Vendredi dernier, plus de 40 actions contre la Banque Royale du Canada (RBC) ont été organisées dans tout le Canada, pour réclamer haut et fort l’arrêt immédiat du financement par la RBC de projets de combustibles fossiles, à commencer par le gazoduc Coastal GasLink (CGL) qui traverse actuellement de force le territoire des Wet’suwet’en sans leur consentement.

Cette action s’inscrivait dans le cadre d’une journée mondiale d’action appelant le secteur financier à cesser d’alimenter la crise climatique et à couper ses liens avec l’industrie des combustibles fossiles.

#RBCisKillingMe est le slogan créé par les défenseurs des terres Wet’suwet’en au poste de contrôle de Gidimt’en. CGL est un gazoduc qui transporterait du gaz produit par fracturation. Il entaillerait 670 km de leur territoire non cédé et transformerait de manière irréversible l’environnement du nord de la Colombie-Britannique. Quel est le rôle de RBC? Elle est l’un des principaux financiers du gazoduc CGL.

En fait, la RBC est la plus grosse « banque fossile » du Canada, ce qui signifie qu’elle alimente la crise climatique par ses énormes investissements dans l’industrie des combustibles fossiles. Et la RBC n’est pas la seule; chacune des cinq grandes banques canadiennes sont complices, bien que la RBC soit de loin la pire. Elle a versé plus de 160 milliards de dollars dans les combustibles fossiles depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015. Et, fait stupéfiant, la RBC est le 5e plus grand bailleur de fonds des combustibles fossiles dans le monde.

À Toronto, plus de 100 personnes ont porté le message #RBCisKillingMe au siège social de RBC. La circulation sur la rue Wellington, très fréquentée, a été bloquée pour peindre cette saisissante peinture murale dont la conception est due aux défenseurs des terres Wet’suwet’en.

Murale au sol à Toronto

Pourquoi ce dessin? Les défenseurs des terres du poste de contrôle Gidimt’en sont de la Cas Yikh (maison du grizzly) du clan Gidimt’en (ours). Le dessin représente avec force un ours empêchant le lion RBC de détruire un monde en feu. #RBCisKillingMe n’est pas une métaphore. En empêchant le développement des pipelines, les défenseurs des terres se battent pour la terre qui les fait vivre.

À Vancouver, environ 200 personnes se sont rassemblées dans l’immeuble de la RBC sur Georgia Street. À la grande joie de la foule, David McKay, PDG de la RBC, a reçu des prix pour son financement de la destruction du climat. Comme le vrai David McKay n’était pas disponible, le grand « homme des combustibles fossiles » gonflable de Greenpeace l’a remplacé.

L’homme des « combustibles fossiles gonflables »
Un faux déversement de pétrole a été mis en scène à la Place Ville-Marie de Montréal, où les participants ont joints les bras en solidarité avec les défenseurs des terres Wet’suwet’en.
Déversement pétrole devant RBC Montréal
Déversement pétrole devant RBC Montréal

Et au camp Coyote, où les organisateurs du poste de contrôle Gidimt’en se sont installés pour occuper le site de forage de Coastal GasLink sur les rives de la Wedzin Kwa, les membres de la communauté ont célébré un festin en musique et en prière. Des œuvres d’art et des bannières affichées de manière provocante sur le site de forage déclarent que la souveraineté autochtone est forte et ne sera pas détruite.

À Winnipeg, des bénévoles de Greenpeace ont organisé une petite mais puissante manifestation devant une succursale locale de RBC.

Acitvité à Winnipeg

Vous vous sentez inspiré

Lors de la journée d’action mondiale, les participants canadiens se sont joints à des milliers de personnes dans 26 pays, soit tous les continents de notre planète (sauf l’Antarctique). Des actions majeures ont eu lieu dans les centres financiers mondiaux de Londres, New York, Francfort et Sydney, ainsi que dans d’autres endroits, de Manille à San Francisco, de São Paulo à Nairobi, dans le Pacifique Sud et en Europe.

L’urgence d’arrêter le « pipeline d’argent » s’explique en partie par le sommet des Nations unies sur le climat COP26 qui se tient du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, en Écosse. Là, les dirigeants de plus de 200 pays se concentrent sur la réduction rapide des émissions, le financement du climat et, surtout, l’abandon des combustibles fossiles. Nous avons maintenant une occasion cruciale de faire pression sur la RBC et toutes les banques fossiles pour qu’elles cessent d’injecter des milliards dans les combustibles fossiles et commencent à respecter les droits des Autochtones.

Ne désespérez pas. Organisez-vous.

Bien que nos cibles soient les institutions financières les plus puissantes du monde, ensemble nous sommes puissants et ils ne peuvent pas nous faire taire.

Venez rejoindre un mouvement croissant de personnes qui s’engagent à lutter contre les bailleurs de fonds de la destruction du climat. Ce mouvement regroupent des défenseurs des terres, des parents, des enseignants, des travailleurs, des étudiants, des ONG, des étudiants grévistes, des activistes climatiques… et vous!