40 évènements se sont déroulés devant les bureaux de la RBC, le nombre le plus élevé parmi les 26 pays participant à une journée de manifestations coordonnées contre les banques 

(Montréal / Toronto / Vancouver) – Des milliers de canadien·nes à travers le pays ont manifesté contre la Banque Royale du Canada (RBC), la plus grosse banque au pays, dans le cadre de la Journée internationale d’action contre la finance fossile. Les manifestant·es ont dénoncé le financement continu accordé par la RBC à l’industrie fossile à laquelle elle a contribué à la hauteur de plus de 200 milliards de dollars depuis la signature de l’Accord de Paris, incluant de nombreux projets qui font fi des droits des peuples autochtones, comme le gazoduc Coastal GasLink (CGL) en territoire Wet’suwet’en. 

La COP26 se concentrant, entre autres, sur le rôle de la finance, des manifestations ont également lieu aujourd’hui à travers le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Europe. Greta Thunberg était d’ailleurs présente à une manifestation devant la Standard Chartered Bank, à Londres. Des actions ont eu lieu en Afrique, en Amérique Latine, en Australie, et en Europe. Des images et des mises à jour sont disponibles ici

« La RBC se cache derrière des millions de dollars en publicité pour masquer le fait qu’elle pousse proactivement la catastrophe climatique et le vol de terres autochtones de part ses investissements, explique Chantal Poulin d’Extinction Rébellion Québec. Si nous voulons vivre un futur juste et durable, ceci doit cesser. »

« Malgré l’aggravation des canicules meurtrières, des feux de forêts et d’autres désastres alimentés par les changements climatiques, RBC et les autres grandes banques continuent de financer la crise du climat en versant des centaines de milliards de dollars aux énergies fossiles. Il faut que cela cesse immédiatement. L’Agence internationale de l’énergie a recommandé d’arrêter tout financement de nouveaux projets d’expansion du pétrole, du gaz et du charbon si nous voulons respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Les banques doivent cesser de financer de nouveaux projets de combustibles fossiles et mettre en place des plans concrets pour rapidement éliminer leur financement actuel, en commençant par le gazoduc Coastal GasLink », a déclaré Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace.

« Il est temps que la plus grosse banque canadienne cesse son greenwashing et qu’elle aide ce pays à atteindre ses objectifs climatiques et réussir sa réconciliation avec les peuples autochtones. Pour ceci, il est nécessaire d’arrêter de financer les projets de charbon, de gaz, et de pétrole qui ignorent les droits autochtones et d’augmenter ses investissements dans les vraies solutions écologiques », explique Richard Brooks, directeur de la finance climatique chez Stand.earth. 

Sur le territoire Wet’suwet’en, les protecteurs territoriaux du poste de contrôle Gidimt’en ont manifesté sur le site de forage sous la Wedzin Kwa. À Toronto, des manifestant·es ont bloqué la rue Wellington au cœur du quartier financier. À Montréal, divers groupes militants se sont rassemblés devant les bureaux de la RBC à la Place Ville Marie. Les groupes ont simulé un déversement de pétrole devant la succursale de manière à illustrer aux dirigeant·es ce que la banque fait vivre aux communautés et à l’environnement en raison de ses investissements. D’autres évènements se sont déroulés à Vancouver, Ottawa, et de nombreux autres lieux à travers le pays. 

« Coastal GasLink a arrêté et criminalisé le chef Dsta’hyl du clan Likhtsamisyu et un jeune chef du clan Gixtsan pour le simple fait d’être sur leur propre territoire. On leur refuse l’accès à leurs terres, explique Eve Saint de la nation Wet’suwet’en. La RBC prétend travailler pour la réconciliation alors qu’elle finance ce projet! » 

​​« Les Canadien·nes ont le droit de savoir ce que financent les fonds dans leurs comptes en banque : la catastrophe écologique et le vol de terres. Il est important de ne pas ignorer les banques et leur rôle dans les crises qui menacent notre société. De ces institutions, RBC est la pire », explique Bryan Buraga de Divest McGill.   

« Nous devons reconnaître qui sont les plus grands responsables des changements climatiques et la RBC en fait partie par ses investissements massifs assurant la survie de l’industrie fossile et la continuation du génocide canadien envers les peuples autochtones. Les gaz à effet de serre émis par la consommation de pétrole et gaz fossil sont une conséquence directe du financement des plus grandes banques et comme la science nous indique l’impératif de réduire substantiellement nos émissions dès aujourd’hui, le désinvestissement des énergies fossiles est une façon rapide et efficace pour que RBC fasse sa juste part », lance Rosalie Thibault de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES.

Au Canada, les groupes ont concentré leurs activités sur la RBC en raison de son financement exceptionnellement élevé de l’industrie fossile, ainsi que son hypocrisie en matière de réconciliation. En effet, la banque finance des projets sur des territoires non-cédés, comme Coastal Gaslink, tout en prétendant soutenir les droits des peuples autochtones. La RBC a investi 208 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis l’Accord de Paris et est un des plus gros bailleurs de fonds pour le gazoduc CGL, auquel s’oppose la nation Wet’suwet’en. Des blocus ferroviaires de 2020 à la journée #RBCisKillingMe, la nation Wet’suwet’en a longtemps été au centre de la résistance contre la crise écologique. Les protecteur·trices du territoire exigent que la RBC tienne sa promesse de respecter leur droit au consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause dans tous ses investissements, annule son soutien financier au pipeline CGL et désinvestisse des énergies fossiles immédiatement, en commençant par le charbon et les sables bitumineux. 

Voici une liste non-exhaustives des groupes qui ont participé à la Journée internationale d’action contre la finance fossile au Canada : Greenpeace, Climate Pledge Collective, Gidimt’en Land Defenders, Banking on a Better Future, Leadnow, Stand.Earth, Extinction Rebellion Québec, Quit RBC, la CEVES, Divest McGill et Climate Justice UBC.

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Pour les images et pour plus d’informations, veuillez contacter : 

Laura Bergamo, Conseillère en communications, Greenpeace Canada ( EST )

+1 438-928-5237; [email protected]

Ziona Eyob, Directrice média – Canada, Stand.earth  ( PCT ) 

+1 604 757 7279; [email protected]

Contacts locaux : 

Toronto : Sabrina Bowman, [email protected]

Vancouver : Arshia Uppal, [email protected] 

Montréal : Laura Bergamo, 1 438 928-5237

Pour les éditeur.trices : 

Des images seront disponibles ici : https://drive.google.com/drive/folders/1FbsA90eeMKXqT8D-wyxZvCTh2llJGdz3?usp=sharing

Carte des actions : Une carte des actions est disponible ici : https://rbcrevealed.com/oct-29th-action-map/

RBC finance CGL : Selon les recherches de BankTrack, la RBC a co-financé un prêt à terme de financement de projet de 6,4 milliards de dollars à Coastal GasLink, contribuant directement 275 millions de dollars, et a également co-financé un prêt de fonds de roulement de 200 millions de dollars à CGL, contribuant directement 40 millions de dollars.

RBC et la réconciliation : Les militant·es pour la justice climatique dénoncent l’hypocrisie de la RBC. En effet, elle s’est publiquement félicitée d’avoir une approche inclusive avec les communautés autochtones, fondée sur « le respect mutuel et les valeurs partagées ». Mais, s’il est construit, le gazoduc Coastal Gaslink que la RBC finance accélèrera la construction des pipelines de bitume et de gaz produit par fracturation qui suivront, et incitera les sociétés gazières à exploiter les gisements de schiste le long de l’emprise du pipeline. Ce projet vise à tracer une voie, dans ce qui a été envisagé comme un « corridor énergétique » traversant certaines des seules zones vierges qui restent dans toute cette région. Si Coastal GasLink devait être construit et devenir opérationnel, il transformerait de façon irréversible l’écologie et le caractère du nord de la Colombie-Britannique.

Momentum de la campagne de désinvestissement : L’élan pour empêcher les banques de financer la crise climatique est plus fort que jamais. Jeudi soir, les membres d’Extinction Rebellion Québec ont escaladé un immeuble et installé des bannières dénonçant le rôle de la RBC dans la destruction du climat et le colonialisme. Cette semaine, un nouveau rapport du mouvement Divest Invest a porté un dur coup à l’industrie des combustibles fossiles, montrant que non seulement près de 39,8 trillions de dollars d’actifs sous gestion se sont engagés dans une forme ou une autre de désinvestissement des combustibles fossiles, mais que la création de portefeuilles respectueux du climat est maintenant financièrement avantageuse. La semaine précédente, plus de 100 groupes ont approuvé une lettre envoyée par les Wet’suwet’en à plus de 35 investisseurs et banques de Coastal GasLink en Australie, au Canada, en Chine, en Allemagne, au Japon, en Malaisie, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud et aux États-Unis. La lettre demande aux investisseurs et aux banques – dont JP Morgan Chase, Citibank, RBC, la Banque Scotia, BMO, Royal Dutch Shell et CaixaBank – de cesser et de retirer tout soutien à Coastal GasLink et souligne comment le financement du projet bafoue les droits des personnes autochtones et rompt tout engagement des investisseurs en matière de justice raciale, de réconciliation et de responsabilité sociale. Plus tôt ce mois-ci, plus de 90 groupes, dont Stand.earth, Indigenous Climate Action, 350.org, Sierra Club, Positive Money et Greenpeace Canada, ont écrit à l’envoyé spécial de l’ONU, Mark Carney, et ont publié des annonces dans le Financial Times et le Toronto Star pour lui demander de cesser de « verdir » les institutions financières qui continuent d’investir dans l’expansion des infrastructures de combustibles fossiles.

Net zéro et les banques : la RBC et les autres grandes banques canadiennes ont rejoint la Net-Zero Banking Alliance et se sont engagées à aligner leurs pratiques commerciales sur les objectifs de l’Accord de Paris et à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Cependant, toutes ces banques continuent de financer l’expansion des combustibles fossiles, malgré le fait que l’Agence internationale de l’énergie ait conclu, dans son rapport historique sur le bilan net zéro, que l’atteinte du bilan net zéro exige l’arrêt immédiat de l’expansion des combustibles fossiles.

Rapports :