Les violations et abus des droits humains sont inacceptables en toutes circonstances. Le rapport du Panel indépendant indique clairement que « le WWF n’a pas respecté ses engagements en matière de droits humains ».

Le WWF doit assumer pleinement sa responsabilité pour les abus commis par des gardes ou des « écogardes » travaillant dans les aires protégées que le WWF gère ou co-gère. En plus de donner suite à toutes les recommandations du Comité d’examen, Greenpeace attend du WWF qu’il présente des excuses complètes aux survivants et s’assure que ces derniers reçoivent les réparations adéquates.

Plus fondamentalement, le WWF et d’autres organisations de conservation, ainsi que leurs bailleurs de fonds, doivent prendre acte des dégâts causés par le modèle colonial de « conservation forteresse » qui restreint l’accès aux terres coutumières et ancestrales, et conduit au harcèlement, aux abus, aux expulsions et à des meurtres de populations autochtones et des membres des communautés locales.

La protection de la nature doit reposer sur la reconnaissance juridique des droits des peuples sur leurs terres coutumières et ancestrales. Les peuples autochtones et les communautés locales, qui sont parmi les moins responsables de la crise mondiale d’extinction, doivent être reconnus comme des leaders exemplaires en matière de défense de la nature contre l’exploitation industrielle et criminelle. La pratique coloniale actuelle consistant à faire d’eux des dommages collatéraux des initiatives de conservation doit cesser.

Irène Wabiwa Betoko, chef de projet international à Greenpeace Afrique pour les forêts du bassin du Congo: Il n’y a plus d’excuses pour le modèle dommageable de la conservation forteresse. Les écogardes financés, équipés par le WWF et avec lesquels le WWF a collaboré ont commis des crimes. L’enquête du WWF ne doit pas seulement aboutir à des excuses et des réparations aux victimes, mais à une sortie totale du modèle colonial de conservation forteresse qui opère au détriment des vies humaines.