Bruxelles – Dans ses recommandations de mars 2020, le Groupe technique d’experts sur la finance durable (Technical Expert Group on Sustainable Finance, TEG) de la Commission Européenne recommandait l’exclusion de l’énergie nucléaire de la taxonomie verte, une classification européenne des activités économiques de transition et à faible intensité de carbone conçue pour guider les investissements. Après un lobbying véhément des parties prenantes pro-nucléaires, la Commission Européenne a demandé à son Centre Commun de Recherche (CCR) d’évaluer l’absence significative de dommages environnementaux causés par le nucléaire, ouvrant ainsi la voie à la réintroduction du secteur dans la liste des activités jugées durables par l’Union Européenne.

Cependant, les liens structurels du CCR avec le traité Euratom, ses relations avec l’industrie nucléaire et les opinions exprimées publiquement par les membres du CCR sur l’énergie nucléaire remettent en question la capacité de l’organisme à mener une évaluation objective de la durabilité de l’énergie nucléaire. La Commission européenne aurait dû confier cette étude à une structure impartiale et inclure la société civile.

Selon Silvia Pastorelli, conseillère politique pour Greenpeace UE : « Il est de plus en plus clair que l’industrie nucléaire ne peut plus se tenir debout sans une aide financière conséquente, et c’est la raison pour laquelle elle cherche désespérément le secours de l’UE, puisque l’atome est trop cher et que ses nouveaux projets fondent comme neige au soleil. Dans son rapport, le CCR est dangereusement optimiste au sujet de la rénovation des centrales existantes. Des scientifiques indépendants ont déjà signifié à l’UE que les déchets nucléaires et les risques intolérables qu’ils font peser sur l’environnement étaient déjà une raison suffisante de renoncer à cette technologie. Plutôt que de laisser une industrie moribonde engloutir des sommes vitales, la Commission européenne devrait soutenir une véritable action climatique en excluant toutes ces fausses solutions “vertes” que sont le nucléaire, le gaz et la biomasse. »

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