Le groupe Michelin, leader mondial de pneumatiques, et premier acheteur de caoutchouc naturel au monde, vient de publier une politique d’approvisionnement Zéro Déforestation basée sur la méthodologie High Carbon Stock (HCS) [1].

Pour Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace France :

“L’annonce faite par le groupe Michelin est un signal fort envoyé à tout le secteur du caoutchouc : il sera dorénavant plus difficile de commercialiser du caoutchouc naturel ayant entrainé de la déforestation. Mais cet engagement n’est qu’une première étape : Michelin doit s’assurer de sa mise en œuvre et rapidement cesser de s’approvisionner auprès de planteurs d’hévéas qui refusent de s’engager. C’est le cas de la Socfin qui est un important fournisseur de Michelin en caoutchouc naturel”.

Michelin doit maintenant cesser de s’approvisionner auprès de la Socfin

Greenpeace France a publié en février et mai dernier deux rapports soulignant, grâce à de  nouvelles investigations en République démocratique du Congo, à Sao Tomé-et-Principe, au Cameroun et au Liberia, que les concessions de la Socfin incluaient des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires qui stockent d’importantes quantités de carbone. Or l’entreprise refuse de s’engager à les protéger et n’a pris aucun engagement Zéro Déforestation crédible.

L’engagement du groupe Michelin à protéger les forêts dites High Carbon Stock (HCS) confirme que la méthodologie HCS est aujourd’hui le  seul standard permettant aux entreprises de mettre en œuvre un réel engagement Zéro Déforestation.

“Après l’engagement Zéro Déforestation de plus de 75% du secteur de l’huile de palme, ainsi que des principaux producteurs de pâte à papier en zone tropicale, ce sont dorénavant les acteurs du secteur du caoutchouc qui adoptent cette méthodologie”, souligne Cécile Leuba. “La décision du groupe Michelin augmente le risque pour la Socfin de se marginaliser et de se retrouver en situation de non-conformité avec les politiques d’approvisionnement de ses principaux clients”.

Greenpeace France appelle l’ensemble des clients de la Socfin, consommateurs d’huile de palme et de caoutchouc naturel, à conditionner la poursuite de leurs relations commerciales avec la Socfin à la mise en oeuvre d’une politique « Zéro Déforestation » basée sur la méthodologie High Carbon Stock (HCS).

Notes aux rédactions :

[1] purchasing.michelin.com/content/download/907/11821/file/SUSTAINABLE%20NATURAL%20RUBBER%20POLICY_VD.pdf

La méthodologie HCS, mise en oeuvre depuis 2011 dans le secteur de l’huile de palme, est un outil destiné à guider les entreprises de plantations dans la mise en oeuvre de leurs engagements zéro déforestation.

L’objectif est d’identifier les zones forestières qui doivent absolument être protégées car elles stockent une quantité importante de carbone (qui serait rejetée dans l’atmosphère si elles étaient converties en plantations) ou abritent une biodiversité animale et végétale importante.

La culture de l’hévéa permettant de produire le caoutchouc naturel est un facteur important de déforestation. De récentes études suggèrent que 4,3 à 8,5 millions d’hectares de nouvelles plantations seraient nécessaires pour faire face à la demande en caoutchouc naturel d’ici 2024, et que l’impact de ces monocultures sur les forêts serait comparable à celui du palmier à huile.

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Magali Rubino – Communication : 07 78 41 78 78