Un sondage international sans équivoque 

23 Octobre 2018 (MONTRÉAL) – Aujourd’hui, Greenpeace publie un rapport dévoilant les résultats d’un sondage international fait auprès des multinationales de produits de grande consommation (FMCG) qui, à travers le modèle économique actuel, alimentent la pollution plastique. Les réponses provenant des 11 multinationales démontrent qu’aucune d’elles n’a de plan de réduction de sa production ou de modification de son marketing des plastiques à usage unique. Leurs pistes de solutions, quant à elles, ne font qu’amplifier le problème.

Le rapport A Crisis of Convenience: The corporations behind the plastics pollution pandemic’ se concentre sur 11 des plus grandes multinationales: The Coca-Cola Company, Colgate-Palmolive, Danone, Johnson & Johnson, Kraft Heinz, Mars, Nestlé, Mondelez, PepsiCo, Procter & Gamble et Unilever. Le secteur de l’emballage a produit 161 millions de tonnes (l’équivalent de 146 millions de tonnes métriques) d’emballages plastiques en moins de 6 mois en 2015 (p8).

Les quatre multinationales ayant enregistré le plus fort volume de ventes de plastique à usage unique sont The Coca-Cola Company, PepsiCo, Nestlé et Danone. Ces dernières ont aussi été identifiées parmi les premiers plus grands pollueurs plastique de la planète lors de l’enquête de marques révélée par le mouvement international Break Free From Plastic le mois dernier, suite aux 239 corvées de nettoyages effectuées dans 43 pays. De plus, selon un sondage de 2017, The Coca-Cola Company, PepsiCo et Nestlé ont vendu cette année-là entre 1,5 et 3 millions de tonnes métriques de produits de plastique jetable (graphique 1, p11).

« Le plus grand constat à être tiré de ce nouveau rapport est que ces multinationales (spécialisées dans les FMCG) n’assument pas leur responsabilité devant cette crise. Bien au contraire, elles essaient de maintenir le statu quo. Au lieu de prendre des engagements concrets qui abordent le fond du problème, à savoir la production, la consommation, les déchets de plastique et inévitablement la pollution, ces multinationales œuvrent à augmenter l’utilisation du plastique jetable dans un avenir rapproché. » explique Sarah King, responsable de la campagne Océans et Plastiques.

Le sondage met en relief le degré de participation et d’engagement dans le cadre des politiques mises en application par ces multinationales afin de traiter le problème à la source. Il met aussi en relief leur part de responsabilité vis-à-vis l’impact de leurs emballages et déchets plastiques sur l’environnement et la société.

Conclusions principales:

  • Les multinationales continuent d’utiliser le plastique à usage unique comme moyen principal de distribution des produits alimentaires ou autres, sans évolution en vue.
  • Aucune des multinationales sondées n’a présenté de stratégie exhaustive indiquant des objectifs de réduction ou d’élimination progressive du plastique jetable (tableau 3, p21).
  • La plupart des multinationales vont en effet accroître leur volume d’emballages plastiques jetables et par conséquent les déchets qui en résultent.
  • Quant au recyclage de leurs produits, la plupart des multinationales n’ont pas ou ne partagent que très peu d’informations. Par ailleurs, elles ignorent aussi la destination finale de leurs emballages plastiques après consommation (tableau 5, p21).
  • Malgré le poids de leur empreinte plastique, les solutions envisagées par les multinationales se concentrent sur le recyclage ou le seuil de recyclage de leur produits. Autrement dit, les solutions ne s’attardent pas à la réduction ni à la création de nouveaux modèles de distribution ou de livraison. Pourtant un produit recyclable à 100% n’est pas automatiquement recyclé (p24). En effet, sur 141 millions de tonnes d’emballages plastiques produites en 2015, seulement 2% (d’une part de 14% vouée au recyclage) ont été intégralement ou efficacement recyclés. 4% des produits ont été perdus ou endommagés et le reste a été transformé selon un processus de recyclage de moindre qualité (p14).
  • Il y a un manque de transparence de la part du secteur qui englobe ces multinationales. Seules quelques-unes sont prêtes à partager des données entourant leur usage du plastique jetable.

« Le modèle économique des ces multinationales se base sur le postulat que tout emballage plastique peut-être ramassé, recyclé et transformé. Or cela reste à être prouvé. Et si les volumes de plastique jetable continuent de croître, ce n’est pas le recyclage qui saura nous sortir de cette crise qui ne cesse de s’aggraver, et qui continue de polluer nos écosystèmes et nos collectivités.» ajoute King.

Le secteur des produits de grande consommation (FMCG) est l’un des plus puissants au monde. La majorité des multinationales en question gagnent de 1 à 6% par an de part de marché. À cette cadence, leur utilisation du plastique jetable augmentera en parallèle.

Greenpeace appelle les multinationales citées à faire preuve de transparence, à s’engager à réduire leur production, à éliminer tout plastique inutile et problématique et à investir dans des modèles de distribution innovants.

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Photos et vidéos:

https://media.greenpeace.org/collection/27MZIFJWQQ88P

Notes: La recherche menée par Greenpeace International pour élaborer ce rapport inclut un sondage fait sur mesure et envoyé aux multinationales concernées, en plus d’une analyse complète de leurs rapports publics de 2017/2018.

Pour accéder au rapport, cliquez ici. Les annexes du sondage sont disponibles sur demande.

Le rapport des plus grands pollueurs plastiques publié le 9 Octobre est aussi accessible ici.

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Loujain Kurdi, Conseillère aux communications, Greenpeace Canada, +1 (514) 577-6657, [email protected]