Ce 15 septembre 2021, l’organisation Greenpeace célèbre ses 50 ans d’histoire. L’occasion de revenir sur cinq décennies d’indépendance et de non-violence au service de la paix et de la planète, jalonnées par des victoires historiques. Et de se tourner vers l’avenir, dans un monde ébranlé par une profonde crise sociale, climatique, et par une perte de biodiversité sans précédent.

Le 15 septembre 1971, en Alaska, une poignée d’activistes déterminés embarquait pour faire cesser les essais nucléaires au large de l’Île d’Amchitka, à bord d’un bateau baptisé Greenpeace. L’organisation non-gouvernementale était née. 

En cinquante ans, l’organisation a fortement évolué, passant d’un petit groupe de Canadiens et d’Américains blancs, majoritairement masculins, qui agissaient sur des problèmes locaux, à une organisation diversifiée opérant sur tous les continents.

Depuis sa naissance, Greenpeace a marqué les esprits par ses actions spectaculaires et non-violentes, qui ont permis d’alerter l’opinion publique et de faire pression sur les autorités dans des domaines très larges comme la préservation de la faune et la flore sauvage, les législations concernant la pollution, la déforestation, l’énergie …

“Greenpeace est une organisation rendue unique par sa dimension apolitique et totalement indépendante [1]explique Valérie Del Re, directrice de Greenpeace Belgique.“Nos moyens d’actions sont très larges et ont évolué avec le temps. A côté de nos actions directes de désobéissance civile toutes non-violentes, nous sommes également engagés dans de nombreuses batailles juridiques, nous menons des investigations de longue haleine avec nos experts, nous sommes investis dans la mobilisation citoyenne, nous dialoguons directement avec nos représentants politiques, …. ”

Quelques moments-clé de l’histoire de Greenpeace :

> En 1972, suite aux actions de Greenpeace, les Etats-Unis cessent leurs essais nucléaires sur l’île d’Amchitka en Alaska.

> En 1982, le Whaling Moratorium interdit la chasse commerciale à la baleine.

> En 1991, le Traité sur l’Antarctique est adopté, protégeant le continent de toute exploitation minière pour 50 ans minimum.

> En 2001, après des années de négociations et de pression de Greenpeace, un traité des Nations-Unies bannit les produits chimiques dits POP (polluants organiques persistants).

> En 2010, l’Europe adopte le European Union Timber Regulation (EUTR), afin de bannir l’exploitation illégale de bois.

> En avril 2017, la Belgique interdit la vente de glyphosate pour les particuliers.

> En novembre 2018, la justice condamne la Région flamande pour sa politique insuffisante en matière de pollution atmosphérique suite au procès intenté par Greenpeace.

> Le 2 décembre 2018, la marche pour le climat ‘Claim the Climate’  réunit près de 100 000 personnes dans les rues de Bruxelles, juste avant la COP24. 

> En mai 2021, une décision historique d’un tribunal néerlandais reconnaît la responsabilité du géant pétrolier Shell dans la crise climatique et l’oblige à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45%. 

“Quand nous voyons aujourd’hui la place accordée aux enjeux écologiques et climatiques dans nos sociétés, nous pensons que nous pouvons être fiers du chemin parcouru par le mouvement environnemental dans son ensemble”, explique Carine Thibaut, porte-parole chez Greenpeace Belgique. “Mais l’immense crise climatique, sociale, et environnementale que nous connaissons aujourd’hui, nous montre que la mission de Greenpeace reste aujourd’hui essentielle, fondamentale. Avec nos alliés, nous continuerons à travailler pour changer les systèmes actuels, dans lesquels le profit et la pollution priment sur les personnes et la planète.”

Le regard tourné vers l’avenir, Greenpeace continue donc à questionner les sociétés humaines sur leur façon d’habiter la terre. « Le plus grand espoir de Greenpeace est de ne plus devoir exister”  conclut Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International. “Bien qu’elle soit faite de luttes, notre histoire est d’abord celle de l’espoir, rendu possible par l’action et par le pouvoir des gens. Ces décennies nous ont montré qu’un changement radical est possible pour autant que nous restions résilients et pleins d’espoir. Les gens peuvent se montrer extraordinaires, solidaires et courageux face à l’adversité. Greenpeace ne pourrait pas fonctionner sans eux, sans les millions d’alliés qui partagent ses valeurs. »

Greenpeace en chiffres : 

> Greenpeace compte 3.3 millions de supporters dans le monde. Dans notre pays, cela représente 91.173 personnes.

> Greenpeace Belgique naît en 1982.

> La première action de Greenpeace Belgique se déroule le 2 avril 1984, pour lutter contre les causes des pluies acides.

> A l’échelle mondiale, 3532 personnes travaillent pour Greenpeace, répartis dans 26 bureaux nationaux et régionaux, qui opèrent dans 55 pays en Afrique, Europe, Amérique du Nord et du Sud, Asie et Océanie.

Note : 

[1] Greenpeace n’accepte aucun sponsoring d’entreprises, ni de subside. Elle est soutenue uniquement par des citoyen.ne.s.