À quelques semaines de la Conférence des Nations Unies sur les Océans, le Cameroun signe un traité historique sur la biodiversité marine au-delà des eaux nationales. Une avancée saluée par Greenpeace Afrique, qui appelle à des actions concrètes face aux menaces locales sur le patrimoine marin.

Yaoundé, 8 mai 2025 – Le Cameroun a franchi une étape importante pour la protection des océans en signant, le 2 mai 2025, l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales. Cet accord, adopté le 19 juin 2023 à New York, lors de la 5ᵉ session de la Conférence intergouvernementale, vise à établir un cadre juridiquement contraignant pour préserver la biodiversité en haute mer.

La signature intervient à quelques semaines de la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC), renforçant la position du Cameroun sur la scène internationale en matière de gouvernance des océans. « La signature du gouvernement camerounais est une lueur d’espoir pour l’avenir de nos océans », salue Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océan chez Greenpeace Afrique. « Nous espérons maintenant une ratification rapide pour que cet engagement devienne réalité sur le terrain. »

L’accord signé s’inscrit dans une dynamique mondiale pour combler le vide juridique entourant les zones marines internationales. Il prévoit des règles contraignantes pour protéger les espèces, réglementer les activités humaines en haute mer et renforcer la coopération scientifique.

Mais sur le plan national, la vigilance reste de mise. Une enquête récente de Mongabay, publiée en avril 2025, a mis en lumière des menaces pesant sur le parc marin Manyange na Elombo Campo, première aire marine protégée du Cameroun. Ce site, situé près de Kribi, est actuellement exposé à un projet controversé d’exploitation de fer.

« Cet exemple illustre les contradictions entre les engagements politiques et les réalités sur le terrain », souligne Dr Ba. « La seule signature du traité ne suffit pas. Elle doit s’accompagner de mesures fortes pour protéger les zones côtières et les ressources marines. »

Avec ses 500 kilomètres de littoral bordant l’océan Atlantique, le Cameroun abrite une biodiversité marine remarquable : plus de 500 espèces de poissons, des mammifères marins, et des écosystèmes riches en plancton. Ces ressources vitales sont aujourd’hui menacées par l’exploitation industrielle, la pollution et les effets du changement climatique.

Greenpeace Afrique appelle les autorités camerounaises à transformer cette signature en actions concrètes : renforcement des mécanismes de conservation, surveillance des activités en mer, et respect des engagements pris au niveau international.

« Nous saluons l’exemple du Cameroun et appelons les autres pays africains à suivre cette voie. Ce traité est une occasion historique pour l’Afrique de jouer un rôle moteur dans la protection des océans, au profit des communautés, de la biodiversité et des générations futures », conclut Dr Ba.

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