Kinshasa, le 22  Août 2022 – Trois semaines après la vente aux enchères de 30 blocs pétroliers et gaziers en République démocratique du Congo (RDC), les défenseurs de l’environnement continuent de faire face à des menaces directes. Des déclarations de certains ministres du gouvernement congolais ont attisé les flammes. Des groupes locaux et internationaux de la société civile dénoncent ces attaques, exigeant que les autorités adoptent un discours plus tolérant et prennent des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement .

Une vente aux enchères de 16 blocs pétroliers a été approuvée par le gouvernement de la RDC en avril. Il a suscité une polémique nationale et internationale. La décision d’inclure un total de 30 blocs de pétrole et de gaz a été prise une semaine avant l’enchère des 28 et 29 juillet. Superposition de tourbières et d’aires protégées, dont le parc national des Virunga, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Des scientifiques et des ONG de la RDC et de l’extérieur ont mis en garde contre les impacts catastrophiques de la vente aux enchères sur les droits locaux et le bien-être des communautés en RDC, la biodiversité et le climat mondial. Ils rejettent également le pétrole et le gaz comme un risque pour la paix et le développement du pays.

Depuis, les militants ont reçu un déluge de menaces sur les réseaux sociaux, y compris des accusations de trahison ,des promesses de « les atteindre » ainsi que des « menaces de mort » . Des appels téléphoniques anonymes menaçants ont également été enregistrés. 

Plus de pétrole est ajouté à l’atmosphère incendiaire avec des déclarations faites par des responsables congolais. Le 30 juillet 2022, la vice-première ministre et ministre de l’Environnement, Eve Bazaiba, a accusé Greenpeace Afrique de n’être ni verte ni pour la paix, tandis que Greenpeace Afrique n’agit que dans l’intérêt public. Le 26 juillet 2022, le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, a traité la campagne de Greenpeace Afrique de “ sabotage ” des efforts du gouvernement en mentionnant que la pétition de Greenpeace Afrique avec d’autres ONG tant nationales qu’ internationales n’était pas aussi importante, et pourtant ces ONG militent surtout pour le bien de nos communautés locales et sont gérés par des congolais.

Le jour même de la vente aux enchères, l’histoire a été écrite lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution reconnaissant le droit à un environnement propre, sain et durable. 161 États membres ont voté (sans abstention ni opposition) pour affirmer « que les États ont l’obligation de respecter, protéger et promouvoir les droits de l’homme, y compris dans toutes les actions entreprises pour relever les défis environnementaux ».

Nous ne laisserons personne nous priver de la nature, de l’air pur et de l’eau, ou d’un climat stable. En 2021, 227 défenseurs de la terre et de l’environnement ont été assassinés en un an seulement, le pire chiffre jamais enregistré. En juin de cette année, dans la forêt amazonienne, l’expert indigène brésilien Bruno Pereira et le journaliste britannique Dom Phillips ont été tués. La résolution doit être prise par les autorités congolaises pour garantir la liberté d’expression et que pas un seul de ceux qui se lèvent pour l’environnement ne tombe.

SIgnataires:

  • Greenpeace Africa: Lagi Toribeau, Interim Executive Director
  • Rainforest Foundation UK: Joe Eisen, Executive Director
  • Réseau CREF : François BILOKO, Secrétaire Général 
  • Dynamique POLE : Emmanuel Mususu, Secretaire technique CORAP
  • Bureau de Veille et de Gouvernance des Ressources Naturelles : Joseph Bobia, National Coordinator
  • Appuis aux initiatives communautaires de conservation de l’Environnement et de Développement Durable : Faustin Nyebone, Directeur  Exécutif  National 
  • Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement : Bonaventure Bondo, National Coordinator
  • Réseau des Éducateurs du Développement Durable : Jonathan Mbaki, National Coordinator

FIN