La décision de recalculer le tonnage de tous les navires de pêche industrielle battant pavillon Sénégal fut l’un des temps forts de notre campagne Océans en Afrique de l’Ouest.

Il est plus prudent d’attendre la fin de ces opérations pour crier victoire, mais il n’en reste pas moins que c’est un grand pas de franchi vers l’instauration de la transparence dans le secteur de la pêche sénégalaise et de l’Afrique de l’Ouest.

bateau surpeche senegal

Cette victoire est le fruit de deux longues années d’investigation menée, aussi bien en terre qu’en mer,  par Greenpeace Afrique et Greenpeace Asie de l’Est  et dont les résultats ont été rendu public en mai 2015.

Elle est aussi le résultat d’une campagne de mobilisation mise en œuvre par Greenpeace Afrique et qui a combiné une série d’actions bien coordonnées à un moment précis et opportun de l’année : pendant le processus de renouvellement des licences de pêche industrielle. Pour pousser les autorités sénégalaises à agir, nous avons utilisé tous les leviers disponibles pour mettre la pression sur le gouvernement et particulièrement le Ministre des pêches.

Pour nous, les premiers soutiens de ce combat ne pouvaient être personne d’autre que les citoyens sénégalais. En lançant une pétition en linge ciblant directement le ministre des pêches du Sénégal (plus de 600 emails envoyés), nous avons réussi à exiger de lui une action concrète et immédiate contre cette fraude.

Parallèlement, nous avons mobilisé les associations de pêcheurs et autres membres de la société civile sénégalaise avec qui nous avons remis une déclaration conjointe aux autorités de la pêche dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des Océans. Nous avons exigé, entre autres, que des mesures soient prises pour mettre fin aux fausses déclarations de tonnage des navires de pêche opérant au Sénégal. Cette déclaration a été relayée par les medias locaux et a eu un impact considérable auprès du gouvernement.

Enfin, cette victoire a été aussi rendue possible grâce à l’action de certains membres du Parlement et du Conseil Économique Social et Environnement  (CESE) sénégalais. Greenpeace avait, en effet, identifié et mobilisé un groupe de parlementaires dont le REPES (Réseau des parlementaires  sur l’Environnement) qui ont collectivement et individuellement transmis des lettres d’explication sur cette fraude, au ministre de la pêche et de l’économie maritime et au Premier ministre.

Au final, le ministère des pêches a plié. Cette victoire nous apprend, une fois de plus, qu’en ayant les gens derrière nous, nous pouvons changer ce monde.

Par Ahmed Diamé, Chargé de campagne océans, Greenpeace Afrique

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