Le projet GNL Québec/Gazoduq (GNLQ), qui vise la construction d’un pipeline gazier de 780 km (par Gazoduq), d’une usine de liquéfaction du gaz (par Énergie Saguenay) et d’un terminal d’exportation par navire super-méthaniers, est plus en péril que jamais alors que le rapport de son évaluation environnementale vient d’être publiée et pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble des projets de GNL au pays.

Un rapport dévastateur pour le gaz naturel liquéfié (GNL) au pays

Le 24 mars dernier, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), l’organisme indépendant chargé de faire les évaluations environnementales des projets au Québec, a publié un rapport dévastateur pour GNLQ. Ce rapport conclut que ce projet augmenterait les GES mondiaux, nuirait à la transition énergétique et présenterait des risques pour les bélugas du Saint-Laurent qui sont en voie de disparition. Voici quelques extraits de ce rapport du BAPE qui fait plus de 500 pages et qui conclut :

  • Qu’au niveau mondial, GNLQ « entraînerait un ajout net d’émissions de gaz à effet de serre » (p.327).
  • Que les émissions de GES de GNLQ « serait d’environ 45,5 millions de tonnes d’équivalent CO2/an » (p.304) soit l’équivalent de la pollution de plus de 10 millions de véhicules sur les routes pendant au moins 25 ans.
  • « Qu’il n’existe aucune garantie ni aucun moyen de s’assurer que le gaz naturel liquéfié produit par le complexe de liquéfaction servirait effectivement de substitut à des combustibles plus polluants dans les marchés d’exportation visés » (p.321).
  • Que « la mise en place de nouvelles infrastructures d’échange de GNL pourrait constituer un frein à la transition énergétique sur les marchés visés par le projet » (p.4)
  • Que GNLQ « constituerait un débouché pour la production de gaz naturel canadien, et participerait à l’accroissement de la production au Canada contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre générées par cette activité ». (p.310)
  • Que GNLQ « contribuerait au maintien ou à la croissance du secteur pétrolier et gazier de l’Ouest canadien alors qu’il serait nécessaire, selon l’Agence internationale de l’énergie que d’importantes quantités de réserves d’hydrocarbures demeurent non exploitées pour atteindre l’objectif central de l’Accord de Paris. » (p.119)
  • Que GNLQ ajouterait « 400 transits de méthaniers sur le Saguenay et “qu’en raison de l’état précaire et du statut actuel « en voie de disparition » de la population de béluga de l’estuaire du Saint-Laurent, tout stress additionnel, dont celui généré par l’augmentation du trafic maritime, doit être considéré comme un risque non négligeable pour son rétablissement et sa survie ». (p.10)

Le gouvernement du Québec doit rejeter le projet dès maintenant

GNLQ ne remplit donc aucune des trois conditions incontournables posées par le gouvernement du Québec, soit la contribution à la transition énergétique, l’acceptabilité sociale et la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Quelques jours après la publication du rapport du BAPE, 60 groupes citoyens, environnementaux, communautaires, des syndicats, des spécialistes de la santé, des associations étudiantes et les trois partis d’opposition au Québec se sont exprimés à l’unisson afin de demander au gouvernement Legault de rejeter immédiatement le projet. 

Avec le rapport du BAPE et l’opposition très forte, le gouvernement du Québec a amplement d’informations pour rejeter immédiatement ce projet qui irait à l’encontre des objectifs climatiques du Québec et du Canada et aggraverait la crise climatique mondiale. Or, les groupes craignent que le gouvernement ne doit pas échanger avec le promoteur derrière des portes-closes, il devrait finaliser dès maintenant son évaluation et tourner la page sur ce mauvais projet qui ne respectera jamais la condition de l’acceptabilité sociale.

Il n’y a pas et n’aura jamais d’acceptabilité sociale pour GNL au Québec

La non acceptabilité sociale envers le projet GNLQ ne cesse d’augmenter alors qu’un nouveau sondage Léger réalisé du 19 au 21 mars 2021 a révélé que 52% des Québécois-es sont contre le projet alors que seulement 27% sont pour. Il y a donc près de deux fois plus de Québécois qui sont défavorables au projet comparativement à ceux qui y sont favorables. C’est une forte hausse en quatre mois ce qui montre que plus gens entendent parler du projet et plus ils s’y opposent.

Désormais, tous les partis d’opposition à l’Assemblée nationale du Québec, représentant 58% des électeurs-trices, disent non à GNL Québec. Cela s’ajoute aux plus de 121 000 signataires de la pétition GNL Non merci! et au fait que le BAPE a enregistré un record de participation lors des consultations publiques sur ce projet. Plus de 2 500 mémoires y avaient été déposés, dont 91% étaient contre sur la base de préoccupations sociales, environnementales et économiques. 

Finalement, des groupes environnementaux et citoyens ont révélé que si le gouvernement Legault autorisait le projet GNL Québec/Gazoduq, la facture d’électricité de tous les abonné·es d’Hydro-Québec augmenterait de près de 10 milliards de dollars au cours des 25 premières années du projet. Ce projet entraînerait une hausse additionnelle de 2,5% des tarifs d’électricité à compter de 2030 au Québec. Il est évident que les Québécois.es ne veulent rien savoir de ce projet et le rejette encore plus lorsqu’ils-elles apprennent qu’il le financerait à coup de milliards. Des groupes citoyens et environnementaux, incluant Greenpeace, ont dévoilé les résultats d’un autre sondage Léger démontrant que 87% de la population du Québec refuserait de payer pour l’augmentation de sa facture d’électricité qu’entrainerait une autorisation du projet par le gouvernement Legault!

Le gouvernement Legault a dit qu’il annoncera l’approbation ou le rejet du projet GNL Québec/Gazoduq d’ici la fin de l’été. Faites-lui comprendre qu’il n’a pas d’autre choix que de le rejeter. Pour vous aider, nous avons créé un outil clé-en-main accompagné de messages. Merci d’agir avec nous!