
Un adage bien sénégalais, parlant de la mer, affirme que celle-ci « rejette systématiquement tout corps qui lui est étranger ». Mais c’est sans compter avec cet hôte indésirable et destructeur qu’est le plastique.
Le plastique, une création humaine: un poison pour nos océans.
Après avoir conquis la terre ferme avec des “forêts” et des décharges de plastique, ce matériau entièrement créé de la main de l’homme, s’est invité dans nos mers et nos océans. Parce qu’il faut bien comprendre que contrairement à ce que l’on peut penser, la pollution plastique en mer ne vient pas que des bateaux, des plages ou autres activités humaines. Selon la fondation Tara Océan « Les déchets en mer aujourd’hui sont à 80 % d’origine terrestre, c’est-à-dire qu’ils proviennent de nos villes et de nos côtes, au travers des canalisations d’eau de pluie, des égouts, des rivières et des fleuves ».
Résultat des courses? Le constat est amer: Mégots, sacs plastiques, cotons tiges, emballages plastiques, granulés de plastique (matière première de l’industrie plasturgique), vaisselle plastique, filets et équipements de pêche, s’incrustent partout où cela est possible, en surface et dans les fonds marins. Les sacs plastiques à usage unique, eux, représentent 40 à 50 % des déchets plastiques marins, et sont à ce titre, parmi les déchets les plus polluants.

La biodiversité marine menacée par les déchets plastiques
Selon le site du ministère français de la transition écologique, dans sa rubrique « Déchets marins » du 23 octobre 2020, « en se fragmentant en petits morceaux, les déchets marins se dispersent à la surface des océans. Il est estimé à environ 5 000 milliards le nombre de particules plastiques flottant ainsi à la surface des mers ». La biodiversité marine et les espèces marines paient un lourd tribut à cette pollution: «94 % des estomacs d’oiseaux de mer du Nord contiennent du plastique et 86 % des tortues marines les ingèrent en les confondant avec le zooplancton ».
Il est également constaté que ces microparticules de plastique tendent à convoyer sur de longues distances, de nombreux micro-organismes, genre virus et bactéries, qui ne sont pas les meilleurs amis de l’homme, sans oublier d’abriter en surface, de nombreux polluants. Le danger est donc, qu’« ingérés par la faune marine…, ils ont un impact certain sur la chaîne alimentaire ». En clair, toutes ces substances peu ragoûtantes, ont de fortes chances de finir dans votre assiette ! Comme si elles s’étaient donné le mot, surpêche et pollution plastique semblent faire cause commune: à côté des mauvaises pratiques de pêche fortement dénoncées ici et là, il faudra désormais faire avec la « pêche fantôme ». En effet, il s’agit de ce phénomène qui voit des filets de pêche abandonnés en mer, continuer de piéger pendant des années, poissons, tortues, oiseaux et mammifères marins. Cela représente une sérieuse menace surtout pour la survie des phoques-moines ainsi que pour la protection des habitats marins.

La dégradation continue de nos océans à cause du plastique
Mais que savons-nous vraiment du plastique et de son action sur nos mers et océans ? Combien de temps met-il à se décomposer, par exemple?
10, 100, 500 ans ? Personne ne sait vraiment. Les chiffres varient d’une source à l’autre mais la communauté scientifique s’accorde à dire que la réponse à cette question marquerait assurément, le début de la solution pour le traitement des quelque « 10 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés dans les océans chaque année, contribuent notamment à la formation des fameux “continents de déchets“. Cette soupe de plastique qui s’accumule au grès des courants marins sur des millions de km² et qui sont des pièges mortels pour les animaux marins ».
D’après les propos de Collin Ward, chimiste marin à la Woods Hole Oceanographic Institution et qui fait partie d’un programme de recherche sur le devenir des plastiques dans l’océan, repris dans un article du site notre-planete.info en date du 23 septembre 2020, sous le titre « Combien de temps met le plastique pour se décomposer dans la nature et les océans ? »:”Les plastiques sont partout, mais l’une des questions les plus urgentes est la durée de vie des plastiques dans l’environnement“, dit-il. Et pour cause, “les risques pour l’environnement et la santé humaine associés à quelque chose qui dure un an dans l’environnement, par rapport à la même chose qui dure 500 ans, sont complètement différents“.
Rien que du bon sens, convenons-en !
L’heure est venue de mettre l’homme face à ses responsabilités pour la survie de nos mers. Halte à la pollution ! Toi, l’homme! Oui toi, écoute le cri de cœur d’un océan impuissant qui s’estompe avec tes chances de survie sur des décennies.

