Bruxelles, le 17 juin 2024 – La loi sur la restauration de la nature a été adoptée aujourd’hui par le Conseil de l’UE, validant ainsi la dernière étape nécessaire pour que cette loi devienne réalité. La Coalition belge pour la biodiversité réagit avec soulagement. Les yeux se tournent à présent vers les États membres, dont la Belgique, qui devront maintenant développer leurs plans nationaux de restauration afin de mettre en œuvre les objectifs fixés par la loi.
Bien que divers acteurs se soient constamment opposés à l’adoption de la loi sur la restauration de la nature, celle-ci a toujours bénéficié d’un large soutien sociétal à travers toute l’UE, de la part des citoyen·nes, des scientifiques, des entreprises et des organisations agricoles progressistes. Aujourd’hui, le Conseil de l’UE a approuvé la loi sur la restauration de la nature à une majorité de 20 États membres. La Belgique s’est abstenue lors du vote.
Il s’agit de la première réglementation européenne contraignante sur la nature depuis la Directive Habitat (1992), donc depuis plusieurs décennies. Les États membres assument désormais la responsabilité de la restauration de la nature dans l’UE. Avec ses objectifs de restauration contraignants, la loi apportera une large contribution à la mise en œuvre de l’accord cadre mondial pour la biodiversité adopté lors de la COP15 de Montréal (2022) et qui vise à inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030.
La Belgique bénéficiera amplement de la mise en œuvre de cette loi étant donné qu’environ 95% de nos habitats naturels sont en mauvais état de conservation. Il s’agit d’une formidable opportunité pour restaurer un environnement de qualité, pour les citoyen·nes comme pour les espèces sauvages. Cette restauration permettra notamment de déployer des “solutions fondées sur la nature” en s’appuyant sur elle pour mieux nous protéger des inondations et des sécheresses, et lutter contre la crise climatique en stockant davantage de CO2. Un environnement plus sain bénéficiera aussi à notre santé mentale et physique, et contribuera à notre sécurité alimentaire. De plus, les résultats d’une nouvelle étude de cas sur le rapport coûts-bénéfices de la restauration d’une zone naturelle en Flandre indiquent que chaque euro investi dans la restauration de la nature en rapporte huit. Un sondage réalisé par iVox en février 2024 montre d’ailleurs que l’écrasante majorité de la population belge (82%) soutient fortement les mesures de restauration de la nature prévues par la loi.
Les États membres ont désormais deux ans pour élaborer leurs plans de restauration nationaux. La Coalition biodiversité demande aux autorités belges de commencer rapidement à rédiger son plan de restauration afin que nous puissions bénéficier de ses retombées positives au plus vite. Nous attendons des différentes régions qu’elles prennent leurs responsabilités et qu’elles placent la barre du niveau d’ambition de leurs plans à la hauteur de la double crise climatique et de la biodiversité à laquelle nous faisons face. La Coalition biodiversité compte sur les autorités belges pour faciliter un processus de développement du plan de restauration qui soit transparent et ouvert à la société civile. « Nous remercions toutes celles et ceux qui ont contribué à l’adoption de cette loi cruciale. Embarquons maintenant ensemble dans cet important projet de restauration au bénéfice de la société, de la biodiversité et de notre futur », conclut Laurence Drèze, responsable de politique biodiversité au WWF-Belgique.