Yaounde: 23 janvier 2025/ Les populations de Campo, dans le Sud Cameroun sont descendues dans les rues pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis des sociétés CAMVERT, SOPHONY et BOISCAM. Suite à ces manifestations survenues en fin de semaine, un riverain a été arrêté et ensuite relâché tandis que d’autres ont été interpellés, auditionnés et entendus sur procès verbal. Les Communautés demandent entre autres la révision du cahier de charges par Camvert et le paiement des royalties par les entreprises forestières (SOPHONY et BOISCAM), détentrices des ventes de coupes dans l’UFA 0925.

Sa Majesté, Abel Mvondo, chef du village Ndoumessamebenga, dans l’arrondissement de Campo, a déclaré: “ Trop c’est trop, nous avons été suffisamment patients et jusqu’ici rien n’a changé. En décembre, nous nous sommes exprimés via une pétition adressée au Sous-préfet restée sans suite. Il est temps que nous puissions nous faire entendre et demander le respect de nos droits par toutes ces entreprises. Nous n’allons pas laisser Camvert continuer à sacrifier nos forêts et exploiter nos terres.”
Cela fait trois ans déjà que les communautés ont demandé la révision participative des cahiers de charges avec l’entreprise Camvert, requête qui à ce jour, est restée lettre morte. De même, la compagnie continue de violer la loi et les droits de ces communautés en ne s’acquittant pas du paiement de la redevance foncière. L’art. 17 du Décret n° 76-166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du Domaine National dispose que “les revenus tirés de l’attribution des parcelles du domaine national soit à titre de concession, soit à titre de bail, sont répartis à raison de 40% à l’Etat, 40 % à la Commune du lieu de situation du terrain, et 20% à la Collectivité villageoise intéressée pour une réalisation d’intérêt”.
Stella Tchoukep, Chargée de la campagne Forêt chez Greenpeace Afrique a déclaré: “un cadre de dialogue s’impose pour que les différentes parties prenantes aient un espace sûr et structuré pour discuter et trouver des solutions à leurs différends. Toutefois, ce cadre de concertation ne pourra être efficace que si les résolutions prises sont implémentées. Or, jusqu’ici, Camvert a brillé par le non respect de ses engagements et la violation de la loi en vigueur au Cameroun, toute chose qui alimente la colère des populations riveraines et l’indignation des organisations environnementales”
Camvert SA, établie à Campo dans la région du Sud depuis 2019, a obtenu en mars 2022 une concession provisoire de plus de 40 000 hectares, dans des circonstances peu transparentes. Un projet qui a contribué fortement à la violation des droits des communautés locales et autochtones dont la survie dépend essentiellement de la forêt. C’est aussi une arme de destruction massive de la biodiversité que le Cameroun s’est pourtant engagé à préserver. Au cours des dernières années, les populations riveraines ont également été confrontées à des incursions d’animaux en divagation, conséquences directes de la destruction de leur habitat naturel.
Lire le dernier rapport de Greenpeace sur Camvert ici
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