Greenpeace mène une action à l’entrée de l’assemblée générale annuelle de DEME. Objectif : avertir les actionnaires des risques graves associés à l’investissement dans l’exploitation minière en eaux profondes. Global Sea Mineral Resources (GSR), filiale du groupe DEME, a déjà investi des millions dans cette industrie. Et cela au détriment de sa santé financière, de sa réputation et de l’océan lui-même.
« Pionnière de l’éolien offshore, DEME s’est fait une réputation en matière de durabilité” explique Ruth-Marie Henckes, chargée de campagne océan chez Greenpeace Belgique. “Cette réputation est aujourd’hui directement menacée. L’exploitation minière en eaux profondes est non seulement désastreuse d’un point de vue écologique, mais également irresponsable d’un point de vue financier. Nous appelons les actionnaires à maintenir le cap : investir dans des activités durables, pas dans une industrie extrêmement sale et sans avenir ».

L’exploitation minière en eaux profondes est une nouvelle industrie qui vise à extraire des métaux tels que le cobalt, le nickel et le cuivre du fond de l’océan, à des kilomètres de profondeur. Les scientifiques avertissent sur les dommages que pourrait causer cette pratique – actuellement en phase d’essai – sur l’écosystème unique de l’océan, avec des implications directes sur la biodiversité, la pêche et le climat. [1]
« Nous avons aujourd’hui plus d’informations sur la surface de la lune que sur les grands fonds marins”, poursuit Ruth-Marie Henckes. “Il serait irresponsable de lancer l’exploitation minière en eaux profondes sans connaître la mesure de ses conséquences. Comme de nombreux scientifiques, nous demandons donc un moratoire sur cette activité. »
Une industrie à haut risque
Partout dans le monde, de plus en plus de pays, d’entreprises et de scientifiques prennent leurs distances par rapport à l’exploitation minière en eaux profondes. 64 grandes entreprises de la tech et de l’industrie automobile, parmi lesquelles Google, BMW et Volvo, se sont prononcées contre l’utilisation de ces métaux.
Les perspectives économiques de l’exploitation minière en eaux profondes sont également incertaines. Le marché des métaux est caractérisé par des prix volatils et la demande de métaux d’eau profonde pour les batteries est très incertaine, car les nouvelles technologies de batteries utilisent des matériaux différents. L’infrastructure et les machines nécessaires à l’exploitation minière en eaux profondes n’existent pas encore et coûteront des milliards. Le cadre réglementaire international est encore en cours de négociation. [2]
« Seule une poignée d’entreprises sont actuellement actives dans l’exploitation minière des fonds marins. L’une d’entre elles, la société norvégienne Loke, a fait faillite, et la société canadienne The Metals Company a pris la décision de s’associer à Donald Trump pour contourner les accords internationaux. Une entreprise comme DEME n’a rien à faire dans ce sordide club. Il est temps de se retirer de ce secteur avant que des dommages irréparables ne soient causés à l’océan », conclut Ruth-Marie Henckes.
Notes
[1] Pour plus d’informations sur l’impact environnemental et climatique de l’exploitation minière en eaux profondes, voir notre brochure sur l’exploitation minière en eaux profondes. Cette brochure a été remise aux actionnaires au début de l’assemblée générale de DEME.
[2] Voir la brochure ci-dessus (p. 2) pour plus d’explications et de sources sur les risques financiers de l’exploitation minière en eaux profondes.