TORONTO – Greenpeace Canada demande à BMO de mettre fin à son partenariat avec l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) en réponse à la publication par le lobby pétrolier d’une plateforme électorale dans le cadre des élections fédérales de 2025 qui appelle à un recul majeur de la législation environnementale et à la fin de toute réglementation fédérale en matière de réduction des émissions et de tarification du carbone. 

« Alors que le lobby pétrolier n’essaie même plus de faire semblant de se soucier du climat, BMO doit choisir son camp » a déclaré Keith Stewart, stratège senior en énergie chez Greenpeace Canada. « BMO ne peut pas prétendre s’engager dans la lutte contre les changements climatiques tout en s’associant avec un groupe de pression pétrolier qui appelle à la destruction totale du plan climatique national du Canada. »

BMO a récemment modifié son engagement public en matière de climat, passant de « Honorant son engagement pour un avenir durable, BMO joue son rôle pour favoriser la transition vers un monde carboneutre. » [1] à une nouvelle version : « Concrétiser notre ambition climatique d’être le principal partenaire de nos clients dans la transition vers un monde carboneutre, favoriser des solutions climatiques novatrices et promouvoir des résultats durables dans le cadre de notre rôle d’institution financière. » Dans un cas comme dans l’autre, la plateforme électorale dans le cadre des élections fédérales de 2025 récemment publié par le groupe de pression pétrolier (en anglais seulement: CAPP’s 2025 Federal Policy Priorities: How our next government can leverage the energy sector for all Canadians) prend le monde à contre-pied. 

La plateforme électorale de l’ACPP demande au prochain gouvernement fédéral du Canada de :

  • Abandonner toute politique nationale de réduction des émissions et de tarification du carbone ;
  • affaiblir les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre ;
  • Abroger la Loi sur l’évaluation d’impact (qui, pour la première fois, a fait des changements climatiques un élément à prendre en compte dans l’approbation des projets énergétiques) et la Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers (qui interdit les grands pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique) ; 
  • Abandonner la proposition de plafonnement des émissions de pétrole et de gaz ;
  • Supprimer les dispositions contre l’écoblanchiment dans la version révisée de la Loi sur la concurrence.

Les PDG de 14 des plus grandes compagnies pétrolières et gazières ont ensuite publié une lettre ouverte reprenant bon nombre de ces demandes (avec un appel encore plus spécifique à l’abandon de la tarification du carbone industriel). Interrogés par les médias, ils ont reconnu que la mise en œuvre de leurs recommandations empêcherait le Canada d’atteindre ses objectifs en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

BMO est devenue le commanditaire du Symposium annuel sur l’énergie de l’ACPP en 2023, après que la Banque Scotia a abandonné sa commandite de l’événement (et son adhésion à la CAPP) à la suite d’une action de Greenpeace lors de son assemblée générale annuelle. BMO organise le Symposium sur l’énergie de BMO et de l’ACPP les 8 et 9 avril à Toronto, quelques jours seulement avant l’assemblée générale annuelle de BMO le 11 avril, au cours de laquelle les actionnaires voteront sur une résolution demandant à la banque de respecter son engagement « à faire du lobbying d’une manière compatible avec [son] soutien aux buts et objectifs de l’Accord de Paris.  »

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Notes aux éditeur·rices :

[1] En date du 24 mars 2025, c’était la définition figurant sur la page de l’institut du climat (toujours disponible sur les archives Internet).

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Keith Stewart, Stratège senior en énergie, Greenpeace Canada [email protected] ; +1 416-659-0294