Dans un nouveau rapport intitulé “Couper le droit de parole”, Greenpeace dénonce les conséquences des attaques juridiques portées par l’exploitant Produits forestiers Résolu contre ceux qui osent le critiquer, ces procédures n’ayant d’autre but que de criminaliser l’activisme.

Au lieu d’adopter des méthodes d’exploitation forestière durables, d’investir dans la santé des forêts et de créer des emplois, l’entreprise Résolu tente d’intimider ceux qui la critiquent, notamment Greenpeace, en les poursuivant en justice pour leur réclamer des millions de dollars de dommages-intérêts, menaçant ainsi le droit à la liberté d’expression.

Si le combat que nous menons depuis 45 ans pour la défense de l’environnement est connu et reconnu dans le monde entier, c’est parce que nous sommes indépendants et que nous ne mâchons pas nos mots. Notre travail vise à défendre l’intérêt public et n’est en rien une “entreprise criminelle”. Nous portons la voix de toutes celles et de tous ceux qui nous soutiennent. Nous ne nous laisserons pas intimider par un exploitant forestier comme Résolu qui voudrait continuer de saccager la forêt en toute impunité, déclare Bunny McDiarmid, directrice générale de Greenpeace International.

En mai 2016, Résolu a engagé des poursuites aux États-Unis contre plusieurs bureaux de Greenpeace, l’association Stand.earth et des militants, notamment pour racket, et leur réclame plus de 300 millions de dollars canadiens de dommages-intérêts. Dans une autre affaire toujours en cours, Résolu a porté plainte en 2013 pour diffamation contre Greenpeace Canada et deux membres de son personnel, leur réclamant sept millions de dollars canadiens. L’entreprise a également eu recours au même type de tactique, que ce soit devant la justice ou en matière de communication, contre d’autres organisations dont la Rainforest Alliance, un organisme indépendant de certification.

Ce que nous voulons, ce sont des forêts préservées au sein desquelles les droits des peuples autochtones sont respectés, des emplois créés pour les communautés et les habitats critiques protégés. Nous n’exigeons pas que les exploitants cessent de s’approvisionner dans la forêt boréale canadienne, mais nous leur demandons, ainsi qu’à leurs clients, de participer à la construction de solutions durables pour les forêts, ajoute Amy Moas, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace USA.

Le rapport publié aujourd’hui révèle également que de grandes maisons d’édition internationales dont Penguin Random House, HarperCollins, Simon & Schuster et Hachette, s’approvisionnent en produits papier auprès de Résolu. Greenpeace invite ces éditeurs à rejoindre son appel pour protéger la liberté d’expression et le droit de se mobiliser collectivement sur des enjeux d’intérêt public, comme la préservation des forêts.

Nous invitons les maisons d’édition à travailler avec Résolu pour trouver des solutions plus durables pour les forêts, et à lui demander d’abandonner ses poursuites judiciaires infondées qui ne visent clairement qu’à réduire au silence les voix discordantes, explique Amy Moas.

Si Résolu obtient gain de cause, non seulement l’existence même de Greenpeace serait menacée, mais, en outre, la liberté d’expression pourrait être fortement restreinte pour les associations de la société civile, les citoyen-ne-s, les artistes, les journalistes et les éditeurs.

Résolu cherche à faire passer la défense de l’environnement pour une activité criminelle aux Etats-Unis, et à créer ainsi un précédent pour réduire toute critique au silence. Mais c’est sans compter sur les millions de citoyen-ne-s qui font la force de notre mouvement. Nos voix sont essentielles pour protéger nos droits, nos communautés et la planète, conclut Amy Moas.

Malgré toutes les poursuites en cours, Greenpeace continuera d’être ouverte au dialogue avec Résolu afin d’œuvrer ensemble à l’élaboration de solutions durables pour la forêt boréale et pour tous les acteurs impliqués.

MISE À JOUR (17 mai 2017) : 

La justice de l’État de Géorgie donne raison à Greenpeace et transmet l’affaire Résolu c. Greenpeace à la Californie. Hier, le tribunal du district sud de l’État de Géorgie (Etats-Unis) a décidé de transférer l’affaire Résolu c. Greenpeace au district nord de l’État de Californie, au motif que l’exploitant forestier n’était pas parvenu à démontrer que l’affaire devait être entendue en Géorgie. La justice vient d’infliger un premier revers à l’entreprise Résolu, dont les manœuvres d’intimidation visent à faire taire ceux qui la critiquent.

Notes:

[1] Cliquez ici pour accéder au rapport “Couper le droit de parole Comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière”.

[2] Cliquez ici pour obtenir les images et vidéos liés à la sortie de ce rapport.