Greenpeace Canada appelle au retrait du soutien apporté au projet Strange Lake de Métaux Torngat, détenu par des intérêts américains
MONTRÉAL – Après les révélations de Radio-Canada montrant que le président du conseil d’administration du projet Métaux Torngat est Thomas F. Gilman, membre de la garde rapprochée de Donald Trump et l’un des principaux auteurs du célèbre Project 2025 de la Heritage Foundation. Louis Couillard, responsable de la campagne Climat et Énergie chez Greenpeace Canada, a déclaré : « Il est profondément troublant que le gouvernement de Mark Carney soutienne un projet mené par quelqu’un qui œuvre activement à discréditer la science climatique ».
Cette révélation survient alors que le gouvernement Carney a promis son appui à ce projet minier de 2 milliards de dollars pour l’extraction de terres rares. Métaux Torngat ferait d’ailleurs partie de la liste restreinte des projets examinés par le Bureau des grands projets (BGP) pour être désigné d’intérêt national selon la loi C-5, ce qui soulève de sérieuses questions sur la façon dont une entreprise majoritairement détenue par des fonds américains et dirigée par un climatosceptique pourrait réellement servir les intérêts du Canada. « Le véritable intérêt national doit se traduire par des projets qui répondent aux besoins urgents des Canadien·nes – des logements abordables, des infrastructures en santé et de l’action climatique concrète – et non pas à injecter des fonds publics dans un projet minier américain dirigé par un allié de Trump », a ajouté Louis Couillard.
Le projet Strange Lake de Métaux Torngat prévoit une mine à ciel ouvert de 2 G$ au nord du Québec et au Labrador pour extraire des terres rares. « Ni le Canada ni le Québec n’ont de garanties que ces minéraux vont vraiment servir à la transition énergétique plutôt qu’à des fins militaires », ajoute Louis Couillard. « Sans garanties réglementaires claires que ces minéraux seront utilisés pour l’économie verte, ce projet pourrait nous rendre complices de la prolifération mondiale des armes, tout en laissant aux communautés locales la gestion des impacts sociaux et environnementaux. »
Greenpeace Canada demande au premier ministre Mark Carney et à François Legault de retirer leur soutien à ce projet. S’il veut vraiment construire un pays plus juste, le Canada doit soutenir des projets qui répondent aux besoins réels de la population et respectent les droits des peuples autochtones, pas des projets qui servent surtout les intérêts géopolitiques américains en prétextant être une solution climatique. Greenpeace Canada demande aussi des règles plus claires pour garantir que les minéraux critiques servent à la transition énergétique et non à la fabrication d’armes.
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Information supplémentaire
- Intérêt national : Aujourd’hui, Radio-Canada a révélé que le président du conseil d’administration du projet Métaux Torngat est Thomas F. Gilman, un des principaux auteurs du célèbre Project 2025 de la Heritage Foundation, où il dénonce « l’alarmisme climatique » et propose de démanteler l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), un organe du département du Commerce responsable d’étudier le climat. Cette révélation survient alors que le gouvernement Carney a promis son appui à ce projet minier de 2 milliards de dollars pour l’extraction de terres rares. Métaux Torngat ferait partie de la liste restreinte des projets examinés par le Bureau des grands projets (BGP) pour être désigné d’intérêt national selon la loi C-5.
- Participation financière américaine et liens avec l’industrie militaire : Le projet Strange Lake de Métaux Torngat appartient majoritairement à Cerberus Capital Management, un fonds d’investissement américain ayant un passé controversé dans le commerce des armes. Radio-Canada a déjà confirmé qu’une grande partie de la production serait destinée à la société allemande Vacuumschmelze, qui fournit des pièces pour des avions de chasse F-35, des missiles guidés et d’autres systèmes d’armement. Des métaux rares comme le dysprosium et le terbium extraits de ce site pourraient donc être utilisés à des fins militaires plutôt que dans le développement des technologies d’énergies renouvelables.
- Acceptabilité sociale menacée : Métaux Torngat veut exploiter un important gisement de terres rares dans le Nunavik et transformer le minerai extrait dans une nouvelle usine à Sept-Îles. Des communautés locales ont exprimé plusieurs inquiétudes concernant le projet, particulièrement la Nation Naskapi de Kawawachikamach et la Nation Innu, qui craignent des impacts négatifs sur les hardes de caribous, les sites sacrés et les risques de contamination radioactive causés par l’extraction d’uranium en même temps que les métaux rares. Des personnes de Sept-Îles se sont également mobilisées contre les plans de l’entreprise visant à entreposer des déchets contenant de l’uranium près des sources d’eau et à proximité de la ville.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Louis Couillard, Responsable de la campagne Climat et Énergie | Greenpeace Canada | 514 531-6740 | [email protected]
Patou Oumarou, Chargée aux communications de campagne | Greenpeace Canada | 418 431-0263 | [email protected]