Réagissant à la révélation de Bloomberg que Joseph Kabila, l’ancien président de la RDC, avait signé une ordonnance validant un contrat pétrolier qui permettrait l’exploration dans le parc national de la Salonga ainsi que dans les tourbières de la Cuvette Centrale, Greenpeace Afrique a déclaré ce qui suit :

“Greenpeace Afrique demande au nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi, d’annuler immédiatement tous les blocs pétroliers de DIG Oil et de CoMiCo, afin de garantir les limites actuelles de la Salonga et des Virunga, ainsi que de mettre fin à la corruption généralisée dans la gestion des ressources naturelles en RDC.”

Le 13 décembre 2018, avant de quitter le pouvoir, l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, avait signé une ordonnance présidentielle portant sur la signature d’un contrat de partage de production avec la société opaque sud-africaine DIG Oil, qui comprend un bloc pétrolier qui empiète sur le parc national de la Salonga, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bien que l’exploration et l’exploitation du pétrole soient interdites dans les aires protégées de la République Démocratique du Congo, le gouvernement de Kabila avait cherché, l’année dernière, à déclasser partiellement les parcs nationaux de la Salonga et des Virunga, pour plaire aux multinationales pétrolières.

“Le déclassement n’a pas encore eu lieu et Greenpeace Afrique demande au Président Félix Tshisekedi de le stopper.”

L’année dernière, Kabila a approuvé un autre contrat de partage de production, avec la Compagnie Minière Congolaise SPRL (CoMiCo), immatriculée à Guernesey, qui empiète également sur la Salonga, et qui pourrait être illégal selon une nouvelle analyse juridique de Global Witness.

“Cette ordonnance viole la législation congolaise relative à la protection de l’environnement et la conservation de la nature, qui interdit toute activité industrielle dans les parcs nationaux. Les forages pétroliers dans la région menaceraient les moyens de subsistance des communautés et la biodiversité, et saperaient également les efforts internationaux visant à maintenir le réchauffement planétaire en-dessous de 1,5 ° C.”

Près de 2 millions d’hectares des blocs pétroliers de DIG en RDC, soit la superficie de la Slovénie, chevauchent avec le plus grand complexe de tourbières tropicales au monde contenant quelques 30 milliards de tonnes de carbone – l’équivalent de près de 20 années d’émissions de CO₂ des États Unis. De l’autre côté de la frontière avec la République du Congo, DIG Oil détient un bloc de pétrole contenant 167 000 ha de tourbières.

 

Contact média:

Afy Malungu, Chargée de communication, Bassin du Congo – Greenpeace Afrique, +243991521250, [email protected]