Oulie Keita

Dr. Oulie Keita

Directrice Exécutive de Greenpeace Afrique

Quand la jeunesse africaine prend le climat à bras-le-corps

Si vous voulez savoir ce que signifie vraiment le “leadership climatique”, inutile de chercher loin : il est déjà là, au cœur de l’Afrique, incarné par une jeunesse qui refuse de rester spectatrice.

En cette Journée internationale de la jeunesse, nous ne faisons pas que célébrer les jeunes Africains. Nous leur rendons hommage.

Du Bassin du Congo aux côtes du Sénégal, des quartiers inondés de Durban aux villages du Kenya, ils se lèvent, agissent et bousculent l’ordre établi. Ils protègent leurs communautés, défendent nos forêts, nos océans et notre climat… souvent avec très peu de moyens, mais toujours animés d’une détermination inébranlable.

“Pas touche à mon océan !” – la révolte d’Aïssatou contre le plastique et la surpêche

À Joal-Fadiouth, au Sénégal, Aïssatou Ndiaye, 23 ans, a vu ses plages envahies par le plastique et les chalutiers étrangers vider les stocks de poisson.

« Mon oncle ne pouvait plus pêcher. Le plastique que nous jetions revenait dans notre assiette. J’ai compris qu’on ne pouvait pas parler d’alimentation sans tenir compte de l’océan. »

Aujourd’hui, Aïssatou organise des nettoyages de plages, anime des dialogues avec les femmes transformatrices de poisson et sensibilise les écoliers. Pour elle, protéger l’océan, c’est protéger la dignité et la sécurité alimentaire des Sénégalais.

Ekuri et Esther : il faut sauver le Bassin du Congo

Le Bassin du Congo est le deuxième poumon vert de la planète. Hélas, il est menacé par l’exploitation forestière, l’agro-industrie et l’accaparement des terres. 

Au Cameroun, Ekuri Brian Akom, 26 ans, lutte pour défendre les droits des communautés autochtones. « Quand la forêt disparaît, ce ne sont pas que des arbres que l’on perd. C’est tout un habitat, une culture, des identités. C’est la vie même qui s’éteint. »

En RDC, Esther Mambete, 29 ans, a commencé comme volontaire étudiante. Aujourd’hui, elle filme les forêts menacées, recueille les récits des communautés et mobilise en faveur de la justice climatique.

« La lutte pour protéger la planète doit être menée par celles et ceux qui vivent au plus près de ce que nous essayons de sauver. »

Shafeeqah : quand la colère devient un moteur

En Afrique du Sud, après les inondations qui ont dévasté Durban, Shafeeqah Goolam Hoosen, 32 ans, a refusé de rester silencieuse. Lors de l’action Return to Sender de Greenpeace Afrique, elle a déposé des portes brisées devant une conférence sur les énergies fossiles en guise de protestation.

« On nous a ordonné de partir sous peine d’être arrêtés. Mais j’ai tenu bon, pour toutes les vies bouleversées. »

C’est dans mon ADN” – Michael mobilise le Kenya pour la justice climatique

Au Kenya, Michael Wafula, 24 ans, a vu les inondations près du lac Victoria et contemple tous les jours la montagne de déchets de Dandora. Il a rejoint Greenpeace Afrique pour mobiliser sa communauté contre la déforestation et pour la gestion durable des déchets.

« C’est dans mon ADN, ce combat pour la justice. »

Ces jeunes n’attendent pas le changement. Ils l’impulsent en:

  • Répondant aux catastrophes climatiques avec des solutions concrètes.
  • Luttant contre la pollution plastique et les industries toxiques.
  • Défendant les forêts autochtones contre la cupidité des grandes entreprises.
  • Proposant de vraies alternatives là où d’autres imposent de fausses solutions.

Ils ne réclament pas seulement la justice climatique : ils la construisent, jour après jour.

Aujourd’hui, 1 360 jeunes volontaires de Greenpeace Afrique portent nos campagnes, inspirent leurs communautés et montrent qu’un autre avenir est possible.

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