Bien que des progrès aient été réalisés lors du 16ème sommet de l’ONU sur la biodiversité qui s’est tenu en octobre dernier à Cali [1], en Colombie, le sommet n’avait pas abouti à un accord final. Une suspension de dernière minute faute de quorum avait laissé les pays membres et la société civile sur leur faim. La conférence se poursuit donc à Rome pendant trois jours dès ce mardi 25 février. Le but : finaliser un accord sur la mobilisation des financements. L’accord actuellement sur la table est essentiel pour garantir un financement suffisant pour la protection et la restauration des écosystèmes, et cela d’une manière juste et équitable, au cours de la prochaine décennie et au-delà.
Greenpeace attend du sommet de Rome qu’il permette de :
- Débloquer 20 milliards de dollars US par an à partir de 2025 et 30 milliards de dollars US supplémentaires par an à partir de 2030, provenant de sources publiques, pour assurer la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal.
- Garantir un accès direct au financement pour les peuples autochtones et les communautés locales.
- Veiller à ce que le fonds Cali soit mis en œuvre de manière juste et équitable et à ce que les utilisateurs commerciaux de l’information séquentielle numérique (DSI) apportent des contributions si
- gnificatives.
- S’accorder sur un plan pour 2025 qui vise à supprimer progressivement les subventions et autres incitations financières qui nuisent à la biodiversité (un des piliers de l’accord de Kunming-Montréal).
“L’absence de progrès en matière de financement condamnerait la planète à une perte accrue de la nature et à l’extinction des espèces” explique Nadia Cornejo, porte-parole chez Greenpeace Belgique. “Il est urgent que les pays riches prennent leurs responsabilités et s’accordent sur une solution solide et équitable pour financer la protection de la biodiversité. Les négociations de Rome doivent déboucher sur des progrès rapides et sur un accord ambitieux, emprunts d’une grande coopération internationale. Les demi-mesures ne seront pas acceptables.”
La Belgique représentée à Rome
Le nouveau ministre fédéral du climat et de la transition environnementale Jean-Luc Crucke se rendra mercredi et jeudi à Rome pour représenter la Belgique. La délégation belge arrivera dans la capitale italienne avec sa nouvelle stratégie nationale en matière de biodiversité, mais sans plan concret et chiffré pour arriver à atteindre ses objectifs. “Si on peut saluer les efforts consentis pour finaliser la nouvelle stratégie nationale, nous déplorons l’absence de moyens et de budgets concrets” conclut Nadia Cornejo. “90% des habitats naturels européens sont en mauvais état. Notre pays a donc besoin d’urgence d’un plan concret pour transformer ses promesses en actes, et réellement restaurer sa nature. Et la stratégie belge en matière de biodiversité est également essentielle pour travailler sur l’impact délétère de nos moyens de production et de consommation sur la nature en dehors de nos frontières”.
Note
[1] Les résultats engrangés à Cali et salués par Greenpeace sont : la création d’un nouvel organe dédié aux droits, rôles, territoires et savoirs des peuples autochtones, la création d’un nouveau fonds auquel les géants pharmaceutiques et les entreprises de cosmétiques peuvent contribuer pour la conservation de la nature, des progrès en matière de protection des océans et l’intégration de la biodiversité et de l’action en faveur du climat.