Au terme de la première semaine du sommet mondial des Nations Unies sur le climat, les négociations font du surplace à Bakou. “Mis à part de nouvelles dangereuses manœuvres vers des mécanismes de marché carbone, nous constatons surtout un blocage complet jusqu’ici”, déplore Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique présente sur place. Une lutte acharnée se dessine en deuxième semaine.
La première semaine de la COP a été marquée par l’adoption, dès la première séance plénière, de nouvelles normes dans les mécanismes de marché carbone. “En permettant aux États les plus riches d’acheter des crédits carbone à d’autres, on leur offre de facto la possibilité de ne pas réduire leurs émissions de gaz à effet de serre”, poursuit Nadia Cornejo. “Ces mécanismes sapent tout action climatique réelle au niveau mondial.”
Pour le reste, mise à part quelques déclarations intéressantes de certains Etats, notamment de la Chine qui s’est montrée disposée pour la première fois à publier ses chiffres sur le financement climat, cette COP est surtout marquée par un blocage inacceptable. “Les négociations ont été extrêmement lentes jusqu’à présent” explique Nadia Cornejo. “Cela doit drastiquement changer cette semaine. Les États doivent de toute urgence se mettre d’accord sur un nouvel objectif de financement climatique. Sans moyens suffisants, la lutte contre la crise climatique n’a aucune chance d’aboutir. Les mesures d’atténuation, d’adaptation et de compensation des pertes et des dommages de la crise climatique ont besoin d’être financées à hauteur de 1000 milliards par an, contre les 100 milliards actuels. La taxation de l’industrie des énergies fossiles, une des responsables majeurs de la crise climatique, doit contribuer à ce financement.” Ce principe de taxation figure d’ailleurs dans la dernière version du texte du nouvel objectif de financement (NCQG).
Sortir des énergies fossiles
L’année dernière à Dubaï, la sortie des énergies fossiles a été mentionnée pour la première fois dans le texte final d’une COP. Greenpeace exige que la COP29 aille plus loin, en dessinant un agenda chiffré et précis de sortie de tous les combustibles fossiles. “Nous avons vu ces derniers jours un groupe de pays, notamment l’Arabie Saoudite, la Bolivie et l’Iran, s’associer pour bloquer toute avancée en la matière, et même revenir en arrière” poursuit Nadia Cornejo. “C’est inacceptable. Sans une sortie concrète des énergies fossiles, nous n’avons aucune chance de nous protéger de la crise climatique et de l’augmentation des catastrophes climatiques extrêmes qui en résulte.”
Les ministres belges arrivent à Bakou
La deuxième semaine sera marquée par l’arrivée des ministres belges Khattabi, Maron et Depraetere à Bakou. Greenpeace Belgique exhorte nos responsables politiques à faire preuve d’ambition et de solidarité avec les pays les plus vulnérables, pour faire pression sur les négociations afin qu’elle sorte du blocage et débouchent dans quelques jours sur un texte à la hauteur de l’urgence climatique.