peuvent économiser beaucoup sur les coûts municipaux liés à la gestion des eaux pluviales et au contrôle des inondations. Cela nécessite des attentes changeantes en matière d’utilisation des terres, où la nature est laissée pour découper le paysage, et non les humains. Les toits verts absorbent également l’eau et isolent les maisons. En fait, un toit vert peut aider à réduire jusqu’à 20% de la facture d’énergie. Les toits plats en particulier sont de grands biens immobiliers capables de devenir une oasis de verdure. Ici, on peut cultiver des légumes, des herbes et des fleurs, et profiter de la compagnie des oiseaux et des insectes pollinisateurs, comme les papillons. Pour chaque dollar investi dans les infrastructures naturelles, nous gagnons entre 3 $ et 15 $ de bénéfices environnementaux, sociaux et sanitaires. Il est temps d’investir dans des emplois axés sur la nature pour créer des sanctuaires urbains, verts, essentiels.

Forêts Alimentaires et au-delà de ces dernières

La pandémie a dévoilé un système alimentaire qui était déjà en crise. Réalisez que 58% de la nourriture que nous produisons au Canada est gaspillée chaque année et pourtant, 4 millions de Canadiens n’ont pas assez à manger. Notre système alimentaire mondial fait également cuire la planète, causant jusqu’à 37% des émissions de gaz à effet de serre tout en entraînant la déforestation et la perte de biodiversité. La production alimentaire locale, en circuit fermé et en saison, peut réduire considérablement l’insécurité alimentaire, le gaspillage de nourriture et son impact sur notre planète.

On dit que tous les problèmes du monde peuvent être résolus dans un jardin. Cette année, près de 20% des Canadien-nes ont commencé des jardins dans des ‘jardins de quarantaine’ ou ‘Jardins de l’espoir’, pour renforcer la production alimentaire locale et soutenir leurs voisins en situation d’insécurité alimentaire. Cependant, la plus grande difficulté est d’accéder à la terre, aux outils et aux ressources pour produire les aliments nutritifs dont leurs communautés ont besoin. Par exemple, certains règlements empêchent les propriétaires de faire un potager devant chez eux ni de posséder un poulailler sur la propriété. D’autres règlements empêchent d’avoir un jardin sauvage, où les plantes indigènes peuvent pousser naturellement sans devoir être tondues. Même si votre ville a changé ses règlements, que se passe-t-il si vous ne possédez pas de terrain? Les gouvernements locaux ont le pouvoir de fournir plus d’espace et ressources pour faire croître nos villes et nos villages en cultivant la résilience alimentaire.

Voici une chance pour réparer notre système alimentaire brisé – de façon permanente. Les villes doivent fournir plus de terres municipales pour faire pousser de la nourriture et fournir aux gens les outils et l’éducation dont ils ont besoin. Avec les bonnes politiques et le bon soutien en place, nous pouvons assurer un chemin vers la justice alimentaire et la résilience, que ce soit à travers : les forêts nourricières, les jardins sur les toits, les vergers communautaires, les banques de semences, la distribution de compost, les jardins sauvages, les programmes de ruches, ou le partage des connaissances et la formation à l’agriculture biologique. Les villes sont tout à fait capables d’assurer un meilleur accès à une nourriture de choix pour tous, tout en réduisant considérablement notre empreinte environnementale.

Mieux Reconstruire

Bien qu’il ne s’agisse que de quelques points d’amélioration potentielle pour construire de meilleures villes, pour les gens et la nature, les avantages sont innombrables. Il existe de nombreux autres domaines, tels que de meilleurs programmes de recyclage, d’économie circulaire et d’écotourisme. Cependant, tout cela exigera une détermination et une action politiques délibérées, ainsi qu’un budget responsable. Il est important de se rappeler que les citoyens sont au cœur de tout cela.

Comment voulez-vous voir votre ville se #RebâtirEnMieux