Voici de véritables héroïnes, des femmes qui se mettent au service de leurs communautés en leur offrant espoir et inspiration, et qui mettent leurs compétences au service de leur pairs pour les aider à s’élever.

« Un autre monde est non seulement possible, mais il est en route. Lorsque le jour est calme, je peux l’entendre respirer » – Arundhati Roy

Qu’il s’agisse de défendre un territoire ou une forêt, de travailler à la protection d’un écosystème, ou simplement de toucher les gens à travers la musique, les histoires de ces quatre femmes inspirantes nous montrent le chemin et nous donnent l’espoir qu’un autre monde est possible.

Kanahus Manuel – Canada

© Ian Willms / Greenpeace

Kanahus Manuel est une leader autochtone de la Première Nation Secwepemc en Colombie-Britannique. Elle a passé toute sa vie dans cette région et est un des fers de lance de  la lutte que sa communauté mène pour protéger le territoire face à la construction du controversé projet de pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan.

« En tant que femmes autochtones et défenseuses du territoire, nous n’avons pas d’autre choix, même si nous sommes dans une situation extrêmement vulnérable. Nous devenons une cible et nous ne nous sentons pas en sécurité, car nous avons affaire à des camps remplis de travailleurs employés à la construction du pipeline. Voici la réalité à laquelle les femmes autochtones sont confrontées lorsqu’elles se soulèvent, et cela a été ma réalité toute ma vie. »

« Je suis née dans ce mouvement. Lorsque j’avais 4 ans, le premier souvenir qui me revient est celui de mes parents nous emmenant, ma soeur et moi, en train à Ottawa afin d’aller défendre le respect des droits autochtones. Il s’agit d’une lutte intergénérationnelle, elle ne finira pas avec moi. Elle continuera jusqu’à ce que nos droits soient reconnus.»

Suivez la page Facebook des Tiny House Warriors pour rester informé·e des progrès dans la lutte de Kanahus et de sa communauté.

Vous pouvez également soutenir les Tiny House Warriors grâce à un don, ainsi qu’en vous opposant à la construction des pipelines de sables bitumineux.  

Sandra Guzmán – Mexique

© Sandra Guzmán

Sandra Guzmán s’est donné pour mission d’encourager les femmes dans le domaine des sciences, de lutter contre les changements climatiques et de protéger l’un des écosystèmes les plus vulnérables au monde : l’Antarctique. Elle y est en ce moment même, avec 78 autres femmes scientifiques, pour faire avancer les recherches sur les conséquences de la hausse des températures et de la fonte des glaces sur la faune de la région.

« De manière générale, j’ai appris qu’en tant que femmes il est important de faire entendre nos voix, non pas pour contrarier les hommes, mais parce que nous avons les compétences et les capacités de contribuer par des idées créatives et novatrices aux anciennes façons de faire. Je crois que le défi auquel nous faisons face dans ce monde est non seulement d’assurer l’équité entre les hommes et les femmes, mais aussi de nous donner l’opportunité de réduire les barrières pour collaborer ensemble. »

Suivez la mission de Sandra sur sa page Facebook et son compte Twitter, et soutenez-la dans sa lutte pour protéger l’Antarctique.

Hindou Oumarou Ibrahim – Tchad

Hindou Oumarou Ibrahim

Membre de la promotion 2017 des Explorateurs Émergents du National Geographic, Hindou Oumarou Ibrahim explore comment le savoir traditionnel des peuples autochtones peut être exploité dans la lutte contre les changements climatiques, en mettant l’accent sur l’adaptation à ces changements et l’atténuation de leurs effets.

Originaire de la communauté tchadienne Mbororo, traditionnellement nomade, elle comprend les défis croissants auxquels celle-ci, et de nombreuses autres, font face à cause des changements climatiques. Grâce à son expertise et sa voix, elle met son savoir autochtone et ses connaissances scientifiques à disposition pour développer des solutions qui permettent de fournir de l’énergie, de la nourriture et des médicaments pour les communautés du Tchad.

« Le savoir traditionnel et la science du climat sont tous deux d’une importance cruciale pour la résilience des communautés rurales face aux changements climatiques, et les peuples autochtones sont prêts à partager leurs connaissances pour aider à atténuer ces changements et à nous y adapter », a-t-elle expliqué devant des membres des Nations Unies.”

Son organisme, l’Association des Femmes et Peuples Autochtones du Tchad (AFPAT) utilise des outils de modélisation en 3D pour montrer les avantages d’utiliser les connaissances des peuples autochtones pour résoudre les problèmes climatiques.

Pour en apprendre plus sur le travail d’Hindou et son initiative, rendez-vous sur son site. Vous pouvez également suivre son actualité sur Twitter.

Ninda Felina alias DJ Ninda – Indonésie

Ninda Felina

© Afriadi Hikmal / Greenpeace

Lorsqu’on parle de déforestation dans le monde, l’Indonésie arrive souvent en tête de liste. La raison première étant la production d’huile de palme. Cela signifie non seulement la mise en péril et la perte de nombreuses espèces précieuses comme les orang-outans, mais cela contraint aussi les habitants de l’Indonésie et des pays voisins à respirer des fumées suffocantes dus aux feux de forêts engendrés par la méthode de culture sur brûlis. Pour Ninda Felina, la déforestation en Indonésie a aussi une autre conséquence – la perte des sons de la jungle.

En tant que DJ, Ninda a collaboré au projet Save Our Sounds – pour capter et enregistrer les sons uniques de la forêt, les intégrant et les transformant en musique afin de les ramener au coeur des zones urbaines où elle ne se contente pas de divertir son public mais également de le sensibiliser. Ce pari créatif a nécessité pour Ninda d’embarquer quelques personnes dans son voyage au plus profond de la jungle. Faire l’expérience des sons de la faune unique de l’Indonésie est le meilleur moyen de faire naître le désir de protéger ces magnifiques forêts pluviales.

« Apprendre à réellement écouter la forêt m’a inspirée, et j’espère que ces sons vont non seulement rendre ma musique plus colorée mais également inspirer les autres à porter attention à la forêt et à agir pour la protéger.»
Apprenez-en plus sur le projet Save Our Sounds et créez votre propre musique ici.

L’auteure de cet article, Shuk-Wah Chung, est Éditrice de contenu pour le Pôle de communications de Greenpeace Asie du Sud-Est.