La Conférence des Nations Unies sur l’Océan se tiendra du 9 au 13 juin prochain à Nice. Il s’agit du rendez-vous politique le plus important pour la protection des océans depuis l’accord sur le Traité de l’ONU sur la haute mer survenu en 2023. Des dizaines de chef·es d’État y sont attendu·es. La France, pays hôte, a déployé d’importants efforts diplomatiques pour faire de ce sommet un succès. Mais les résultats attendus s’annoncent trop faibles.
La France espérait que le Traité sur la haute mer pourrait être ratifié à Nice. Mais à ce jour, seule la moitié des pays nécessaire pour cela l’ont ratifié. [1] Et une autre ombre plane sur le sommet : la première demande commerciale d’exploitation minière en eaux profondes, émanant de la société The Metals Company, via les États-Unis. Augmenter le nombre de gouvernements soutenant un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes est donc une priorité pour le président français Emmanuel Macron lors de ce sommet.
“Cette réunion doit être l’occasion pour les responsables politiques de s’engager en faveur d’une coopération internationale pour la protection des océans et de s’opposer à la demande de The Metals Company visant à exploiter commercialement les fonds marins internationaux. Cette demande sape non seulement la coopération multilatérale et l’autorité des Nations unies, mais aussi le bien-être de nos océans” explique Ruth-Marie Henckes, chargée de campagne océan chez Greenpeace Belgique. “La Belgique est complice de cette situation. Elle doit retirer son soutien à la société minière DEME et appuyer le moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes.”
Greenpeace appelle les pays qui participent au sommet à : -Assurer l’entrée en vigueur cette année du traité des Nations Unies sur la haute mer. Pour cela, 60 pays doivent le ratifier. – Soutenir ou réaffirmer leur soutien à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. – Soutenir un traité mondial fort et ambitieux sur les plastiques qui réduise la production de plastiques d’au moins 75 % d’ici 2040. – Garantir une pêche équitable, juste et durable, qui garantisse le respect des droits humains, la protection de l’environnement et des pratiques commerciales éthiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement, afin de mettre fin à la pêche industrielle destructrice. |
Notre ministre de la Mer, Annelies Verlinden, représentera notre pays à Nice et devrait y présenter la ratification belge du Traité sur la haute mer. “Nous comptons sur la Belgique pour maintenir sa position ambitieuse pour la phase d’entrée en vigueur de l’accord, en plaidant en faveur de la création de réserves marines dans les zones océaniques les plus vulnérables et les plus riches en biodiversité”, poursuit Ruth-Marie Henckes. “Notre pays doit également absolument rejoindre ceux qui s’opposent à l’exploitation minière en eaux profondes. Il ne sera pas possible de mettre l’océan en sécurité sans mettre un terme à cette industrie destructrice.”
Une déclaration finale du sommet trop faible
Une version préliminaire de la déclaration finale du sommet circule actuellement. Elle manque cruellement d’ambition. Le texte ne prévoit pas les mesures nécessaires pour permettre à l’océan de se remettre de décennies d’exploitation et de résister aux effets de la crise climatique. Bien que la déclaration ne soit pas juridiquement contraignante, elle envoie un signal important quant à la volonté politique en matière de protection des océans.
“Nous craignons que les tensions géopolitiques, qui entravent depuis longtemps déjà la coopération mondiale, ne refassent surface à Nice. Cela risque de réduire la conférence à un simple forum de discussion, comme le montre le contenu de la déclaration finale provisoire du sommet. Les gouvernements négocient depuis des mois, mais la dernière version ne prévoit pas les mesures nécessaires sur tous les fronts, de l’exploitation minière en eaux profondes à la lutte contre la pollution plastique”, conclut Ruth-Marie Henckes.
Le bateau de Greenpeace interdit d’accès à Nice
À l’approche du sommet, le navire Arctic Sunrise de Greenpeace s’est vu refuser l’accès au port de Nice. Il ne pourra pas non plus participer à la parade maritime du 8 juin. Cette interdiction fait suite à une action menée par Greenpeace France contre la pêche au chalut en Méditerranée.
Greenpeace International a déposé une plainte officielle auprès des Nations unies. La participation de la société civile est un élément essentiel de ce sommet.
Contact
Service presse de Greenpeace Belgique : 0496 26 31 91 – [email protected]
Les journalistes peuvent rejoindre le groupe WhatsApp de Greenpeace UNOC3 pour recevoir en direct les dernières nouvelles de la délégation sur place.
Notes
[1] Le traité doit être ratifié par 60 pays pour entrer en vigueur. À ce jour, seuls 31 pays l’ont officiellement ratifié : Palau, Chili, Belize, Seychelles, Monaco, Maurice, États fédérés de Micronésie, Cuba, Maldives, Singapour, Bangladesh, Barbade, Timor-Leste, Panama, Sainte-Lucie, Espagne, France, Malawi, Îles Marshall, Antigua-et-Barbuda, Corée du Sud, Costa Rica, Chypre, Finlande, Hongrie, Lettonie, Portugal, Slovénie, Roumanie, Norvège et Dominique.