En 1995, alors que j’étais en cinquième année, j’ai entendu le nom du navire de Greenpeace “The Rainbow Warrior” à la radio internationale. Depuis lors, j’ai toujours souhaité pouvoir rejoindre cette organisation extraordinaire. Je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier.      

Quelques années plus tard, j’ai discuté avec un ami et il m’a dit que Greenpeace était juste à côté, en fait à Dakar.  C’est incroyable ! Je n’arrivais pas à y croire ! Mon rêve était sur le point de devenir réalité. 

J’ai commencé à chercher où il se trouvait, jusqu’à ce que je trouve les bureaux de Greenpeace Afrique dans le centre-ville de Dakar. C’était un jour d’été en 2010, lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois dans les bureaux de Greenpeace. Depuis, l’aventure a commencé en tant que bénévole jusqu’en 2015 où je suis devenue membre du personnel.     

En 2011, le Forum social mondial (FSM) allait se tenir pour la première fois sur le sol sénégalais, à Dakar. J’ai reçu un appel du bureau de Greenpeace pour les rejoindre pour une activité sur l’île de Gorée le lendemain. C’est en rejoignant le personnel de Greenpeace sur l’île que j’ai pris le large dans l’organisation.  Mon rôle à l’époque était celui d’un photographe pour toute la session d’une conférence de presse. J’étais très fier d’avoir pu jouer un rôle aussi important lors de cet événement, en capturant des images qui illustrent et immortalisent un moment public pour Greenpeace. Ces photos sont toujours présentes dans la bibliothèque de Greenpeace Afrique.

L’un des moments clés du FSM a été la formation sur l’énergie solaire et le four en argile. Par la suite, j’ai pu installer un panneau solaire sur le toit du bureau. Un équipement qu’en tant que volontaire, je devais souvent entretenir. Il faisait également partie de mes responsabilités d’accueillir et d’initier le personnel/bénévole nouvellement recruté dans l’organisation.

Plus tard dans l’année, la campagne “océans” a lancé un projet intitulé “Ma voix, mon avenir”. Le plan consistait à faire en sorte que les communautés situées le long de la côte signent une pétition demandant au gouvernement sénégalais de prendre en compte la pêche dans sa course aux élections présidentielles. Trois mille signatures étaient l’objectif final de cette pétition. Avec les pêcheurs, les communautés et les volontaires du nord au sud, nous avons pu dépasser notre objectif. Nous avons obtenu six mille signatures ! Étonnamment, ce projet a eu un impact significatif dans la campagne. Nous avons recueilli suffisamment de signatures pour faire pression sur les candidats lors de l’élection présidentielle de 2012, afin qu’ils considèrent la pêche comme une priorité dans leur campagne. Nous avons brillamment terminé le projet par une action mémorable des écoliers de l’école Dior, formant la célèbre image du poisson humain, qui a largement circulé dans les médias internationaux et locaux.  

Juste au même moment, j’ai été contacté par l’organisation pour être sur un bateau en tant qu’assistant cuisinier. J’ai souhaité que ce soit le fameux “guerrier arc-en-ciel” dont on parlait à la radio pendant mon adolescence ! J’attendais avec impatience que ce jour arrive. Même si je n’ai pas pu monter à bord du Warrior, j’étais quand même très excitée et fière d’être à bord de “My Arctic Sunrise”. L’expédition avait pour but de témoigner, de documenter et d’exposer les bateaux monstres qui pillent les eaux d’Afrique de l’Ouest.  L’un des plus beaux souvenirs de ma fantastique expérience à bord de MYAS a été ma première action directe contre un bateau-monstre en mer.    

En 2017, Greenpeace Afrique a déployé une ambitieuse tournée de navires appelée “Espoir en Afrique de l’Ouest” pour la préservation de l’environnement et le bien-être des populations. Cette fois-ci, je devais mobiliser et engager différentes parties prenantes en Guinée, au Sénégal, en Mauritanie et en Guinée Bissau à s’unir avec Greenpeace et à dénoncer le pillage du droit d’aînesse de leur nation. Lors de l’une des escales en Guinée-Bissau, nous avons eu un invité spécial à bord du navire :  Son Excellence José Mario Vaz, le président de la Guinée-Bissau de l’époque.  C’était un tel privilège de l’accueillir à bord.

En 2020, malgré la pandémie de Covid 19, avec les communautés, nous avons pu influencer les décisions politiques des autorités sénégalaises. Le projet consistait à mobiliser tous les acteurs du secteur de la pêche, industriels, pêcheurs artisanaux, bénévoles et parties prenantes pour convaincre le gouvernement d’arrêter 52 licences de flottes de pêche qui s’apprêtaient à s’activer dans les eaux sénégalaises. Le succès de ce projet a permis à la campagne Océans d’obtenir sa deuxième victoire pour la protection des océans, la préservation des moyens de subsistance des pêcheurs et la sécurité alimentaire.  

Après plus de 10 ans d’aventure, les souvenirs et la passion restent les mêmes, bien qu’il y ait des défis à relever. La construction d’un environnement plus sûr et plus sain n’est possible que si nous travaillons plus étroitement avec les communautés, les organisations de la société civile, les volontaires, les partenaires et les principales parties prenantes à travers le continent. Je tiens à exprimer ma vive gratitude à toutes les personnes qui ont guidé et renforcé mes pas dans l’organisation, en Afrique, en Europe et dans le monde entier. Je remercie tout particulièrement les volontaires du Sénégal, de la RDC, du Cameroun, du Kenya et de l’Afrique du Sud, car ils sont des acteurs clés et une source de motivation pour le travail que Greenpeace accomplit en Afrique. 

Crew and activist Philippe Ahodekon (SEN, cook assistant) at work on the Arctic Sunrise painting a banner for an action. Greenpeace is campaigning in West Africa for the establishment of a sustainable, low impact fisheries policy that takes into account the needs and interests of small-scale fishermen and the local communities that depend on healthy oceans.
L’écolière unissant “sa voix pour son avenir”

Les signataires dessinant un poisson 

Melanie Aldrian (from Greenpeace Austria) and Philippe Ahodekon, a Greenpeace volunteer from Senegal, hold a banner in front the Dutch flagged super trawler “Dirk Diederik”, fishing in Mauritanian waters. This 110 metre giant, belongs to the Dutch Pelagic Freezer Trawler Association (PFA), and is an example of the highly industrialised EU fleets that operate in and overfish West African waters with severe impact on the fish stocks, food security and the livelihoods of local people. The banner reads: “EU licence to plunder” and highlights the fact that the PFA fleet has obtained millions in subsidies from the EU and European governments. The Common Fisheries Policy is under reform at the moment. Greenpeace is campaigning in West Africa for the establishment of a sustainable, low impact fisheries policy that takes into account the needs and interests of small-scale fishermen and the local communities that depend on healthy oceans.
President of Guinea Bissau Visits the Esperanza. © Pierre Gleizes / Greenpeace
Jose Mario Vaz, President of Guinea Bissau visits the Greenpeace ship Esperanza to support Greenpeace campaign against overfishing in Western Africa. Visible in the far background is Russian/Comorian fishing boat Flipper 4 arrested on march 22nd during a joint operation of Greenpeace with national fishery inspectors. © Pierre Gleizes / Greenpeace
Open Boat Day on the Esperanza in Matadi. © Pierre Gleizes / Greenpeace
Open boat and ‘solutions’ day on the Esperanza in Matadi, DRC, with crew, supporters, volunteers and other members of the public. © Pierre Gleizes / Greenpeace
Les pêcheurs artisanaux portent un masque rouge pour dire non aux licences de pêche 

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