
Au début du mois, je suis parti pour le village de Lokolama avec l’équipe de Greenpeace Afrique, dans la province de l’Équateur, pour une immersion au cœur du patrimoine vivant des peuples autochtones. Notre objectif : documenter les solutions forestières locales et comprendre comment, grâce à leurs savoirs ancestraux, les communautés protègent les forêts et tourbières du Bassin du Congo.
Des pratiques traditionnelles pour une gestion durable
La piste s’ouvre devant nous comme un long ruban d’argile. À Lokolama, la forêt n’est pas un décor : c’est une maison vivante, régie par des règles, des gestes précis et une mémoire partagée. Pendant trois jours, je marche, j’écoute, je note. L’agriculture, la pêche traditionnelle, la cueillette et la chasse sont encadrées par des règles coutumières transmises de génération en génération. Ce que d’autres appellent « subsistance » ressemble ici à une science quotidienne de la durabilité.
Un patrimoine menacé mais résistant
La réalité nous rattrape vite : routes impraticables, outils rares, pressions grandissantes sur les terres. Et malgré tout, une évidence nous saute aux yeux : la résilience. Les habitants savent pourquoi ils protègent les tourbières et comment les préserver. Ils parlent sans slogans, avec la précision de ceux qui vivent parmi ces immenses réserves de carbone et qui les protègent, de façon presque innée.

La parole aux gardiens de la forêt
Nous menons des entretiens avec des leaders autochtones de Lokolama. Leur parole résonne comme un appel à la communauté internationale, à l’approche de la COP30 :
« Nous ne sommes pas seulement des victimes. Nous sommes les premiers gardiens de la forêt et porteurs de solutions réelles et durables. »
Ces témoignages alimentent la production d’une étude de cas sur la gestion communautaire des forêts de Lokolama, cinq ans après l’obtention de leur titre légal.

Prochain arrêt : Penzélé
Je referme mon carnet au crépuscule avec une certitude : aucune solution climatique ne réussira sans les peuples autochtones. À Greenpeace Afrique, nous nous engageons à amplifier leur voix et à bâtir des alliances solides pour que leurs droits soient enfin reconnus et protégés. Demain, nous pousserons plus loin, vers un voisin de Lokolama où le dialogue commence à cicatriser les blessures du passé : Penzélé.