Dans une semaine, nous connaîtrons le sort des océans de la planète. Le 26 août prochain, nous saurons si les gouvernements mondiaux ont décidé de s’entendre sur un plan visant à protéger la vie sur la moitié de notre planète bleue. Plus de 100 000 personnes au Canada et plus de 5 millions dans le monde ont demandé aux gouvernements mondiaux de protéger 30 % des océans de la planète d’ici 2030 en adoptant un Traité mondial sur les océans. Entendront-ils notre appel ?

Les gouvernements se sont réunis à l’ONU à New York pour conclure une conversation qui dure depuis deux décennies sur la manière de mieux gouverner et protéger la haute mer, c’est-à-dire les zones océaniques situées au-delà de la juridiction nationale de chaque pays. Souvent qualifiée de bien commun mondial, la haute mer n’a rien de commun dans la manière dont elle a été, ou n’a pas été, gérée. La destruction effrénée, à l’abri des regards, a contribué au déclin de la biodiversité marine et menace aujourd’hui des habitats uniques et d’innombrables espèces. Face aux facteurs de stress croissants que sont la pollution plastique, le trafic maritime, les changements climatiques et l’exploitation minière en eaux profondes, il ne reste aucun havre à la vie océanique pour s’épanouir, moins de 1 % de la haute mer bénéficiant d’une protection élevée ou totale.

À la veille de la cinquième ronde de négociations de la Conférence Intergouvernementale sur la biodiversité marine organisée par les Nations Unies, les activistes de Greenpeace USA projettent des images montrant la beauté fragile des océans sur l’emblématique pont de Brooklyn à New York. C’est dans cette ville que les gouvernements sont réunis pour négocier un nouveau Traité mondial sur les océans, un accord qui déterminera le sort et l’avenir des océans. Les projections sont assorties de messages exhortant les délégations à agir et à finaliser un traité solide et ambitieux.
©  POW / Greenpeace

Nous avons donné le coup d’envoi de cette réunion en projetant un message fort sur le pont de Brooklyn à l’intention des délégué·es, suivi d’une autre projection sur l’Empire State Building. Et nous ne comptons pas nous arrêter là. La délégation de Greenpeace, présente sur place, travaillera jour et nuit pour faire en sorte qu’un traité ambitieux soit adopté.

Depuis la fin de la première semaine, les négociations piétinent et nous ne constatons pas l’engagement politique nécessaire pour parvenir à un accord. Nous avons besoin de toute urgence d’un sursaut politique.

Le Canada s’est engagé à conserver un haut niveau d’ambition lors de ces négociations, mais dans cette dernière ligne droite, plus que d’un engagement vague, nous avons besoin d’avoir la certitude que les responsables fédéraux comprennent les enjeux. Le Canada doit saisir cette occasion et se tenir prêt à aller au-delà du statu quo pour que des mesures audacieuses soient votées dans la salle de réunion de l’ONU. Des mesures qui se traduisent par un plan de rétablissement qui changera la donne pour les océans. La ministre fédérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, a là une occasion de marquer l’histoire en travaillant avec la délégation canadienne et ses pairs en faveur de la concrétisation d’un des plus grands efforts de conservation jamais tenté à ce jour.

Le Canada et toutes les nations ont le devoir d’arriver à un accord ambitieux. Le fait que plus de cinq millions de personnes soutiennent cet effort international transformateur est le reflet d’un désir collectif croissant de donner une chance à notre planète. Aujourd’hui, des célébrités, des scientifiques, des ONG et d’autres allié·es des océans se sont jointes à Greenpeace pour signer une lettre ouverte destinée aux délégué·s de la cinquième session de la Conférence Intergouvernementale sur la biodiversité marine (IGC5), les appelant d’une voix puissante à protéger les océans et à élaborer un traité ambitieux.